Nous étions cinq Girondins, dont une Bordelaise, à avoir décidé de faire le déplacement pour les 400 ans de la ville de Québec, qui coïncidait justement avec le bicentenaire de la création de l’Ordre des Palmes Académiques. Le moment était d’autant plus important que, pour deux d’entre nous au moins, il s’agissait de notre premier congrès.
Tout commença donc un samedi matin à l’aéroport Charles de Gaulle…Enfin, non, pas vraiment, car il s’agissait du moment où la SNCF avait décidé de mettre en service le nouveau pont ferroviaire sur la Garonne, et la gare St Jean se trouvait de fait transférée à … Libourne ! Dès le départ, notre voyage s’annonçait plein de découvertes. A Charles de Gaulle donc, accueil irréprochable des responsables. Un grand nombre de personnes se reconnaissaient ; à l’évidence, il ne s’agissait pas de leur premier congrès. C’est à ce moment que nous découvrîmes que Madame JOSEPHINE était du voyage.
Dans l’avion, le hasard nous fit sympathiser avec une collègue de l’est de la France, ce qui permit déjà de commencer à tisser des liens.
14h30 : accueil (avec l’accent) à l’aéroport de Québec, puis transfert à l’hôtel Loewes, un cinq étoiles qui bruissait de la présence cosmopolite de congressistes, d’équipes de hockey sur glace et de jeunes étudiants états-uniens. Nos collègues québécois avaient eu l’aimable attention de glisser à l’intérieur de nos sacs de congressistes, outre une documentation sur la ville, un disque de chanteurs québécois.
Après notre installation, il était temps d’aller faire notre première visite de Québec où voisinaient de belles bâtisses en grès datant de la fin du XVIII° siècle et les modernes constructions en béton, symboles de « la révolution tranquille » des années 1960. Premiers achats de cartes postales et surprise de voir que même pour les timbres, le prix ne correspond pas à la valeur faciale, puisqu’il faut y ajouter deux taxes. Premier repas québécois également, terminé par une tarte au sucre, délicieuse mais sans doute fort peu diététique !
Comme prévu, nous étions debout aux aurores pour déguster notre pantagruélique petit déjeuner. A 9h30 commençait le congrès proprement dit avec les ateliers thématiques. Venant d’être élu conseiller municipal en charge des relations internationales, je choisis naturellement l’atelier consacré aux Jumelages. Assistance variée et internationale où l’on parla tant de Chypre que de la Tchouvachie, d’Andorre que de la Finlande. Il en ressortit que la pratique des jumelages se doit d’être encouragée. C’est un des moyens de contribuer à la diffusion de la langue française dans le monde en aidant les sections de pays, en particulier non francophones, à étendre leur sphère.
Après un déjeuner (ou devrais-je dire dîner ?) à une terrasse ensoleillée (c’était le début du printemps à Québec), nous eûmes droit à un mini-concert de violons où se produisirent de très jeunes virtuoses qui enchantèrent le public.
Tout de suite après, en séance plénière, ce fut la réunion des délégués de sections. Même si nous n’étions pas mandatés, nous avons quand même tenu à participer à ce moment fort de la vie de l’association, qui fut l’occasion pour chacun de se présenter. Vinrent ensuite les rapports des ateliers : on apprend ainsi que la crise du recrutement s’aggrave d’année en année ; on nous enjoint de dépasser le misérabilisme associatif et de partir à la recherche de mécènes ; enfin, on nous encourage à multiplier les jumelages.
A la fin de cette première séance de travail, juste avant le dîner dansant de la soirée de gala, nous participâmes (voir photo) à la réception et au vernissage de l’exposition sur Samuel Champlain, un magnifique travail réalisé des deux côtés de l’Atlantique par les sections normande et québécoise.
C’est à ce moment-là que nous fîmes la connaissance de l’autre couple girondin, Monsieur et Madame NOUCHI (en effet, la liste des congressistes n’est pas distribuée à chacun) et nous immortalisâmes le moment par la photo ci-dessus.
Au repas, la répartition par tables avait l’avantage de permettre de nouer de nouveaux liens avec des congressistes d’origines différentes, mais quelle rapidité des serveurs pour débarrasser les couverts : « faire table longue » ne doit pas être une expression québécoise.
Le lendemain matin, passage obligé de tout congrès : l’assemblée générale de l’association, avec le vote des différents rapports et l’élection du conseil d’administration. Cette assemblée générale fut ouverte par André GAULIN, Président de la section du Québec, spécialiste de la chanson québécoise et dont l’immense culture nous illuminera notamment lors de notre excursion sur l’île d’Orléans. Il utilisa un mot savoureux en nous parlant de la pensée « amériquoise » ; l’avait-il créé ou était-ce un mot formé par analogie avec québécois ? Je n’ai pas eu le loisir de vérifier… L’Assemblée générale se termina par le rapport du dernier atelier, celui concernant les concours. J’eus l’occasion de dire que si l’Inspection académique relayait bien la diffusion du concours, il était difficile pour un chef d’établissement d’imposer le concours de l’AMOPA plutôt qu’un autre, les professeurs étant libres de choisir le moyen d’élargir leur enseignement.
L’assemblée générale fut suivie par le banquet officiel, en musique ; nouvelles tablées, nouvelles rencontres, et passage du pichet qui symbolise la continuité dans la vie de notre association.
Pour clôturer cette journée du lundi de Pentecôte, nous fûmes reçus par Michel BISSONNET, Président de l’Assemblée nationale du Québec.
Le lendemain commençaient les différentes excursions et les congressistes se séparaient donc en différents groupes. Nous avions choisi le circuit de la Côte-du-Sud le mardi et l’île d’Orléans le mercredi. La première excursion fut intéressante, mais celle au pays de FELIX (Leclerc) nous enchanta et nous plongea véritablement dans l’âme québécoise, avec naturellement la fameuse « tire » dans la cabane à sucre.
Après ces deux excursions d’une journée, d’autres groupes se formèrent à nouveau pour les trois derniers jours de notre séjour québécois. Nous avons choisi Montréal, et nous ne l’avons pas regretté : du vieux Montréal au musée Pointe-à-Callière, du fort Chambly au musée des fourrures de Lachine, nos guides ont toujours fait montre d’un professionnalisme impressionnant, même si certains étaient « en état d’alerte à la grève ».
Pour ne rien gâcher, le soleil a toujours été de la partie, jusqu’au retour à l’aéroport P.E.Trudeau. Après un vol nocturne sans histoire, nous étions encore nombreux à la gare de Roissy à échanger nos impressions en attendant nos trains respectifs. C’est ainsi que la déléguée de Lozère nous a dit que si la section girondine souhaitait se rendre dans les Cévennes, elle y serait fort bien accueillie.
Et ce n'est pas fini...