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Le blog de Bernard SARLANDIE

Le SNU contre les droits de l’enfant.

8 Décembre 2019, 12:04pm

Publié par Bernardoc

A sa façon, la France célèbre les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989 : en instituant une période d’encasernement obligatoire pour tous les jeunes de 15-16 ans, elle s’essuie les pieds sur une déclaration pourtant juridiquement contraignante, qu’elle a ratifiée et qu’elle s’est engagée à respecter. Mais quand la chose militaire est en cause, que valent les engagements officiels de la France ?

Article 1 : « Au sens de la présente Convention, un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable.  » Au regard du droit international, ce sont donc bien les enfants qui sont concernés par le SNU. Après plusieurs mois de tergiversation, une vertigineuse pirouette a fait passer l’âge envisagé de 25 à 15 ans, façon bien pratique pour le gouvernement d’éviter une contestation étudiante et lycéenne, qui, effectivement, est aujourd’hui quasi inaudible. L’annonce faite par le ministre de l’EN d’une révision des programmes de collège, visant à « articuler les programmes d’EMC des classes de troisième et de seconde avec les différents contenus du SNU » ne laisse planer aucun doute sur cette lourde menace déjà observée d’un embrigadement des élèves de plus en plus jeunes.

Article 9 : « Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré (…)  » Si, jusqu’à présent, les initiateurs du projet ont pu se contenter d’amuser la galerie en exposant sous les projecteurs une poignée de jeunes volontaires soigneusement sélectionnés, ils ne pourront très longtemps faire semblant d’ignorer que le SNU, dans son principe, par un internement non consenti de deux semaines, accorde à l’état un privilège exorbitant contraire au droit de la famille, des parents et des enfants.

Article 12 : « Les Etats parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité. » En faisant de l’obligation la pierre angulaire du dispositif – avec de lourdes sanctions prévues contre les réfractaires (interdiction de s’inscrire aux examens, de passer le bac, le permis de conduire etc) – le SNU est en contradiction flagrante avec la consultation normale d’un enfant pour tout ce qui touche à son avenir.

Article 13 : « L’enfant a droit à la liberté d’expression (…) » Sauf au SNU où on lui demande exclusivement de se taire et d’obéir.

Article 19 : « Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales (…), de mauvais traitements ou d’exploitation (…), pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. » Punitions collectives, discipline abrutissante, brimades, mauvais traitements (marches forcées, stations debout prolongées en pleine canicule etc) : la première phase expérimentale du SNU, en juin 2019, n’aura pas manquer de remettre au goût du jour les vieux réflexes sadiques de la discipline militaire, caractéristiques d’une maltraitance institutionnelle revendiquée comme éducative.

Article 29. 1 : « Les Etats parties conviennent que l’éducation de l’enfant doit viser à (…) préparer l’enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance (…) » Tout le contraire du SNU qui ne fait plus guère mystère de sa dimension principalement militaire : un dispositif imaginé par une commission dirigée par un militaire, organisé autour de rituels d’essence militaire et d’une vie quotidienne militarisée (uniforme, cérémonie quotidienne devant le drapeau, discipline tournant à la mise au pas des élèves), encadrement en partie militaire. De fait, il s’agit bien d’un dispositif répondant fondamentalement à deux objectifs militaires : d’une part assurer le recrutement des armées, d’autre part, en soumettant les élèves à une propagande récurrente, à sens unique, sans regard critique, sur les interventions militaires de la France à l’extérieur, légitimer l’augmentation continue des dépenses militaires (37, 5 milliards d’euros en 2020, 300 milliards d’euros pour la période 2019-2025) et les commandes extravagantes passées aux industriels de l’armement. Une dimension militaire, donc, clairement revendiquée qui n’en fait que davantage ressortir l’autre particularité du SNU : un financement assuré non pas par le budget militaire mais par celui de l’Education nationale qui, en outre, met à sa disposition ses locaux, son administration, une partie de son personnel, à vrai dire assez peu regardant et peu critique sur la nature de cette nouvelle mission. Avec le SNU, qui ne reconstitue pas le « service » militaire à proprement parler – aucun service n’étant pour l’instant demandé – il s’agit bien d’une période d’instruction militaire incluse dans la scolarité habituelle des élèves, à mi-chemin entre les bataillons scolaires et les enfants-soldats.

