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Le blog de Bernard SARLANDIE

Confinement M2.

20 Avril 2020, 09:27am

Publié par Bernardoc

Comme lors de mes 17 déménagements, c'est la fin du rangement qui devient de plus en plus pénible. Pourtant il y a eu une poubelle verte remplie et jetée par semaine et un rangement de livres qui traînaient un peu partout. C'est comme ça que je suis tombé sur des polars « régionaux » que j'avais dû acheter dans différents endroits improbables, mais aussi aux « Escales du livre » de Bordeaux. Et donc, j'ai saisi l'occasion de dévorer ces bouquins plutôt que de me lancer dans Proust, comme la radio nous incitait à le faire au début du confinement.

Ce qui me plaît dans ces livres, c'est qu'ils parlent de lieux que je connais, de Nice à Bordeaux, en passant par Toulon et le bassin. Je mets donc des images sur le texte sans avoir besoin d'imaginer. Est-ce de la paresse ? Me privé-je d'une part de rêve ? C'est possible, mais ce n'est pas grave, ça aide à faire passer le long temps de confinement.

Je vous parlerai plus concrètement de ces cinq romans à partir d'après-demain.

En attendant, je continue d'aller sur le site lejourdapres.parlement-ouvert.fr sur lequel je soutiens certaines propositions, après y avoir inscrit les miennes. Comme je le disais plus haut, ça ne débouchera sur rien, mais ça fait passer le temps.

Depuis une semaine nous n'avons plus touché au théâtre, dont une représentation pourrait éventuellement se dérouler en décembre...si nous trouvons une salle.

En attendant je vais enregistrer une histoire pour mes petits enfants.

Continuez à vous protéger, c'est bientôt les grandes vacances !

Et ce n'est pas fini...

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Réponse à la Casden

19 Avril 2020, 14:24pm

Publié par Bernardoc

Vu le message généré automatiquement, je ne suis pas sûr que ma réponse ait été distribuée ; c'est pour cela que je la publie.

Madame, Monsieur,

Il est loin le temps où je m'adressais à nos dirigeants en disant « Chers Camarades » et en les tutoyant, puisque nous étions issus du même monde, celui du syndicalisme de l'Education nationale.

Lors de mon premier poste en tant que Surveillant d'Externat (ne cherchez pas, ça n'existe plus) on m'a proposé le pack complet : Snes, Mgen, Mrifen, Autonome, Casden, Maif,...

Quelques années plus tard, j'ai même essayé le « Tout sous le même toit », mais je l'ai vite abandonné vu le manque d'empathie de la Banque « populaire ».

Au départ, CASDEN voulait dire Caisse d'Aide Sociale de l'Education Nationale. C'est pour cela que je trouve votre courriel d'hier honteux pour ne pas dire révoltant.

Pas un mot pour nos collègues volontaires pour accueillir souvent sans protection les enfants de soignants, pas un geste de prévu pour nos collègues qui seront devant les élèves le 11 mai sans indication de protection non plus.

Mais j'avais déjà pu me rendre compte que l'EN n'était plus vraiment l'ADN de la Casden lorsque je vous avais demandé d'être partenaire du congrès international (17 pays représentés) de l'AMOPA (Palmes académiques) de Bordeaux en 2017 et que la réponse indiquait en substance « Nous ne sommes pas intéressés ».

Au lieu de cela vous privilégiez les matraqueurs assermentés déjà fort bien équipés avec leurs grenades et LBD pour attaquer les soignants qui protestaient contre le scandaleux manque de moyens de l'hôpital public.

Merci d'aider les hôpitaux, mais si on ne s'appliquait pas à détruire la sécurité sociale en supprimant les « charges », c'est à dire les cotisations sociales, on n'en serait pas là.

Merci d'aider le CNRS, mais si la recherche était financée à hauteur de ses besoins on n'en serait pas là.

Depuis l'augmentation de plus de 20% de la CSG, je ne suis plus à même de faire autant de dons qu'avant, la CSG se montant maintenant au double de ce que j'avais l'habitude de donner. Alors je me console en me disant que les organisations auxquelles j'appartiens le font à ma place, même si parfois elles manquent de discernement.

Salut et fraternité,

 

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« Le nerf de la guerre ».

18 Avril 2020, 09:14am

Publié par Bernardoc

Quel financement et quel nouveau partage des richesses ?

Puisqu'ils ont été évoqués, voici quelques extraits des « jours heureux ».

