Rajeunissant.
Ce matin, en revenant de mon tour de vélo, que j'essaie de rendre quotidien, je croise sur la piste cyclable une ribambelle de jeunes en file indienne, casqués sur leurs petits vélos et bien encadrés par des adultes en gilets jaunes (comme moi). Je ne savais pas d'où ils venaient lorsque Jérôme, un des policiers municipaux du Haillan me salue ; c'était plus facile pour lui de me voir, car à cette heure-là j'avais le soleil dans les yeux. Il s'agissait donc d'une école du Haillan.
J'ai hésité pour le titre de cette chronique entre rafraîchissant et réconfortant. Quel bonheur de constater que malgré les normes de plus en plus strictes et décourageantes des instits osent encore sortir de leur classe et confronter leurs élèves à la vraie vie. C'est là qu'on peut se rendre compte du génie de Célestin FREINET qui a toute sa vie voulu ouvrir sa classe sur le monde, notamment grâce à la correspondance. Et c'est ce que moi, modestement à mon échelle, bien avant internet, j'ai tenté de faire en procurant des correspondants (de langue anglaise ou française selon le pays où je me trouvais) à mes élèves.
Mais pour en revenir au vélo, je me souviens d'une année, dans mon collège ZEP, du récit que m'avait fait un collègue d'EPS au retour d'une journée plein air avec une classe de 3ème. Lorsqu'ils arrivent à la base et veulent prendre les vélos mis à leur disposition, un élève avoue ne pas savoir en faire. Eh bien le prof a laissé un moment le groupe à ses autres collègues pour apprendre le vélo à cet élève. Et je ne vous dis pas le bonheur au retour pour cet élève désavantagé au départ !
Comme chaque année je reprends la ronde des écoles/collèges/lycées pour remettre les récompenses aux élèves qui eux aussi ont été incités à regarder ailleurs, et l'enthousiasme des collègues au sein de leur classe, au milieu de leurs élèves fait plaisir à voir. Espérons que « l'école de la confiance » ne va pas briser ces élans innovateurs et progressistes.
Et ce n'est pas fini...