Julien l'insoumis.

Ah les vacances ! Le temps de lire, et en plus dans son hamac, ce qui ne gâche rien !
Je viens donc de lire un livre que j'avais acheté l'an dernier, un de ces livres que l'on trouve à prix réduit plutôt que de les envoyer au pilon. Et le titre, juste après les présidentielles, m'avait attiré. La 4ème de couverture commence par : « A dix-sept ans, Julien DELSOL est admis à l'école normale... », ce qui me donnait encore plus envie après l'assassinat de ces remarquables outils de formation. Et en plus, cela se passait à l'ENI d'Agen, un département dans lequel j'avais apprécié de faire mon année de stage de CPE.
Au milieu des années 1950, c'était une des premières, sinon la première EN mixte, mais avec la particularité que les internes étaient logés au lycée Bernard PALISSY. Et là on voit bien le rôle d'ascenseur social que jouaient ces établissements de formation ou des bagarres éclataient parfois entre les lycéens, fils de bourgeois, et les élèves maîtres issus du prolétariat...et qui faisaient des maîtres d'école au moins aussi compétents que nos actuels professeurs des écoles, recrutés à bac + 5, ce qui interdit aux jeunes issus de milieux modestes de choisir ce métier, faute de soutien financier parental. Et à bac + 5 il existe de nombreuses professions offrant une meilleure considération, hélas, que celle qui se manifeste vis à vis des enseignants.
Mais pourquoi ce titre ? Eh bien, il s'agit de la lutte des nouveaux élèves maîtres contre le bizutage et ses pratiques dégradantes. Et ils vont gagner ! Le 28 octobre 1955 a-t-il vraiment existé ? On aimerait le croire. Et dans ce cas : « Bravo julien et merci ! »
Ce livre a été publié en 2015 aux éditions De Borée, mais si la Camif n'était pas morte, elle aurait très bien pu l'éditer.
Deux mots sur l'auteur, Roger CAVALIE. Ce roman sent beaucoup l'autobiographie, enjolivée, bien entendu, mais ce qui est surprenant c'est que La dépêche du midi indique qu'il aurait été inspecteur à BoraBora jusqu'en 1984, et je n'ai aucun souvenir de l'y avoir croisé. Pourtant les popa'a dans l'enseignement n'étaient pas si nombreux que ça. Ce qui n'enlève rien au plaisir que j'ai pris à lire le deuxième roman de ce collègue.
Et ce n'est pas fini...