Bordeaux, 1er mai 2019.
Contrairement à ce que certaines images pourraient laisser croire, il ne s'agissait pas d'une manif de CRS, mais de la traditionnelle manifestation initiée à la fin du XIX° siècle par un Bordelais, Raymond LAVIGNE. Particularité de cette année, les gilets jaunes s'y étaient joints (normal, c'est un jour férié). Il y avait même une banderole qui indiquait « Mouvement syndical des gilets jaunes : les constructifs ». Je me suis demandé s'ils avaient un rapport quelconque avec le groupe des Républicains ouvertement macronistes. La télé d'Etat indiquait 6 000 manifestants à Bordeaux, on peut donc raisonnablement penser que nous étions plus. Mais la manifestation s'est désunie avant la fin, les GJ ayant suivi un itinéraire hors syndicats.
En fait les flics étaient là pour isoler le triangle d'or, c'est à dire le quartier rupin de Bordeaux des fois que les manants seraient allés crier des slogans sur la répartition des richesses sous les fenêtres bourgeoises.
J'ai découvert le cri de ralliement des GJ : « ahou ahou ahou » dont j'ai du mal à saisir la profondeur politique. Enfin, lorsque le peuple sera fédéré, sans doute me l'expliquera-t-on. j'ai bien tenté trois fois de lancer ce chant d'espoir qu'est L'internationale, mais sans succès : ce ne doit pas être ce qu'on apprend sur les rond-points.
Le cortège des gilets jaunes anti-syndicalistes est passé devant la bourse sans s'arrêter (contrairement aux syndicalistes GJ) et en ont profité pour saboter le discours de la secrétaire générale de l'UD. Sûrement une preuve de l'unité en marche. Dommage.
Ce fut malgré tout une belle manif et avec l'attaque volontaire au gaz des dirigeants de la CGT à Paris, on peut espérer que notre confédération se montre un peu plus offensive : le 9 mai ne devrait être qu'un point de départ et non une fin. Mais peut-être le gouvernement a-t-il voulu faire payer par cette agression délibérée la belle leçon que Martinez avait donnée le matin sur France inter ?
Et ce n'est pas fini...