« l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;

une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général…

l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’État ;

le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée ; (nationalisations)

le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;

le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie ;

le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail ;

un réajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;

la garantie du pouvoir d’achat national ;

un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;

la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement ;

l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre ;

une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;

  • la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents »

Et ce n'est pas fini...

 

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Notre richesse est invisible.

17 Avril 2020, 09:25am

Publié par Bernardoc

Comment mieux évaluer le bien-commun ?

Notre richesse est invisible ? C'est sûr, mais ce n'est pas le cas de tout le monde, patrons du CAC40 ou politiciens de tous bords dont les frasques somptuaires alimentent les gazettes.

Bon, d'accord, c'est une interprétation sûrement un peu biaisée. Et je veux comprendre qu'il s'agit de richesse immatérielle et collective, et cela conduit directement à nos services publics que l'UE nous pousse à démanteler au nom d'une « concurrence libre et non faussée ». Cette conséquence du traité de Lisbonne (réécriture similaire au TCE que la France avait majoritairement refusé par référendum en 2005) a abouti à la situation dramatique dans laquelle se trouve, entre autres, notre système de santé issu du CNR (et dire que le président a osé sans honte parler des « jours heureux ») et à la dévalorisation de notre système éducatif, tous deux considérés avec mépris car non productifs de profits immédiats.

Il est commun de dire que « les services publics, c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas ». Eh bien oui ! Les services publics sont la colonne vertébrale d'un Etat bienveillant (providence si vous préférez).

Les corps intermédiaires, si décriés par la majorité, servent à atténuer les conséquences des crises. Vouloir détruire la sécu en supprimant ce que la droite s'obstine à appeler les « charges » (au lieu de cotisation) aboutira nécessairement dans une génération à un effondrement dont la crise actuelle ne donne même pas une petite idée. L'idéal est-il le modèle étatsunien ou beaucoup d'habitants ne peuvent pas se soigner faute de protection sociale ? A ce niveau, il vaut mieux regarder vers Cuba dont les plus belles réussites malgré le scandaleux blocus dont l'île est victime depuis des décennies se trouvent être la santé et l'éducation. Le gouvernement osera-t-il le reconnaître et s'en inspirer ?

Et ce n'est pas fini...

 

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L'Europe dans le monde.

16 Avril 2020, 08:59am

Publié par Bernardoc

Comment recréer une solidarité européenne et internationale ?

En vrac : l'Europe était une belle idée, mais dommage qu'on ait oublié tout le volet social, qui devrait tirer l'ensemble des peuples vers le haut.

Les Anglais ont voulu partir : bon vent à eux et à leur langue qui devrait disparaître des institutions européennes, puisqu'aucun pays n'utilise uniquement cette langue comme langue nationale. Pourquoi ne pas la remplacer par l'Espéranto, langue-pont qui a fait ses preuves depuis largement plus d'un siècle et qui met chaque locuteur sur un pied d'égalité, sans volonté d'hégémonie.

La France, ancien pays des Droits de l'Homme, est une République laïque, et c'est ce dernier point qui est important pour rassembler et permettre à tous les citoyens de vivre ensemble. C'est une des valeurs que nous devrions mettre en avant au sein de l'UE, même si le drapeau marial affiche le contraire.

Donner l'initiative des lois au parlement, c'est à dire aux élus, et non aux technocrates désignés par les gouvernements.

Agir de façon solidaire et soutenir les pays en difficulté au lieu de chercher à les étrangler comme ce fut le cas pour la Grèce il y a quelques années.

Appliquer des sanctions financières, faute de possibilité d'exclusion, aux pays qui dénient les droits fondamentaux (justice, presse,...)

Parler d'une seule voix dans la communauté internationale et agir ensemble dans une solidarité bienveillante vis à vis des réfugiés qui fuient les guerres.

Donner l'exemple en prônant le désarmement généralisé et en commençant à le mettre en place.

Et ce n'est pas fini...

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Villes et périphéries.

15 Avril 2020, 08:57am

Publié par Bernardoc

Quel nouveau contrat territorial ?

Pour répondre à cette question, je ne vois pas mieux que laisser la parole au maire de Tomblaine qui exprime fort bien ce qu'il en est quand on a les mains dans le cambouis.

…Je suis en colère après ces gouvernants qui ont créé les Grandes Régions, dans une approche libérale, pour ne pas dire irresponsablement mercantile, éloignant encore plus et fragilisant les services dus au public.

Je suis en colère contre ces gouvernements, qui depuis 12 ans n’ont jamais cessé de diminuer les dotations aux Communes, pour les appauvrir et utiliser leurs moyens confisqués, pour couvrir une partie du déficit de l’Etat.

