À travers ses 54 articles, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant met en avant quatre principes fondamentaux concernant les enfants :
- La non-discrimination
- L’intérêt supérieur de l’enfant
- Le droit de vivre, survivre et se développer
- Le respect des opinions de l’enfant
Adopté par 197 États, c’est le traité international le plus ratifié en matière des droits de l’homme. Pourtant, des millions d’enfants doivent encore se battre pour survivre et voir leurs droits fondamentaux respectés.
Dans le monde, 250 millions d’enfants âgés de 6 à 18 ans ne sont pas scolarisés, dont 129 millions de filles
200 millions d’enfants de moins de 5 ans sont touchés par la pauvreté alimentaire, premier facteur de malnutrition
Plus de 1 000 enfants de moins de 5 ans meurent au quotidien à cause d’une eau insalubre
Chaque année, 1,7 million d’enfants de moins de 5 ans meurent à cause de environnementaux exacerbés par le réchauffement climatique.
Éducation, liberté d’expression, droit de vivre en paix… nos droits fondamentaux sont ce que nous avons de plus précieux. Si ce fil vital se rompt, tout s'effondre. C’est exactement ce qui est en train de se produire en Russie.
Alors que le conflit en Ukraine s'éternise, les autorités russes redoublent d’effort pour faire taire les voix qui s’élèvent pour la paix à l’intérieur du pays… y compris celles des enfants !
Maria, 12 ans
Maria a fait un dessin hostile à la guerre alors qu’elle avait pour consigne de faire un dessin en soutien aux troupes russes. Son père a payé une lourde amende puis a été condamné à deux ans de prison. Maria a été placée dans un orphelinat. Cela semble impensable ; malheureusement, c’est pourtant vrai.
Varvara, 10 ans
Après avoir affiché une image en soutien à l’Ukraine sur son profil WhatsApp, elle a été interrogée par la police, sa maison a été perquisitionnée et sa mère a été menacée.
Maria et Varvara pourraient être nos enfants, nos nièces. Cette situation est absolument insupportable. Imaginez les conséquences de cette répression scandaleuse sur leur santé psychologique et physique. Certaines familles n’ont d’autre choix que de quitter le pays pour éviter des poursuites pénales ou une séparation forcée.
BLOOM continue de se mobiliser contre les navires-usines et particulièrement contre l’Annelies Ilena, le plus grand chalutier pélagique du monde mesurant 145m de long. Nous nous sommes rendus à IJmuiden la semaine dernière afin de documenter son arrivée au port. Notre vidéo exclusive a été publiée sur Instagram samedi 16 novembre et approche déjà le million de vues.
En mai dernier, nous avions réussi à empêcher ce navire de l’enfer de s’accaparer du quota français mais le changement de gouvernement a rebattu les cartes. Après avoir menti au Sénat, le Ministre de la mer et de la pêche Fabrice Loher assume désormais pleinement avoir accordé des quotas à l’Annelies Ilena. Ce navire étant immatriculé en Pologne et ce pays n’ayant pas de quota à lui attribuer, il ne lui serait pas possible de pêcher dans les eaux européennes sans cette intervention de la France. M. Loher espère que l’affaire sera classée mais nous n’allons rien laisser passer, bien au contraire.
Les 19 et 20 novembre sont organisées les Assises de l’économie de la mer à Bordeaux. M. Loher y sera présent pour détailler à 12h30 la feuille de route de l’Année de la Mer, en vue de la conférence des Nations Unies en juin prochain. Nous avons décidé de nous y rendre mais surtout, nous organisons un contre-événement à Bordeaux !
Rejoignez les “Assises de l’Amer” pour rappeler les 15 points de la coalitionet dénoncer les actions destructrices du gouvernement.
Mardi 19 novembre
À 8h30 : Rassemblement devant l’Hôtel de ville pour une photo avec la banderole « Désarmons la pêche industrielle ». Nous posterons sur les réseaux sociaux pour notifier à M. Loher que nous assisterons à son discours à 12h30 et que nous attendons des mesures fortes.
À 18h30 : Rassemblement à Darwin, un tiers-lieu très connu à Bordeaux.
Diffusion de la vidéo sur l’Annelies Ilena sur grand écran
Prises de parole de BLOOM, Seastemik, Défense des milieux aquatiques
Action collective : Interpellation de M. Loher sur les RS avec photos et pancartes
Mercredi 20 novembre
À 19h : Projection du documentaire sur les aires marines protégées, réalisé par JP Canet aux Chantiers de la Garonne, suivie d’échanges avec le public
Les organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP appellent les agents de la Fonction publique à une journée d’action, de rassemblements, de manifestations et de grève sur l’ensemble du territoire le 5 décembre 2024.
Répondant à la demande de l’ensemble des organisations syndicales représentatives de la Fonction publique, Guillaume KASBARIAN, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action
publique̶, a été contraint de nous accorder une audience le jeudi 7 novembre dernier.
Les organisations syndicales ont obtenu l'abandon de la suppression des catégories C, B et A de la fonction publique envisagée au titre du projet de loi dit « Guerini ». Le ministre s'est aussi engagé à rediscuter de son projet « d'agenda social ».
Force est de constater que Guillaume KASBARIAN n’a pas répondu à la plupart des autres propositions et revendications portées par les organisations syndicales.
C'est pourquoi nous en appelons à une première journée de mobilisation sur l’ensemble du territoire, le 5 décembre 2024, y compris par la grève et la manifestation.
Une journée pour que le ministre renonce :
- aux 3 jours de carence dans la fonction publique,
- à la diminution de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie,
- au non-versement de la Gipa.