Il faut alors relire l’article 29.1 de la CIDE pour comprendre ce qui est en jeu : « … assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance  ». Des principes rendus caduques pour des générations de jeunes Français.

Article 37 : « Les Etats parties veillent à ce que (…) nul enfant ne doit être privé de liberté de façon illégale ou arbitraire (…) » Avec le SNU, cas sans doute unique dans un pays démocratique, la France prive les jeunes de 15 ans des libertés et des droits les plus élémentaires officiellement garantis par la CIDE. A l’heure présente, le Défenseur des droits ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet, pas davantage que les organisations de défense des droits de l’homme dont le silence en dit long sur le peu de cas qu’elles font des droits de l’enfant quand ils sont gravement et concrètement menacés.

Et ce n'est pas fini...


 

 

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Un recul de la barbarie ?

7 Décembre 2019, 11:42am

Publié par Bernardoc

Titre de lemonde.fr aujourd'hui

Etats-Unis : les exécutions fédérales ne reprendront pas dans l’immédiat

La Cour suprême a refusé vendredi de laisser le gouvernement de Donald TRUMP reprendre les exécutions au niveau fédéral, comme il souhaitait le faire dès la semaine prochaine, après seize ans d’interruption.

Seize ans : ce n'était donc pas qu'Obama qui s'y était opposé, mais bien le précédent président républicain.

Douze états des USA ont dores et déjà aboli la peine de mort ; est-ce pour les contrer que le jobard actuel voulait la rétablir au niveau fédéral ?

Bien sûr, les exécutions étatsuniennes sont bien moins nombreuses que les saoudiennes. Mais comment ce pays bigot, qui se plaît à jouer le gendarme du monde (il n'est pas le seul, mea culpa) et prône l'usage abusif des armes, qui en plus a pour devise « In god we trust » peut-il se permettre de vouloir ôter la vie ? C'est écrit dans l'évangile ça ?

La lutte devrait être d'amener davantage d'états à abolir le crime suprême, mais cette perspective est loin d'être en vue. En effet, les sudistes nostalgiques sont encore de fervents adeptes de cela et plus de la moitié des exécutions sont le fait de l'état du Texas.

Et dire que Trump risque (je dis bien « risque ») d'être réélu, cela promet !

Et ce n'est pas fini...

 

 

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Après le 5 décembre, déterminés pour gagner !

6 Décembre 2019, 23:45pm

Publié par Bernardoc

Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, MNL, UNL et UNEF se félicitent de l’ampleur des mobilisations par la grève lancée ce 5 décembre et par la participation massive aux manifestations organisées partout dans le pays.

D’ores et déjà de nombreuses reconductions de la grève sont lancées et d’autres sont prévues dès ce vendredi, dans le privé et dans le public.

Nos organisations syndicales appellent en conséquence le gouvernement à entendre le message envoyé par les salarié-es et la jeunesse et à prendre ses responsabilités en ouvrant de réelles négociations sans préalable avec toutes les organisations syndicales.

Elles revendiquent le renforcement et l’amélioration du système actuel de retraite solidaire et intergénérationnel.

Elles réaffirment leur refus d’un système par points dit universel qui immanquablement conduirait à une baisse des pensions et à devoir reculer encore l’âge de départ. C’est par l’amélioration de l’emploi, par la fin du chômage massif et de la précarité tout au long de la vie, par l’augmentation des salaires et l’égalité entre les femmes et les hommes, que la pérennité des retraites sera garantie.

