Et si on parlait gratuité ?
Plusieurs contrôleurs de tram violemment agressés et blessés par des voyageurs irascibles (SOD d’aujourd’hui).
Qui sont ces gens, et quelle est leur utilité ? Ils débarquent à huit dans une rame, façon robocop, et vérifient qu’aucun voyageur ne se soit autorisé à voyager gratuitement. Mais cela va plus loin : même ceux qui ont un abonnement et qui, par distraction ou parce que le composteur ne fonctionnait pas au moment où ils sont montés dans le tram, seront considérés comme des fraudeurs et taxés comme des délinquants majeurs. Et la majorité socialiste de la CUB qui a donné le marché à la filiale de la SNCF laisse faire. Je suis scandalisé par ce racket !
Pour Noël 2012, les élus Front de Gauche du Haillan avait offert au président sortant de la CUB un livre intitulé : LIBERTE, EGALITE, GRATUITE, une expérience sociale à Aubagne. Ce livre, co-écrit par Magali GIOVANNANGELI, présidente de la communauté d’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Etoile, et Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUX, philosophe. Ce livre retrace une innovation sociale qui a transformé le rapport des citoyens à l’espace public et raboté les distinctions sociales. Il démontre bien que, contrairement aux détracteurs qui clamaient « Ils vont croire que tout est permis », cette gratuité a entraîné l’appropriation des transports par l’ensemble des voyageurs, qui le considéraient comme leur bien public et voulaient le conserver en bon état.
Nous n’attendions pas des remerciements du président actuel de la CUB, mais au moins un accusé de réception. Il n’en fut rien. Espérons que le futur soit plus ouvert et plus porté vers l’innovation que celui-là. Et je suis sûr que les contrôleurs et ceux qui recouvrent les amendes pourraient être employés à d’autres tâches au service du public, avec par exemple des points d’accueil à chaque terminus de ligne et à chaque correspondance. Accompagner de façon positive les voyageurs aurait, selon moi, un tout autre intérêt qu’une action répressive qui continue de choquer le vieux soixante-huitard que je suis.
Et ce n’est pas fini…