Sommes-nous toujours un pays laïque ?
« La sécurité des juifs est une cause nationale ». Non, ce n’est pas Sarkozy qui dit cela, c’est notre président actuel, Monsieur HOLLANDE. Mais qu’est-ce que c’est donc que ce communautarisme ? Serait-il prêt à dire également : « La sécurité des roms est une cause nationale » ? Je ne peux m’empêcher d’en douter.
Le devoir du chef d’un état laïque n’est-il pas d’assurer la sécurité de l’ensemble des citoyens quelles que soient la couleur de leur peau, leur origine ou, pour ceux qui n’ont pas encore réussi à se libérer des liens religieux, leurs croyances ? N’oublions pas qu’une des propositions du candidat était d’inscrire dans le marbre de la constitution le maintien du statut concordataire de l’Alsace-Moselle. Gageons que cette promesse sera plus facilement tenue que celle d’accorder le droit de vote aux étrangers. Ils vivent ici, ils bossent ici, ils paient leurs impôts ici, leurs enfants vont à l’école ici, mais laissons-les de côté, ce ne sont que des citoyens de seconde zone. Il ne faudrait pas en plus assurer leur sécurité quand même.
Je m’interroge également sur la visite d’un chef de gouvernement étranger dans une école hors de la laïcité. Prétend-il avoir un droit de regard sur ce qui s’y enseigne, comme l’émir du Qatar qui voulait se mêler du choix des manuels au lycée français de Doha, ce qui a provoqué le départ de la Mission Laïque Française qui gérait l’établissement.
Je n’ai pas entendu le président faire référence aux musulmans ou chrétiens assassinés par le tueur fanatique. Mais peut-être ai-je loupé quelque chose.
Dans mon enfance, dans une école communale de la ville de Paris, entre la Goutte d’or et Château-rouge, il n’y avait aucune discrimination, aucune séparation entre tous les habitants du quartier. L’école laïque remplissait alors son rôle de creuset de la citoyenneté. Allons-nous enfin arrêter de nous diriger vers la barbarie ?
Et ce n’est pas fini…