Paris juillet 2016.
« Mai, mai, Paris mai... », « A Paris au mois d'août » : deux chansons pour célébrer la capitale, mais je ne connais pas de texte similaire pour juillet. Pourtant, il y a des choses à faire en ce début d'été.
Première visite : l'Hôtel de ville et l'exposition sur 1936. Un étonnement : contrairement aux autres expositions que nous avions visitées en ce lieu, pas la moindre queue. Nous fûmes un peu surpris après les luttes contre la loi travail qu'elle n'attirât pas plus de gens. Un collègue qui était venu à un autre moment a confirmé ce fait.
C'était cependant, comme la plupart d'ailleurs, une remarquable exposition qui utilisait énormément le cinéma d'époque, militant bien entendu, mais aussi les actualités filmées pour nous replonger dans l'ambiance de ce printemps-là.
Ce qui en ressortait, c'était l'esprit à la fois joyeux et solidaire qui animait ces foules en lutte pour conquérir les droits et libertés que nous avons de plus en plus de mal à conserver aujourd'hui. Des photos montraient les défilés populaires du 14 juillet de cette année. Tiens, au fait, ça ne vous rappelle pas la proposition tant décriée d'une candidate aux dernières présidentielles ? Les discours militants, socialistes comme communistes, les rassemblements syndicaux, les occupations d'usine et les bals qui les animaient, tout cela mêlé aux chansons d'époque créaient une ambiance remarquable que personnellement j'aurais envie de revivre. En effet, voter ne suffit pas et ce sont par les luttes qu'on peut obtenir des lois protectrices.
Bien entendu, une part était faite aux ligues factieuses et à leur presse injurieuse, indispensable pour montrer que tout n'était pas venu tout seul.
Comme d'habitude, une abondante librairie complétait l'exposition. J'en ai profité pour acheter un recueil des discours de Blum et un coffret de trois DVD et un livre intitulé La vie est à nous, qui est une anthologie du cinéma du Front Populaire ; de bonnes soirées en perspectives.
Mais j'avais quand même un peu le blues en sortant et en pensant que, à l'extérieur, ce n'est plus l'espoir qui nous attendait, mais Valls et Macron.
Et ce n'est pas fini...