C’est pourquoi les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, MNL, UNL et UNEF appellent à renforcer et élargir encore la mobilisation par la grève et la reconduction de celle-ci là où les salarié-es le décident dès ce vendredi, ce week-end et lundi. Dans ce cadre, elles donnent rendez-vous le mardi 10 décembre pour une journée massive de grève et de manifestations interprofessionnelles et intergénérationnelles. Les Organisations Syndicales se revoient le 10 décembre au soir pour les suites rapides à donner au mouvement.

 

Journée de grève et manifestation

Mardi 10 décembre 2019

Rassemblement à 11h30

Place de la République à Bordeaux

Et ce n'est pas fini...

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Hénaurme !

5 Décembre 2019, 19:51pm

Publié par Bernardoc

Hier Sud ouest interrogeait de façon tout à fait neutre des individus : médecin du travail, attaché de recherche, infirmière, étudiante,...sur « Comment ils vont gérer les difficultés de transport ». Bien entendu, pas une seule question sur le fait qu'ils soient non-grévistes.

Eh bien malgré cela et le tapage de tous les médias pour assimiler cette grève à une grève des transports, malgré la tentative du ministre de l'éducation nationale de faire des promesses (et on sait ce qu'il faut en attendre), malgré les annonces de Castaner en direction des flics (pas des pompiers qui luttent depuis des mois), la préfecture de Gironde annonce plus de 20 000 manifestants à Bordeaux, c'est dire que le 30 000, s'ils n'étaient pas atteints, n'étaient pas loin.

Lorsque nous arrivions à la manif, à côté de gens de la police nationale aux mines patibulaires prêts à se déguiser en black blocs, un flic, républicain, il en reste ! Nous a souhaité avec un sourire avenant une bonne journée.

Il y en avait du monde ! Et ce qui laisse bien augurer, il y avait peu de cortèges homogènes de telle ou telle corpo, mais tous les marcheurs étaient mélangés et parsemés de gilets jaunes.

Un fort moment fut lorsque le cortège passa sous des appartements de pompiers d'astreinte qui se massaient sur le balcon en applaudissant et en allumant des torches. Inutile de dire que les applaudissements furent retournés.

Avant-hier j'ai vu passer une pétition sur mesopinions.com demandant l'interdiction de la grève à la SNCF. Inutile de vous dire que ce site est maintenant banni de mes courriels.

Mais enfin, pour ceux qui ne croient pas à la possibilité pour le peuple d'arriver à imposer une meilleure répartition des richesses, reste toujours la solution prônée par l'image de tête !

Et ce n'est pas fini...

Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !
Hénaurme !

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Mobilisation des actifs et des retraités le 5 décembre

4 Décembre 2019, 08:25am

Publié par Bernardoc

OUI ! Les retraités sont concernés ! Ils refusent la retraite à points !

« Chacun cotise selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins ».

Nous tenons à ce principe juste qui a guidé le Conseil National de la Résistance pour mettre en place un système de retraite solidaire, qui réduit les inégalités au travail, qui attribue une pension en prolongement du meilleur salaire. Si les réformes successives ont aggravé sensiblement la situation, nous nous battons pour l’amélioration du système actuel et contre sa destruction.

« Un euro cotisé donne les mêmes droits ».

Nous nous opposons à ce principe, qui entraine les retraités actuels et futurs vers une paupérisation certaine et qui accentue à la retraite les inégalités de la vie active.

Réduire les inégalités

Le système actuel réduit les inégalités, il calcule la pension en ne prenant en compte que les meilleurs salaires, le dernier touché pendant 6 mois pour les fonctionnaires, les 10 (avant la « réforme » de 1993 qui a

augmenté à 25) meilleures années pour le privé.

Le système à points reproduit les inégalités, la pension dépend de l’ensemble de la carrière. Cela tire la pension vers le bas et pénalise davantage celles et ceux qui ont galéré en début de carrière et en subissant

des petits boulots mal payés, des interruptions de carrière, du temps partiel…). Les femmes, déjà pénalisées dans le système actuel, le seront

encore davantage.

