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Le blog de Bernard SARLANDIE

Les infirmières scolaires, «invisibles» de l’éducation

4 Mai 2021, 12:10pm

Publié par Bernardoc

Extrait de Libération du 3 avril 2021

Avec la pandémie, elles font face à des conditions de travail dégradées. Alors que lycées et collèges ont rouvert ce lundi, elles dénoncent le flou qui entoure le retour des élèves en présentiel.

«Cette rentrée en présentiel risque d’être olé olé !» Gwenaelle Durand rigole nerveusement. De sa voix au téléphone, on devine sa mine déconfite. L’infirmière scolaire le reconnaît dans un soupir, «je préfère en rire qu’en pleurer, parce que sinon je ne tiendrais pas…» Ce lundi, collégiens et lycéens débarqueront à nouveau dans leurs établissements, en demi-jauge. Au programme, pour lutter contre la pandémie : déploiement des autotests dans les lycées et de tests antigéniques dans les collèges.

A l’approche du jour J, elle sait qu’elle n’est pas la seule à s’inquiéter. Ces derniers jours, elle sent la panique monter chez ses collègues. Avec sa casquette de secrétaire générale du Syndicat national des infirmiers et infirmières éducateurs de santé (Snies Unsa), elle insiste : «Avec tout ce qu’on a à gérer côté Covid, on ne s’en sort plus.» Comme beaucoup de consœurs et confrères, elle peine à prendre en charge les élèves en souffrance, une de leurs prérogatives. «Et avec cette reprise, on nous rajoute encore des tâches sans recruter. La fin d’année va être longue, très longue.»

Grande nouveauté pour cette reprise : les autotests dans les lycées. Chaque semaine, à partir du 10 mai, les élèves devront se fourrer eux-mêmes un écouvillon dans le nez. Pour l’instant, «c’est le flou complet» concernant la façon dont ce dispositif sera mis en place. Jusque-là, «on espérait que les autotests auraient lieu à domicile après avoir montré aux jeunes comment faire», commente Sylvie Magne, secrétaire académique du Syndicat national des infirmièr(e)s conseiller(e)s de santé (Snics FSU) à Nantes. Mais les dernières consignes ne lui inspirent pas confiance : «A priori, les autotests se feront dans les établissements scolaires jusqu’à la fin de l’année. C’est ingérable !»

Que faire des déchets contaminés ? Comment prendre en charge un cas positif ? De quelle façon superviser les centaines d’adolescents qui défileront tests à la main ? Autant de questions auxquelles la responsable syndicale est incapable de répondre. Pour elle, impossible de tout gérer avec si peu de personnel : «On ne peut pas se démultiplier !» Actuellement, l’Education nationale compte 7 700 infirmières et infirmiers scolaires (96 % sont des femmes)… pour 62 000 établissements.

Et ce n'est pas fini...

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