En colère contre ces Présidents de Métropole, gros barons régionaux qui ont vampirisé les domaines de compétence des maires pour mieux assoir leur pouvoir sans partage. En colère, parce que ces maires, à qui on a enlevé tous les moyens de faire vivre des politiques publiques sur leur territoire, les Présidents et ministres se rappellent soudain qu’ils existent et qu’ils sont indispensables, chaque fois qu’il y a une situation de crise. Souvenez-vous au lendemain des attentats du Bataclan, puis la révolte des gilets jaunes, et aujourd’hui le coronavirus ! Qui assume le service de proximité, la cohésion sociale, les secours d’urgence ??? Les maires, parce qu’ils sont sur le terrain, comme les professionnels de santé...

Je suis en colère, parce que depuis des semaines, nous attendons de l’aide de la part du Conseil Départemental et de l’ARS (Agence Régionale de Santé). Rien, aucune aide, aucun soutien matériel, aucun soutien logistique, aucun renfort humain. Ils sont absents de nos territoires. Alors quand je vois dans la presse leurs responsables venir donner des leçons et expliquer, en mentant, ce qu’ils disent qu’ils font... je suis en colère. Savez-vous que depuis plus d’un mois, nous avons demandé à l’ARS par téléphone, par mail, par sms, des masques de protection pour nos personnels municipaux qui travaillent jour et nuit pour protéger ces 56 personnes âgées. L’ARS n'a même pas daigné nous répondre !!! Quel mépris ! Quelle médiocrité !

Et ce qui me met le plus en colère, c’est quand le Conseil Départemental, comme l’ARS, nous adressent avec insistance des documents à remplir pour nous donner des consignes (d’ailleurs parfois stupides et contradictoires, je conserve les écrits...) et pour contrôler ce que nous mettons en oeuvre sur le terrain ! Voilà qu’ils nous demandent des comptes !!...

Vive la République.

Hervé Féron

Maire de Tomblaine

Et ce n'est pas fini...

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Une démocratie plus ouverte.

14 Avril 2020, 10:58am

Publié par Bernardoc

Comment partager le pouvoir ?

Curieux cette question, un an après « le grand débat » ; n'aurait-il servi à rien ?

Déjà, la première condition nécessaire est la représentation de l'ensemble de la population, et pour cela une seule solution : la proportionnelle intégrale pour toutes les élections et sans minimum de taux. Si l'on prend par exemple l'assemblée nationale d'où provient ce débat : un parti qui recueillerait 1% des voix aurait 5 ou 6 députés. Or ce n'est pas le cas ; résultat, les gens ne se déplacent plus pour voter puisque leur geste civique ne sera pas pris en compte.

Un deuxième point est la limitation à un mandat dans le même statut d'élu : mais si les accros veulent poursuivre, après maire ils pourront être conseiller départemental, puis régional, puis député, puis sénateur, puis député européen : de quoi faire une carrière bien protégée, sans se frotter à la vraie vie.

Troisième point : rendre le vote obligatoire avec sanctions pécuniaires, comme c'est le cas pour les élections sénatoriales.

Quatrième point : rendre le mandat révocable par référendum local en cas de trahison.

Cinquième point : enfin, autoriser le vote des étrangers (vieille promesse de la gauche jamais mise en place y compris lorsqu'elle était au pouvoir).

Sixième point : généraliser dans les communes les budgets participatifs : les habitants savent ce qu'ils veulent et ce dont ils ont besoin.

Et ce n'est pas fini...

 

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L'homme face à la machine.

13 Avril 2020, 08:42am

Publié par Bernardoc

Peut-on humaniser le numérique ?

Humaniser le numérique ? Que faut-il entendre par là ? Ne pas se laisser dépasser par la machine ? Mais la machine ne doit être là que pour alléger notre travail.

Mais elle va déjà au-delà de cette simple aide et nous sommes déjà sous le règne de Big Brother envisagé par Orwell dans son roman 1984 écrit en 1949. Quelle vision d'anticipation alors que le monde sortait à peine de la tragédie du nazisme.

Et sous couvert de nous protéger du virus meurtrier le gouvernement envisage de nous suivre pas à pas comme il tente de nous imposer le compteur Linky au sein de nos habitations afin de mesurer les écarts de consommation qui pourraient révéler que nous hébergerions par exemple des réfugiés au lieu de les dénoncer aux flics pour qu'ils soient reconduits vers leurs pays en guerre véritable.

Cela existe déjà cependant et cela fait trois mois que Google me dit les trajets que j'ai effectués à pied, à vélo ou en voiture chaque jour, en incluant même des photos des lieux que j'ai visités.

