75 ans déjà !

C'était le 16 février 1944, il neigeait. 34 jeunes hommes de 18 à 24 ans réfractaires au STO et qui avaient rejoint le maquis étaient sauvagement assassinés par la barbarie nazie au moulin de Pont Lasveyras. Ils avaient été victimes de dénonciation, mais il existe toujours un doute sur les traîtres.
Et depuis 75 ans, chaque année à la même date la population locale ou même plus éloignée vient leur rendre hommage.
Cette année, effet vacances ou journée printanière, il me semble que l'assistance était encore plus nombreuse que d'habitude, et ce qui était encourageant, c'était la présence de jeunes parents venus avec leurs enfants.
La cérémonie commence par l'arrivée, au son d'une chorale qui change chaque année, des (très) nombreux porte-drapeaux, suivis des élus, tous ceints de leur écharpe et des corps constitués en grand uniforme. Je n'ai pas compté les drapeaux, mais il y en avait tellement que les marches étaient insuffisantes pour tous les accueillir.
Ensuite vint le dépôt des gerbes qui mêlaient celles des villes de Saintes ou Oradour sur glane à celles des villages voisins du lieu de la tragédie, sans oublier celles des élus et, depuis quelques années, celle du consul général d'Allemagne à Bordeaux.
Après l'appel des morts, rythmé par « Mort pour la France » repris en choeur par le public, trois discours, de trois associations, suivent, tous empreints d'une sobre émotion. C'est d'ailleurs à ce moment-là que deux porte-drapeaux se sont trouvés mal et avant même l'intervention de la protection civile, ce sont les pompiers présents à la célébration qui se sont précipités pour les prendre en charge.
Le chant des partisans et La Marseillaise clôturaient cette soixante-quinzième commémoration. Et je ne peux m'empêcher de penser que notre hymne national avait une tout autre résonnance en ce lieu que celle qui est braillée depuis trois mois tous les samedis ; de même tous les drapeaux tricolores ici avaient une histoire : ils rappelaient la mémoire de ceux qui s'étaient battus pour le rétablissement de la République. Nous ne les oublierons pas !
Et ce n'est pas fini...