Pauvres jeunes !
Moi, le vieux soixante-huitard, je ne fais pas partie de la génération Mitterrand. Mais j'ai des souvenirs marquants comme l'abolition de la peine de mort et la retraite à 60 ans. Ce dernier point, en évitant une fatigue supplémentaire au poids des ans, a permis de constater un allongement de la durée de vie. Et en plus, cela permettait d'ouvrir les portes du travail à des jeunes qui n'attendaient que ça.
Avec le dernier gouvernement, qui se disait socialiste (Hollande/Valls/Macron), la mise en place de la loi sarkozyste de 2010 se réalisa et l'âge « légal » devint 62 ans. Sûrement ce qu'on appelle le progrès.
Maintenant, pilotée par l'ancien ministre de Chirac, la nouvelle réforme maintient soi-disant le départ à 62 ans, mais avec une décote. Pour toucher sa retraite complète il faudra travailler jusqu'à 64 ans.
On nous dit que l'on s'est inspiré du système suédois, retraite individualisée hors de toute solidarité intergénérationnelle, mis en place depuis 20 ans. Or, et on commence à entendre des témoignages, nombreux sont nos voisins européens qui ont vu leur retraite fondre.
Quant à l'allongement de la durée du travail, elle va mécaniquement se traduire par un raccourcissement de l'espérance de vie, d'autant que pour survivre un nombre non négligeable de retraités devra s'atteler à un nouveau petit boulot, accroissant ainsi la fatigue.
J'ai titré ce papier « Pauvres jeunes ! ». Mais où ils sont les jeunes ? Ils ont conscience de se faire avoir ? Ils savent qu'on peut lutter ? Ou vont-ils croire leurs modèles et s'appliquer à ressembler aux Castaner, de Rugy, Ferrand et consorts ?
Mon optimisme est en train de vaciller, et pourtant j'ai fait partie des derniers qui ont pu prendre une retraite « mitterrandienne », sans surcote malgré mes 42 annuités.
Et ce n'est pas fini...