Donc, la question ne devrait pas être « humaniser » mais « résister ».

Utilisons le numérique comme un moyen d'aide : il y a un moment que les calculettes ont remplacé les règles à calcul et les tables trigonométriques, et cela c'est un progrès qui est (devrait être?) parfaitement maîtrisé.

Mais la disparition des services publics « humains » est une catastrophe pour bon nombre de nos concitoyens. Il y a une trentaine d'années que je travaille plus ou moins régulièrement avec un ordinateur, n'empêche j'ai beaucoup d'hésitations pour remplir ma déclaration d'impôts...et qu'on ne vienne pas me dire que c'est pour le bien de la planète ! Je fais encore partie de la civilisation du papier et je n'ouvre jamais la version numérique d'un journal qui m'a été imposée à la place de la version papier. De même, lorsque j'ai besoin de consulter un article de réflexion, je l'imprime pour pouvoir le lire.

La dernière fois que je suis retourné en Afrique, c'était en 2011. A part internet et le téléphone mobile, pas grand chose n'avait changé depuis 1975, mais il fallait l'électricité et la connexion, ce qui n'était pas toujours évident.

Alors oui, la machine est utile, c'est grâce à elle que nous avons augmenté la productivité, mais l'humanisation devrait passer par un allègement du travail et non pas par l'augmentation des dividendes des actionnaires.

Et ce n'est pas fini...

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Education & jeunesse.

12 Avril 2020, 09:16am

Publié par Bernardoc

Comment construire une société apprenante ?

Il y a 40 ans, on nous promettait un grand SPULEN. Cela aurait pu se réaliser avec la nationalisation (bien entendu sans indemnité ni rachat) des officines privées, la plupart du temps catholiques. Las, les calotins ont réussi à mobiliser la droite la plus réactionnaire qui a fait plier le gouvernement de l’époque et entraîné la démission d’un (grand) ministre de l’EN.

Aujourd’hui, nous sommes toujours dans un système dual, avec des résultats qui vont à l’encontre de ce que l’école est censée apporter : au lieu de combler les écarts face à l’éducation et à la culture, l’école les augmente. Un nombre croissant d’élèves quitte l’école primaire sans savoir lire (un peu plus de 15%), et ces écarts s’accroissent encore lors des années collège (le taux des élèves en grande difficulté à l’issue de la 3ème a augmenté de 30% en 10 ans).

Philippe MEIRIEU parle « de ce système éducatif qui fonctionne tel une centrifugeuse qui tourne et exclut, qui détecte, trie et dérive. » Il poursuit en remarquant que « l’école n’est pas là pour dépister et alimenter cette centrifugeuse qui fait de l’exclusion son principe de fonctionnement au contraire de l’intégration. »

La lutte contre ce fait implique la disparition des discriminations, notamment à l’encontre des enfants issus de familles en précarité, souvent ostracisés parce que leurs parents sont catalogués « incompétents » puisqu’ils n’osent pas venir à l’école. Valoriser les élèves en pratiquant une pédagogie de la réussite conduira à de meilleurs résultats que des sanctions mal comprises. Car toute pédagogie repose sur l’affirmation que tous les enfants sont capables d’apprendre. Ce n’est pas nouveau : déjà Pagnol l’illustrait dans une de ses œuvres, La gloire de mon père, je crois.

Un (grand) ministre de la culture avait un temps été celui de l’EN ; il s’agit de Jack LANG. Je n’ai pas un souvenir impérissable de son passage à la tête du ministère, mais il avait eu l’immense mérite de permettre à la culture d’entrer dans les établissements, par le biais d’ateliers subventionnés et à la demande des équipes pédagogiques.

Les statistiques indiquent que c’est en France que le taux d’encadrement est le plus faible des pays de l’OCDE, comme la rémunération des enseignants d’ailleurs.

Est-il besoin d’aller plus loin avant de voir qu’une amélioration du système passe par une revalorisation des traitements et un recrutement massif ? Revaloriser les traitements entraînerait un choix de carrière positif et non par défaut, ce qui change du tout au tout l’approche du métier. Dans l’augmentation du recrutement, j’inclus bien sûr les Conseillers Principaux d’Education, une originalité de notre système, dont le rôle bienfaisant et régulateur n’est plus à démontrer.

