Le cynisme d’Emmanuel MACRON fait bondir la gauche
In L’Humanité du 12 septembre 2024 (extraits)
Lors de la cérémonie de rentrée du Conseil d’État, mercredi 11 septembre, Emmanuel MACRON a affirmé qu’il faut « toujours prendre en compte » le suffrage des Français. Un cynisme raillé par la gauche qui dénonce un « hold-up » sur le scrutin de juin depuis le refus du président de nommer Lucie CASTETS à Matignon.
Après avoir nommé un premier ministre issu de la force (LR) arrivée 4e aux élections législatives avec la bienveillance du RN arrivé 3e, Emmanuel MACRON affirme, sans même rosir, qu’il faut « toujours prendre en compte » le suffrage des Français. « Le peuple aujourd’hui souverain s’exprime par le suffrage qu’il faut toujours prendre en compte parce que c’est le fait premier en toute démocratie », a précisément déclaré, mercredi soir, le président de la République, lors de la cérémonie de rentrée du Conseil d’État.
Soulignant, combien « nos démocraties occidentales ont été profondément touchées, parfois déstabilisées par des transitions et des chocs » – climatique, énergétique, géopolitique – et les citoyens frappés par le « sentiment de perdre le contrôle de leur vie », il a plaidé pour une « culture renforcée de l’efficacité de l’action publique » et pour une « simplification de nos actions collectives », un message qui s’adressait aussi visiblement au nouveau premier ministre Michel BARNIER.
« Se moquer du monde, c’est une chose habituelle de sa part. Le faire aussi ouvertement, c’est inédit », a fustigé le porte-parole du PCF, Ian BROSSAT, sur X. « Provocation présidentielle, acte 225 », commente de son côté l’écologiste Marine TONDELIER.
« Dans la république macroniste, seuls les bulletins Macron sont comptabilisés et les ministres le sont à vie. Après le déni électoral, ces provocations détruisent la confiance minimale dans le cadre démocratique. Au final, c’est la République qu’ils mettent en danger », estime le premier secrétaire du PS, Olivier FAURE. Le député socialiste pointe ainsi également les déclarations de l’ex-premier ministre et désormais candidat à la présidentielle Édouard PHILIPPE qui ne voit « aucun inconvénient » à la nomination de ministres déjà présents dans l’ancien gouvernement.
Le coordinateur de la France insoumise, Manuel BOMPARD, a lui choisi l’ironie : « D’ailleurs, s’il vote à gauche, je nomme un premier ministre de droite afin d’en tenir compte de la meilleure manière possible », a posté sur X l’insoumis tandis que son collègue député Antoine LEAUMENT dénonce « la moquerie » ajoutée « au coup de force ». « Une énergie de Louis XVI. Bientôt la fuite à Varennes », poursuit-il.
Et ce n’est pas fini...