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Le blog de Bernard SARLANDIE

Santé encadrée à l'éducation nationale

18 Mars 2010, 08:03am

Publié par Bernardoc

         Certains se souviennent peut-être que Kouchner se prétendait de gauche et qu’il fut un temps ministre de la santé. C’est à lui que l’on doit les deux saisons de vaccination massive contre l’hépatite B, jusqu’à ce qu’on arrête sans délai, suite aux premiers effets secondaires. Il serait intéressant de faire un suivi et de voir le nombre de scléroses en plaques qui vont se déclarer chez les jeunes collégiens que nous avons fait vacciner à la fin des années 1990. Pourtant, en bon fonctionnaire loyal, j’avais fait tout mon possible pour que cette opération fût un succès. Je suis donc bien content d’avoir déjà commencé à émarger au grand livre de la dette publique avant le cirque de la grippe A.

         Mais j’ai quand même vécu une situation surprenante à quelques semaines de ma « libération » : étais-je mis sous tutelle ? En tous cas je n’ai jamais eu d’explication sur ce déploiement départemental pour un problème qui, hélas, ne devient plus exceptionnel dans nos établissements.

         Un matin, à 9 heures, un élève en état d’ébriété avancée, est soutenu par ses camarades jusqu’à l’infirmerie du collège. En effet, les élèves savent bien où ils peuvent être pris en charge et mis en sécurité. L’infirmière, après avoir appelé le 15 selon le protocole, faisait tout son possible pour tenter de maintenir ce jeune (il était en 5ème) en état de vigilance. Après l’avoir vue à l’œuvre, je regagnais mon bureau et je croise une paire de gendarmes qui m’annoncent que les pompiers sont là pour une intervention. Je leur annonce qu’ils sont en avance et leur indique la direction de l’infirmerie. Les pompiers arrivent, bientôt suivis d’une deuxième paire de gendarmes.

         Lorsque les pompiers évacuent l’élève, la première paire de gendarmes s’en va. Et arrive une troisième équipe ! On nageait en plein délire.

         Quelques minutes plus tard, on me passait l’inspecteur d’académie qui appelait depuis son téléphone mobile, pour me demander de lui envoyer un courriel pour décrire les circonstances, que l’« affaire » allait remonter jusqu’au cabinet du recteur.

         13h15 : la secrétaire n’est pas encore revenue lorsque le téléphone sonne au secrétariat. C’était le médecin de l’inspection académique qui souhaitait parler à l’infirmière. Je me présente et elle me dit que c’est la Ddass qui lui a demandé de se renseigner. Le docteur nous connaissait l’infirmière et moi, et elle se doutait bien que si nous ne l’avions pas prévenue, c’était que l’élève avait été correctement pris en charge.

         Deux heures plus tard, coup de téléphone du secrétariat de l’IA qui me demandait si j’avais pris des nouvelles de l’élève. Je répondis que c’était le rôle de l’infirmière qui m’en rendait compte après. Je me rendis alors dans son bureau et elle appela l’hôpital devant moi. Elle dût fortement insister devant le barrage désagréable, et à la limite de la politesse, opposé par les responsables du service qui avait accueilli notre élève, pour obtenir des nouvelles, qu’elle transmit en suivant au médecin-conseil.

         Voila ce que j’ai été amené à vivre en fin de carrière, et vous comprendrez aisément ma joie de claquer la porte à une institution qui n’a que mépris pour ceux qui la défendent.

         Cette « affaire » a révélé un grave manque gouvernemental : ni Xavier DARCOS, ni Roselyne BACHELOT ne m’ont appelé, et pourtant vu l’ampleur qu’un cas d’ivresse avait suscitée, c’aurait été la moindre des choses.

Et ce n’est pas fini…

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