Les mûres.
Non, il n’y a pas de faute d’orthographe ; et je ne vais pas vous parler des hontes que constituent entre autres les murs étatsuniens ou israéliens, mais de ces délicieux fruits que l’on récolte sur les ronciers à la fin de l’été.
C’était une tradition depuis que j’avais commencé ma « carrière » de prof : la semaine qui précédait la rentrée j’allais écumer les chemins creux autour de la maison familiale, et j’apportais avec mes mains rougies ma récolte à ma mère qui s’empressait, ou plutôt que je pressais de transformer ma cueillette en gelée ou confiture qui allaient décorer nos tartines de petit-déjeuner.
Quarante ans plus tard, je continue, ce qui a fait dire à une nièce que j’en étais resté au temps préhistorique de la cueillette et à mon épouse qu’il s’agissait d’une obsession. Peut-être, mais je ne peux passer devant des ronces pliant sous le poids des fruits mûrs sans avoir envie de les cueillir. Et cette année, nous avons été servis ! La chaleur du printemps suivie des pluies abondantes du début de l’été entrecoupées par des moments de canicule ont fait arriver à maturité les fruits avec un bon mois d’avance, si bien que la cueillette a commencé fin juillet. Et le temps capricieux a autorisé une nouvelle récolte vers la mi-août, et de nombreux fruits encore rouges seront bons à récolter d’ici quelques jours.
Je ne prends plus ce plaisir estival autour de Las Brunhas (je m’y contente de ramasser pêches, poires et pommes), mais à Euronat où c’est une activité de plus en plus prisée par les vacanciers, et, depuis que nous avons déménagé de notre logement de fonction, sur les chemins du Haillan. En effet, le slogan qui présente Le Haillan comme « une petite ville à la campagne » se révèle exact : être obligé d’attendre qu’un troupeau de moutons ait fini de traverser la route d’un lotissement pour rejoindre un pré à tondre, avant de pouvoir poursuivre jusqu’au lieu de récolte démontre une qualité de vie que bien des citoyens pourraient nous envier. Pourvu que ça dure !
Et ce n’est pas fini…