Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Bernard SARLANDIE

Quelles soirées !

27 Mai 2018, 08:40am

Publié par Bernardoc

Jeudi soir, à Mérignac Ciné, dans le cadre de la commémoration des 170 ans de l'abolition de l'esclavage, j'ai assisté à la projection du film : Twelve years a slave. C'est l'histoire d'un afro américain, libre, cultivé et musicien, marié et père de deux enfants, vivant avec sa famille dans l'état de New York. Un soir deux aigrefins le font boire et le vendent à des trafiquants qui le feront partir vers le sud, états où l'esclavagisme est encore la loi.

Nous assistons à l'effacement de sa vie antérieure, jusqu'à prétendre ne savoir ni lire ni écrire. Le sadisme des maîtres est très bien décrit et face à cela, Solomon (Platt de son nom d'esclave) gardera la force de résister jusqu'à ce qu'un Canadien accepte de prévenir ses proches. Et c'est en 1853 qu'il retrouvera sa liberté et sa dignité et qu'il écrira un livre pour raconter son calvaire.

Vendredi soir, c'est devant la télé que j'ai passé ma soirée en face d'un téléfilm sur Arte : Le temps des égarés. Qui sont ces égarés ? Des réfugiés que l'on voit sortir d'un conteneur en direction vraisemblablement de Calais ; mais c'est Abdul, Irakien et professeur de français, que l'on suivra dans ses efforts pour s'intégrer dans le pays des lumières. Un autre couple, un père et sa fille, déjà arrivés du Mali d'où il l'a kidnappée pour lui éviter l'excision, seront un autre exemple de ce qui arrive à ces réfugiés. Cependant le personnage central est la traductrice de l'Ofpra, qui raconte ce qu'elle veut, moyennant finances, et en toute impunité. Tous ces personnages, ainsi qu'une jeune avocate algéro-bretonne, évolueront différemment, mais en mettant en lumière les incompétences agissantes et les obstacles que le pays des droits de l'Homme se plaît à dresser devant eux.

La fin, avec Abdul, assis au bord de la mer, regardant s'éloigner les ferries vers l'Angleterre, n'est pas à la gloire de l'accueil que le pays qu'il admirait lui a réservé.

Dans ce film aux multiples oscars, comme dans ce modeste téléfilm, on ne peut qu'être enthousiaste devant le jeu d'acteurs exceptionnel dans la justesse et la sincérité des rôles qu'ils interprétaient.

Deux soirées que j'ai ressenties comme deux coups de poing et qui montrent que la Fraternité, qui figure sur notre devise nationale, est loin d'être une évidence, quel que soit le lieu.

Et ce n'est pas fini...

Commenter cet article