Comme le dit E. Macron, le monde se partage en deux, entre « ceux qui ont réussi » (et ont beaucoup de points et une belle retraite) et « ceux qui ne sont rien » (et ont une retraite de m...).

Garantie du niveau de pension

Le système actuel permet de connaître le montant de la pension. Que ce soit dans les régimes du privé comme ceux du public, les règles de liquidation permettent à chaque retraité de connaître longtemps à l’avance le montant de ses droits. Il suffit de connaître deux éléments, le salaire pris en compte et la durée validée de cotisations par rapport à celle exigée (37,5 ans, augmentée par les « réformes » à 41,5 ans et programmée à 43 ans). Pour une durée complète, la pension s’élève à environ 75 % du salaire pris en compte.

Le système à points ne garantit rien, il fige le taux de cotisation et ne s’engage absolument pas sur le montant de la pension. Il faudrait cotiser environ 11,11 € pour acheter un point et lors du départ, le nombre de points déterminera le montant de la pension en fonction de la valeur du point, fixée en 2025 à 0,495 € en cas de départ à 62 ans, 0,5225 € à 63 ans, 0,55 € à 64 ans, 0,5775 € à 65 ans et 0,605 € à 66 ans. C’est illisible, et ces valeurs changeraient chaque année, de façon à équilibrer les comptes. De combien seraient-elles dans 10 ou 30 ans ?

Solidarité et justice

Le système actuel est solidaire. La cotisation est une partie de salaire socialisée, elle est redistribuée en donnant plus à celles et ceux qui ont moins

(élimination des mauvaises années, chômage, maternité, maladie, éducation des enfants, invalidité, départ précoce en retraite, réversion, ...). Ces droits

font partie du système, ils représentent près d’un tiers de la masse des pensions.

Le système à points redonne en retraite en proportion ce que l’on a réussi à cotiser pendant toute la vie active. Il vise à renvoyer à l’individu au

détriment du collectif. Certes, certaines (pas toutes) des solidarités énumérées ci-dessus feront l’objet d’attribution de points, mais selon les possibilités du budget de l’État, toujours en recherche d’économies.

Les retraitées et retraités sont directement concernés par la réforme à points

E. Macron et son gouvernement pensent que les retraités ne réfléchissent pas, les croient sur parole, ils nous rabâchent que la « réforme » des retraites ne nous concerne pas.

C’est faux, au moins pour trois raisons.

1) Le gouvernement annonce clairement que le système de retraite, en léger déficit actuellement, devra être à l’équilibre au 1er janvier 2025, jour de

l’application de sa retraite à points.

Comment réaliser l’équilibre ?

- Pas en augmentant les cotisations que la « réforme » fige et que le

gouvernement ne cesse de diminuer.

- Reste une pression sur les pensions actuelles, des revalorisations inférieures à l’inflation voire une nouvelle période de gel lorsque les élections

municipales seront passées.

2) L’objectif principal de la retraite à points est la maîtrise des dépenses, la « réforme » bloquerait la part des dépenses de pension dans les richesses créées. La même part de pensions pour davantage de personnes en retraite, c’est une plus petite part pour chacun, une baisse des pensions par rapport au niveau de vie des actifs. Actuellement, la pension

moyenne est égale à 64,4 % du salaire moyen, en 2050 elle diminuerait à 50,9 %.

3) La revalorisation des pensions et des réversions serait limitée par la « réforme ». Le rapport Delevoye préconise une revalorisation selon l’inflation et la fin des règles actuelles d’attribution des pensions de réversion. Son mode de calcul unique serait défavorable à une partie des retraités.

La réversion ne pourrait pas être touchée avant 62 ans !

Ø Parce que nous tenons aux principes de réduction des inégalités, de garantie du montant de la pension, de solidarité et de justice.

Ø Parce que les personnes actuellement en retraite sont directement concernées par la « réforme » des retraites.

Ø Parce que nous revendiquons l'indexation des pensions sur l’évolution des salaires.

