Toujours le manque de profs.
Pendant cinq ans, les différents gouvernements Sarkozy-Fillon ont consciencieusement sapé l’institution Education nationale. Ceci a provoqué une désaffection croissante pour les métiers de l’enseignement. Le ministre Peillon a tenté de stopper cette dégradation en promettant de revenir à un recrutement amélioré, en abandonnant le dogme imbécile et désastreux du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Seulement voilà : la source s’est tarie. Encore de mon temps, la méritocratie républicaine permettait aux jeunes d’origine modeste de pouvoir accéder à ces nobles métiers en étant pris en charge par les écoles normales ou les IPES, c’est-à-dire à recevoir un traitement pendant la durée de leurs études. Ceux qui n’avaient pas été reçus à ces concours de pré-recrutement avaient la possibilité d’obtenir un poste de surveillant (MI-SE) dont le salaire était l’équivalent d’un salaire de premier échelon d’instituteur. Maintenant, à eux de se débrouiller financièrement pour atteindre bac + 5 avant de pouvoir prétendre à passer le concours.
Et à quoi assistons-nous aujourd’hui ? Les postes mis aux concours (mathématiques et professeurs des écoles entre autres) ne sont pas totalement pourvus.
Le gouvernement semble le déplorer, mais cherche-t-il à susciter des vocations ? Il continue à annoncer le gel des traitements, refusant d’envisager pour les enseignants une rémunération qui corresponde à leur niveau d’études et aux difficultés qui s’accroissent dans l’exercice de leur métier (classes de plus en plus nombreuses, multiplication des réunions et des tâches,…) Résultat les candidats potentiels vont se tourner vers d’autres activités où leur statut de cadre sera reconnu et où ils n’auront pas à affronter l’ire des parents d’élèves et les injonctions de la hiérarchie.
Pour l’éducation nationale, le changement, c’est pour quand ?
Et ce n’est pas fini…