Un petit bijou d'humour relevé sur le site de libé.fr qui vous fera (sou)rire autant que moi, sans aucun doute. Merci Libé !
Gagnons du temps, puisque le Tour de France est une plaie pour la productivité de la France, «start-up nation» en devenir. Nul besoin de regarder la course à la télé, Libération a déjà tout vu.
Samedi 1er juillet, contre-la-montre inaugural à Düsseldorf. Le public allemand acclame le premier maillot jaune de l’épreuve, un Slovène inconnu du grand public, ancien champion du monde junior de saut à skis par équipes. Primoz ROGLIC a parcouru les 14 kilomètres plus vite que le spécialiste national, Tony MARTIN. Revanche allemande dès le lendemain, quand le sprinteur Marcel KITTEL l’emporte à Liège et récupère la première place du classement grâce aux bonifications. Son patron, le Belge Patrick LEFEVERE, salue la performance d’une de ses saillies énigmatiques : «L’homme marteau a été vaincu !»
«Malaise»
Quatrième étape, le peloton s’élance de Mondorf-les-Bains, le village luxembourgeois des frères Schleck. Andy, le cadet, est arrêté par les policiers français du Raid alors qu’il tente de saboter le dérailleur de son ancien rival Alberto CONTADOR… Mais nous voilà déjà à la première arrivée au sommet, dans les Vosges, la Planche des Belles Filles. «Chez» Thibaut PINOT. Le régional, parti en échappée, s’arrête brutalement, gavé par les vociférations du journaliste à moto Thierry ADAM, qui s’égosille à quelques mètres de lui. La victoire revient à l’Espagnol Alejandro VALVERDE, qui a placé une superbe attaque à 25 mètres de la ligne.
Jeudi 6 juillet : le direct de France Télés s’interrompt. L’historien Franck FERRAND a été victime d’un «malaise sans gravité» après avoir découvert une image du MuséoParc d’Alésia, dont il conteste la véracité historique de la localisation. Deux jours plus tard, nouveau drame à l’antenne. Victorieux en solitaire à Chambéry après sa descente virtuose du mont du Chat, le Français Romain BARDET est alpagué par un homme qui vient de forcer les barrages de police. Jean-René GODART, commentateur pourtant retraité, insiste pour «véritablement saluer ce grand champion de Raymond BARDET». Direction les Pyrénées via la Dordogne.
L’étape du 14 juillet en Ariège est remportée par Pinot. Son patron Marc MADIOT est filmé en transe à l’intérieur de la voiture FDJ, reprenant une Marseillaise groove chantée par Michel SARDOU. Sur la route de Rodez, le coureur philosophe Guillaume MARTIN s’échappe. A l’arrivée, il cite du Nietzsche : «Vouloir le vrai, c’est s’avouer impuissant à le créer.» Ses interlocuteurs restent stoïques.
«Moteur»
La deuxième journée de repos au Puy-en-Velay est celle de Lolo WAUQUIEZ. L’ancien maire de la ville exalte le «Tour de France éternel», «symbole des racines cyclistes de notre pays». Peter SAGAN, le maillot vert taquin, lui dérobe son écharpe tricolore d’élu. Fou de rage, Wauquiez demande son expulsion immédiate vers Bratislava. Mais la course s’emballe enfin ! Alors porteur du maillot jaune, Richie PORTE explose sur les pentes de Serre Chevalier le 19 juillet. Scandale : l’Australien de l’équipe BMC annonce sa volonté de se mettre au service de Chris FROOME, son ancien leader chez Sky. «Y a-t-il un moteur dans le vélo de Froome ?» s’interrogera plus tard Stade 2, sans apporter la réponse.
Le dénouement a lieu au contre-la-montre de Marseille. Cinq coureurs se tiennent en une minute et c’est l’Italien Fabio ARU qui signe une performance inattendue. Ce même jour, en meeting sur le Vieux-Port, le député Jean-Luc MELENCHON en appelle à la «révolte des sans-grade du peloton». Chez ASO, l’organisateur, on s’étrangle de cette sortie et on redoute une fronde, dès le lendemain, pour l’arrivée triomphale sur les Champs-Elysées.
Pierre Carrey , Sylvain Mouillard
Ceci dit, je me laisserai vraisemblablement prendre comme d'habitude lors des retransmissions.
Et ce n'est pas fini...