Nous appelons tout le monde à se mobiliser le 5 décembre, à convaincre ses amis et voisins qu’il faut se mobiliser pour refuser la régression sociale et l’augmentation des inégalités, pour imposer l’augmentation des pensions et le progrès social.

A BORDEAUX, 11 HEURES, REPUBLIQUE

Et ce n'est pas fini...

 

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Strange fruit.

3 Décembre 2019, 08:48am

Publié par Bernardoc

C'était le titre d'une chanson chantée pour la première fois par Billie HOLIDAY en 1939 qui dénonçait le lynchage des noirs qui se balançaient au bout d'une corde attachée à une branche : c'était cela les fruits étranges.

Mais aujourd'hui, à 15 heures, dans les jardins de la mairie de Bordeaux, c'était le titre d'une statue mobile de Sandrine PLANTE, en hommage aux esclaves ayant été conduits outre-Atlantique par des bateaux affrétés à Bordeaux.

Dans la foulée, six rues ou places de Bordeaux portant le nom de négriers devraient être débaptisées. Ainsi Nicolas FLORIAN, le successeur de Juppé à la mairie de Bordeaux, contredit la prise de position décennale de son prédécesseur qui s'opposait à changer le nom (historique ! ) des rues. Bordeaux fait un pas de plus dans la reconnaissance de ce crime contre l'humanité, quelques années après Nantes, autre ville qui a bâti sa fortune sur le commerce triangulaire.

Le message concernant cette inauguration m'était parvenu via la LDH, mais je n'y ai pas vu de ligueurs connus.

Et ce n'est pas fini...

Strange fruit.
Strange fruit.Strange fruit.Strange fruit.
Strange fruit.Strange fruit.
Strange fruit.Strange fruit.Strange fruit.

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Y a un problème ? Chut !

2 Décembre 2019, 07:56am

Publié par Bernardoc

Tribune intersyndicale publiée le vendredi 22 novembre 2019

Dans un discours prononcé le 25 novembre 2017, Emmanuel Macron prenait l’engagement solennel que son gouvernement ferait de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail la « grande cause de son quinquennat ». Plus de deux ans après, les faits démentent le discours. Les enseignantes seront dans la rue le 23 novembre à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.

Dans un collège de Villejuif en mai 2019, une enseignante demande au rectorat de la protéger suite à la plainte qu’elle dépose pour viol contre un collègue.

Dans un collège d’Épinay-sur-Seine, neuf enseignantes demandent en juin 2019 à leur hiérarchie de les protéger d’une situation de harcèlement sexuel qui perdure pour certaines d’entre elles depuis plusieurs années.

Dans un collège à Toulouse, à la fin du mois d’octobre 2019, une assistante d’éducation dénonce auprès du rectorat des viols perpétrés par des collégiens sur des collégiennes aux alentours de leur établissement.

Dans un grand lycée de Nancy, en octobre 2019, un enseignant a été placé en détention préventive pour des faits de harcèlement, d’agressions et de viol sur des élèves. Les faits, dont certains remontent à 2012, avaient alors été classés sans suite.

Dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, nous sommes régulièrement alertés sur des situations très alarmantes et inacceptables que vivent de trop nombreuses doctorantes et étudiantes, ainsi que des personnels.

Généralement, l’administration leur oppose un silence intolérable. Aucune mesure d’accompagnement des victimes n’est mise en place par l’administration. Pire encore, l’institution tente souvent d’étouffer les affaires qui la secouent : elle conseille aux personnels, et parfois même aux organisations syndicales, de garder le silence. Elle va jusqu’à enjoindre les victimes à accepter des mutations dans l’intérêt du service, comme si elles étaient la cause d’un dysfonctionnement. On se heurte également trop souvent au silence complice de l’administration lorsque ce sont des élèves qui sont victimes de violences sexuelles. Ce problème, bien qu’inacceptable, est invisibilisé dans les bilans sociaux produits par le ministère et les rectorats. Dans les faits, l’Éducation nationale garantit l’omerta et l’impunité aux agresseurs, qu’ils soient élèves ou personnels. L’administration se réfugie derrière le secret professionnel ou conditionne sa réponse à une éventuelle décision de justice.

