La Sociale.
Je n'ai pas encore vu le film, mais j'y ai souscrit et donc j'attends de recevoir le DVD. Il y a plusieurs semaines que des avant-premières ont eu lieu un peu partout en France et il a été (fort bien) présenté aujourd'hui sur la radio nationale.
C'est l'histoire de la sécu, qui, comme chacun devrait le savoir, est issue du Conseil National de la Résistance, alors que la France était exsangue après les années noires de l'occupation nazie. A l'époque, les mutuelles n'étaient vraiment QUE complémentaires alors qu'elles ont de plus en plus tendance à se substituer à la sécu, puisque les gouvernements successifs n'ont eu de cesse que de démanteler l'existant, et sans jamais revenir en arrière : les dépassements d'honoraires ont été accordés par Giscard quelques mois avant son départ, mais aucun des gouvernements suivants n'a abrogé ce système inégalitaire.
Thierry BEAUDET, Président de la Mutualité française, s'exprimait dernièrement dans la presse : « ...notre système de protection sociale s'inscrit davantage dans une approche de segmentation catégorielle qui trouve aujourd'hui ses limites, les personnes étant protégées en fonction de leur statut (salarié, indépendant,senior...) ». Bravo !
Mais Thierry BEAUDET est aussi Président de la MGEN, mutuelle des personnels de l’Éducation nationale (et au-delà). Lorsque j'ai adhéré à la mutuelle, en septembre 1969, il y avait une cotisation unique fondée sur un pourcentage du salaire. Puis, petit à petit, on a vu évoluer la cotisation : pour être couverts, les enfants ont dû générer une cotisation complémentaire, puis le taux de prélèvement a augmenté pour les retraités, de façon à ce que, malgré la baisse de leurs revenus, leur cotisation ne baisse pas. Peu après, histoire d'attirer les jeunes, qui n'adhéraient plus en même temps qu'ils adhéraient au SNI, on a consenti une cotisation moindre lors de leur première adhésion, en espérant qu'ils resteront adhérents lorsque leur cotisation sera au taux normal. Et pour aider à les fixer dans la mutuelle, ce sont maintenant quatre niveaux de couvertures qui sont proposées ; ainsi, maintenant, c'est en fonction de sa capacité à payer que l'on sera plus ou moins couvert. Si cela n'est pas de la segmentation catégorielle, je veux bien qu'on me l'explique. On est décidément bien loin de l'origine qui voulait que « chacun paie selon ses moyens et reçoive selon ses besoins ».
Et ce n'est pas fini...