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Non, ce n'est pas le nom de la marque des Fralib, c'est le numéro vert, c'est à dire gratuit, de « viols femmes information ». Numéro à faire connaître, car apparemment seules 12% en ont entendu parler. Alors que les violences sexuelles sont un phénomène massif : 62 000 femmes et 2 700 hommes sont victimes d’un viol ou d’une tentative chaque année selon les dernières données de l’institut national d’études démographiques. Mais ces chiffres sont largement minorés vu qu'ils ne concernent que les majeurs, alors que les mineur(e)s constituent 60% des victimes. La honte et la culpabilité continuent à peser, peut être parce que les faits se produisent majoritairement dans l’espace privé (famille, entourage, connaissances). Près d’une victime sur cinq n’a jamais parlé de ce qu’elle a subi à personne et 31 % de celles-ci estiment que les faits ne sont « pas graves ». Pourtant, le viol est devenu un crime puni de 15 ans de réclusion criminelle en 1980. L'article 222-23 du Code pénal dispose que : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol ».
Les victimes s’en remettent à d’autres interlocuteurs : 21 % en ont parlé à un médecin, 29 % à un psychiatre ou un psychologue, 9 % à une association, 16 % aux services sociaux, et surtout 63 % à leur entourage. Mais cela ne suffit pas. Le viol reste un tabou pour de nombreuses victimes et selon une enquête de l’Observatoire national de la délinquance, seule une victime sur cinq se rend à la police ou à la gendarmerie, mais 13 % ont porté plainte, 4 % ont déposé une main courante, et 2 % sont reparties sans effectuer aucune des deux démarches, soit 1 personne qui s’est déplacée sur 10. Le chiffre des professionnels amenés à prendre en charge des victimes de violences sexuelles et conjugales est en augmentation, mais encore largement insuffisant.
Les chiffres sont tirés d'une enquête publiée fort opportunément aujourd'hui, au moment où les accidents de matraques bouleversent la population « protégée » !
Et ce n'est pas fini...