Alors qu’une femme sur trois est victime de harcèlement sexuel au travail au cours de sa vie, les procédures prévues par la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la Fonction Publique ne sont jamais appliquées dans l’Éducation nationale, ministère pourtant féminisé à plus de 68 %. Dans l’accord Égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, il est écrit explicitement que les employeurs publics ont un devoir d’exemplarité en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et qu’il leur est demandé un principe de tolérance 0. Or le ministère de l’Éducation nationale n’a toujours pas mis en place de négociations pour rendre ses mesures effectives dans des textes réglementaires.

Toutes les six minutes, une femme subit un viol ou une tentative de viol. Quand elles trouvent le courage de porter plainte, dans 70 % de cas elle est classée sans suites, et quand elle est instruite, les crimes sont souvent déqualifiés en agressions sexuelles. Le ministre de l’Éducation nationale est directement responsable de la santé et de la sécurité des personnels qui travaillent dans son administration et de celles des élèves. Il doit mettre en œuvre sans délai une véritable politique de lutte contre les violences faites aux femmes.

Nous n’acceptons de subir ni le sexisme ordinaire, ni les agressions, ni les viols dans la société comme au travail.

Nous exigeons une véritable campagne de prévention et de formation pour tous les personnels afin que plus jamais un supérieur hiérarchique ne se permette de demander à une femme qui dénonce une agression sexuelle quelle était sa tenue au moment des faits.

Nous exigeons que cesse cette culture du viol qui veut que les victimes, à défaut d’être secourues et assistées, soient rendues coupables.

Nous exigeons la mise en place de formations contre la culture du viol et sur le consentement, tant pour les personnels que pour les élèves et étudiant-e-s ; ainsi que la mise en place de cellules d’écoute et de cellules psychologiques pour soutenir les victimes.

Nous exigeons des mesures effectives de protection des victimes, aujourd’hui contraintes de choisir entre côtoyer quotidiennement leur agresseur ou quitter leur poste ou l’établissement dans lequel elles suivent leur scolarité ou font leurs études.

Nous exigeons que des procédures disciplinaires à l’encontre des agresseurs soient engagées indépendamment de plaintes pénales, comme le prévoit la loi et que les victimes soient protégées et puissent occuper leur poste ou poursuivre leur scolarité dans des conditions sereines.

Nous exigeons que des mesures conservatoires immédiates soient prises à l’encontre des membres de l’institution ayant laissé dégénérer cette situation, qu’ils appartiennent ou non à l’établissement.

Nous exigeons que les victimes ayant dénoncé cette situation ne subissent aucune forme de pression et bénéficient immédiatement de la protection fonctionnelle à laquelle elles ont droit.

Les femmes sont les premières victimes d’une administration sourde aux préoccupations et aux souffrances des personnels. Avec un médecin de prévention pour 20 000 agent-e-s et des suppressions de postes toujours plus importantes chez les personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé, l’Éducation nationale comme l’Enseignement Supérieur et Recherche ne se donnent pas les moyens de lutter sérieusement contre les violences faites aux femmes.

À l’heure où la lutte contre les féminicides et le mouvement #metoo ont jeté une lumière crue sur l’ampleur des violences sexistes et sexuelles dans la société française, le ministère ne peut plus mener la politique de l’autruche.