Il importe aussi que ce recrutement se fasse au plus près du peuple, et pour cela il faut abandonner le recrutement à bac+5 pour les professeurs d’école maternelle par exemple, un des fleurons de notre éducation républicaine dont nous pouvons être fiers et que le monde entier nous envie. Un recrutement si tardif entraîne déjà une sélection par l’argent. De plus à Bac+5, il y a certainement des professions qui sont mieux rémunérées que celles de l’éducation. Et la pédagogie, c’est-à-dire l’art de transmettre des connaissances, cela s’apprend.

Je crois profondément en « L’Ecole, instrument de paix » (c’est le nom d’une association mondiale basée à Genève), et je pense que la construction des savoirs est indissociable de l’institution de la loi.

Commençons par affecter 6 maîtres pour 5 classes en primaire et encourageons élèves et maîtres à travailler en coopération plutôt qu’en compétition. Soyons convaincus que tout enfant doit pouvoir aimer apprendre, et pour cela bâtissons l’enseignement à partir de la connaissance du milieu culturel des élèves en nous appuyant également sur les parents. Nous jugerons après. Ceci n’est pas nouveau : que l’on se rappelle Sébastien FAURE et La Ruche, Francisco FERRER et L’Ecole Moderne, reprise quelques années plus tard par Célestin FREINET. Tous avaient en tête l’émancipation de l’homme par l’éducation. Ce n’est pas un hasard si deux des plus anciennes revues syndicales des enseignants s’appelaient L’Ecole Emancipée ou L’école libératrice. Avec les TIC (Techniques d’Information et de Communication)- qui ne sont plus nouvelles depuis longtemps - qui existent actuellement, et sont amenées à se perfectionner encore, « apprendre à apprendre » est un des enjeux essentiels, non seulement de l’instruction, mais de l’éducation, afin que tout citoyen ne se laisse pas berner par des informations non vérifiées. Bien avant elles, Piaget émettait une théorie qui disait en parlant de l’enfant : « Apprends-moi à agir seul ». D’où l’importance du tâtonnement expérimental, « principe naturel de tout apprentissage qui se fait par observation, imitation immédiate ou différée, inventions, dialogues, réflexions, écritures, transmission orale et gestuelle. »

Evitons de revenir au gavage auquel l’enfant devait se soumettre, comme sous la III° République, quand Jules FERRY envoyait en toute sérénité les hussards noirs inculquer aux enfants favorisés de nos colonies que leurs ancêtres étaient les Gaulois.

Et ce n'est pas fini...

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Des liens plutôt que des biens : comment retisser des solidarités ?

11 Avril 2020, 10:01am

Publié par Bernardoc

Je vais encore parler de l'ancien monde, désolé.

Lorsque nous avons débarqué dans notre HLM d'une ZUP de la rive droite bordelaise, des voisins sont venus à notre rencontre, nous proposant de nous aider à monter nos meubles (il n'y avait pas d'ascenseur), d'utiliser leur téléphone en cas de besoin,...A cette époque il y avait une mixité sociale qui a hélas disparu, aboutissant à la création de ghettos qui se reflètent bien entendu dans les établissements scolaires.

Nous militions aussi à la CSCV, devenue depuis CLCV, un bon outil pour tisser des liens solidaires entre tous les habitants du quartier.

Mais, le nouveau monde prône l'individualisme forcené, la réussite par l'écrasement de l'autre, la consommation à outrance. On remarque ceci dans l'investissement associatif : de moins en moins d'actifs acceptent de prendre des responsabilités et heureusement que les retraités sont là !

Comment remédier à cet état de fait ? Il faut changer de mentalité, et encore une fois l'exemple doit venir d'en haut : arrêter de casser ce qui fonctionnait : la sécu, le code du travail, les syndicats,...Arrêter d'éloigner les lieux de décision des habitants (grandes régions, métropolisation, intercommunalité,...). Ne pas hésiter à limiter TOUS les mandats électoraux de façon à inciter les gens à s'investir dans un geste civique.

Joindre l'utile à l'agréable est aussi une solution : adhérer à une AMAP implique de participer à la distribution, parfois de donner la main dans les champs, gérer les contrats : autant de moments de rencontres conviviales et solidaires.

Et pourquoi pas s'inscrire à une chorale ou à un atelier théâtre, deux activités que l'on ne peut pratiquer en solo et qui rapprochent les gens ?

Quand nous sommes arrivés dans notre quartier il y a dix ans, il n'y avait aucun moment de rencontre entre voisins. Nous avons proposé aux plus proches de faire un repas commun autour du solstice d'été ; puis l'année suivante nous avons un peu élargi le nombre, et maintenant, c'est toute la rue. C'est un moment très fort attendu avec impatience chaque année.

Voici quelques pistes à développer.

Et ce n'est pas fini...

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