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Le blog de Bernard SARLANDIE

Débattre disaient-ils

24 Janvier 2010, 17:25pm

Publié par Bernardoc

         En débarquant à Newport, ma seule formation était mon stage de moniteur de colonies de vacances que j’avais effectué à Pâques avec les Cemea et un mois de colo. Fort heureusement, je n’avais que des grandes classes (5th ans 6th forms, c'est-à-dire 2nde, 1ère et Terminales) en petits groupes. La plupart des élèves de bonne famille étaient assez au fait de l’actualité ; déjà existaient ce qu’on appelle les « social studies », assez proches de ce qui a été mis en place une trentaine d’années plus tard en France sous le nom d’ECJS (soit Education Civique, Juridique et Sociale). Ils suivaient cette actualité avec leurs yeux de conservateurs (« tories ») ou de travaillistes (« labour »), voire même de communistes, mais pour ces derniers c’était seulement un mot contestataire sans grand-chose derrière. Il me suffisait donc de lancer un sujet politique –au sens large- pour déclencher des argumentations enflammées.   

         Cette aptitude au débat était encouragée dans l’école par l’intermédiaire de la « debating society » qui organisait chaque mois un débat sur un sujet de société. Très codifié, quasiment rituelique, le cadre obligeait les élèves à une discipline très formatrice : deux orateurs étaient désignés pour défendre un point de vue opposé, pendant que les auditeurs écoutaient sans rien dire, sinon les monosyllabes acceptées pour montrer leur approbation ou leur désapprobation. Ce n’est qu’après qu’ils pouvaient intervenir pour exprimer leurs sentiments, tout cela sous la présidence d’un maître de cérémonies chargé de distribuer les rôles et d’organiser la parole avant de terminer par un vote.

         Après avoir assisté à deux débats, je me suis porté volontaire pour être l’orateur opposant principal du troisième débat qui avait trait à l’accueil des filles, la question posée l’étant de façon négative, du genre : « Cette école pense que l’arrivée des filles ferait baisser les résultats. »

Je n’ai pas dû être assez bon car l’entrée des filles fut repoussée. Mais les choses ont évolué avec le temps puisque maintenant les filles externes sont admises au cycle terminal.

         Un autre débat auquel j’ai vivement participé concernait le port de l’uniforme ; je vous laisse deviner de quel côté je me trouvais.

         Cette façon de débattre formait les gens à l’écoute et au respect de l’autre et ce sont des leçons que j’ai retenues et qui m’ont bien été utiles par la suite.

         A la fin de l’année sonnait l’heure du retour en France, et après cette autonomie financière je n’avais pas envie de retomber aux crochets de mes parents, et c’est pourquoi j’avais déposé une demande de  poste de pion auprès du rectorat de Nice.

Et ce n’est pas fini…

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