Il est nécessaire et urgent, de créer les conditions dans lesquelles les victimes seront écoutées pour briser ce mécanisme d’oppression des femmes, qui sont toujours placées dans une situation d’inégalité au travail : salaires moins élevés que leurs collègues masculins, temps partiels imposés, pensions plus faibles…

Sophie Abraham (chargée des questions femmes au SNUipp-FSU), Sylvie Aebischer (CGT Éduc’action, représentante au CSE), Lisa Badet (vice-présidente de la FIDL), Cendrine Berger (secrétaire générale de la CGT FERC Sup, élue CTMESR), Marie Buisson (secrétaire générale de la FERC CGT), Louise Bihan (commission antipatriarcat de Solidaires étudiant-e-s syndicats de luttes), Luce Desseaux (chargée des questions femmes au SNUipp-FSU), Sigrid Gérardin (co-secrétaire générale SNUEP FSU), Janique Guiramand (secrétaire nationale de SUD Recherche EPST, élue CTMESR), Pauline Guittot (représentante SUD éducation en CAPN), Louise Gury (co-secrétaire fédérale SUD éducation, représentante au CSE), Armelle Mabon (SUD éducation, élue CNESER), Mélanie Luce, Présidente de l’UNEF, Francette POPINEAU (co-secrétaire générale SNUipp-Fsu), Héloïse Moreau (présidente de l’UNL), Emmanuelle Puissant (CGT FERC Sup, élue 5e section du Conseil National des Universités), Cécile Quantin (SUD éducation, élue CTU), Christele Rissel (secrétaire nationale de la CGT Educ’action, élue CAPN), Anne Roger (Co-secrétaire générale SNESUP-FSU), Frédérique Rolet (secrétaire générale SNES FSU), Aurélia Sarrasin (secrétaire nationale SNES FSU), Fatna Seghrouchni (co-secrétaire fédérale SUD éducation) Valérie Sipahimalani (secrétaire générale adjointe SNES FSU), Josiane Tack (secrétaire générale du SNTRS CGT, élue CTMESR), Maud Valegeas (représentante SUD éducation au CSE), Charlotte Vanbesien (secrétaire fédérale de la FERC CGT), Sophie Vénétitay (sécrétaire générale adjointe SNES FSU), Isabelle Vuillet (secrétaire nationale de la CGT Educ’action, élue CTMEN)

Et ce n'est pas fini...

 

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Avec les médaillés de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.

1 Décembre 2019, 08:36am

Publié par Bernardoc

Comme chaque année, j'étais invité ès qualité (Président de l'AMOPA-Gironde) à la remise des m

édailles de bronze de ce ministère. Bien entendu, je fus sollicité pour remettre un certain nombre de médailles, non pas au seul Haillanais décoré cette année, mais à une bonne dizaine de personnes pour lesquelles il fallait trouver un petit mot sympa en fonction de l'éloge qui était lu juste avant.

Mais ce fut aussi l'occasion de rencontres avec le milieu sportif et associatif, et le plaisir d'être reconnu par plusieurs personnes décorantes ou décorées.

Ainsi, et je dois dire que cela m'a fait plaisir, la Directrice Départementale de la Cohésion Sociale se souvenait qu'elle m'avait décoré l'an dernier et que j'étais le père de Guilhem.

La principale du collège Jean ZAY de Cenon vint me trouver à la fin pour me dire que les ateliers d'analyse de pratiques professionnelles que j'avais animées pour des chefs d'établissement en Lot-et-Garonne il y a quelques années l'avait aidée dans sa réflexion personnelles. Nous avions eu des parcours professionnels similaires avec cette collègue, voire même agi dans le même établissement, mais à des époques différentes.

Avec le vice-président du CROS (Comité Régional Olympique et Sportif), nous partageons les mêmes livres de poésie à faire découvrir aux élèves dans le cadre de l'association Lire et faire lire.

La cérémonie fut plus courte que d'habitude, un grand nombre de récipiendaires n'ayant pas jugé utile de se déplacer ni même de s'excuser : j'ai trouvé que cela faisait tache et montrait même un certain mépris pour les parrains qui les avaient proposés pour cet honneur. Mais même aux Palmes Académiques on a ce genre de réaction et c'est bien dommage pour les gens qui s'investissent dans les associations.

Et ce n'est pas fini...

Avec les médaillés de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.Avec les médaillés de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.Avec les médaillés de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.
Avec les médaillés de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.Avec les médaillés de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.Avec les médaillés de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.

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