Dans le même temps, nos organisations syndicales appellent les agents de la fonction publique, fonctionnaires et contractuels, à se mobiliser pour notamment :
- des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques,
- des créations d'emplois partout où c'est nécessaire et l’accès à l’emploi titulaire des agents contractuels,
- l'augmentation de la valeur du point d'indice au titre de l'année 2024 et des années suivantes et des mesures salariales générales,
- la refonte des grilles indiciaires,
- l'égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes,
- l'abandon des orientations du projet de loi dit « Guerini ».
Nos organisations syndicales conviennent de se revoir après cette journée de mobilisation et de grève.
Mardi 15 octobre, un cycliste est mort écrasé sous les roues d’un SUV. Ce drame est le symptôme d’une violence routière qui s’exprime avec d’autant plus d’impacts que le poids et la puissance des véhicules n’ont eu de cesse d’atteindre des sommets.
Inadaptés à un usage urbain, les SUV ont pourtant envahi les rues de nos villes. En vingt ans, le nombre de SUV vendus a dépassé les 40 %, normalisant le recours à des véhicules lourds, longs, hauts, larges et puissants.
Dans une enquête exclusive, Agir pour l’environnement a analysé et comparé les 25 véhicules les plus vendus en 2003 et ceux commercialisés en 2023.
Ces vingt dernières années, la vitesse de pointe est passée de 178,6 km/h à 204,9 km/h, les automobiles ont vu leur poids moyen croître de 325,2 kg pour atteindre 1 438 kg et la surface globale du parc automobile représente désormais trois fois la superficie de Paris.
Cette photographie illustre parfaitement les dérives d’une industrie automobile qui privilégie une « montée en gamme », source de profits immédiats, sans même tenir compte des besoins des consommateurs.
Dans un sondage IFOP commandé par Agir pour l'environnement :
seuls 20 % des personnes interrogées affirment privilégier la puissance et la rapidité d’un véhicule à l’occasion d’un achat,
71 % estiment que les voitures ne devraient pas avoir le pouvoir d’atteindre techniquement une vitesse de 206 km/h,
et moins d’un tiers (31 %) considèrent l’augmentation du poids des véhicules comme nécessaire pour améliorer la sécurité et le confort.
Cette nouvelle enquête met en évidence des tendances lourdes stimulées par des campagnes publicitaires massives et soutenues par l’industrie automobile.
De nombreuses études ont déjà démontré la dangerosité des SUV pour les autres usagers de la route. Les pouvoirs publics, en premier lieu les collectivités locales, doivent prendre la mesure du problème que représente la présence des SUV dans les rues des grandes villes.
En tête sur le podium, avec plus de 2 tonnes, une Tesla (vous savez, Elon MUSK).
Hier, comme chaque 14 novembre, nous étions au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux pour commémorer le décès de Flora TRISTAN, commémoration importante pour cette paria, grand-mère de Paul GAUGUIN, puisque c’était le 180ème anniversaire de sa mort.
Comme d’habitude il y avait les deux piliers de cette cérémonie : le consul honoraire du Pérou et l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT. Avec deux camarades de l’IHS, nous avons commencé par rendre visite au tombeau de raymond LAVIGNE, initiateur du 1er mai. On notait également la présence de la Maison des Femmes, de l’association « Pourquoi pas ? », de la mairie de Bordeaux (qui a rappelé qu’il existait une bibliothèque Flora TRISTAN sur la commune), et pour la première fois la présence de l’Union Compagnonique dont les membres étaient reconnaissables grâce à leur cordon et à leur canne.
Chacun y est allé de son discours et sans concertation préalable les discours étaient cependant complémentaires, chacun insistant sur un aspect différent de la vie de cette pionnière de l’émancipation des femmes et de L’union ouvrière (le titre d’un de ses livres).
Après le dépôt des gerbes, un trio de musiciens péruviens a honoré la mémoire de cette grande dame, qui fut accompagnée lors de ses obsèques par des milliers d’ouvriers qui ont construit la colonne grâce à une souscription.
Peut-être une délégation des lycéens de Camblanes l’année prochaine ?
Jeudi 7 novembre, Guillaume KASBARIAN y recevait, à leur demande, les syndicats de fonctionnaires, dix jours après l’annonce tonitruante dans les colonnes du Figaro d’un alignement du régime des arrêts maladie des agents publics sur celui du privé.
Ce mardi 12 novembre, à l’issue d’une réunion intersyndicale, les huit organisations représentatives des agents publics ont décidé d’une journée de mobilisation «sous toutes ses formes, par la grève ou d’autres moyens», précise une source syndicale. La date de ce mouvement reste encore à déterminer. Un communiqué commun est attendu rapidement, alors que les syndicats dénoncent à l’unisson les mesures annoncées ces derniers jours, de la suppression de la « Gipa » - une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat propre à la fonction publique -, à celles portant sur les arrêts maladie des fonctionnaires. «Nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de réagir à ce “fonctionnaire bashing” auquel nous sommes confrontés depuis un moment», fustige ainsi Stanislas GAUDON, président de la fédération des services publics de la CFE-CGC.
Si la mobilisation commune devrait se cantonner à une seule journée, certains syndicats ont la grogne plus sévère. Ainsi de la fédération des syndicats de l’État de la CGT qui, sans attendre la conclusion de l’intersyndicale, déposait mardi après-midi un préavis de grève allant du 18 novembre au 31 décembre. Et de dénoncer une «entreprise de liquidation de la fonction publique et de ses agents». La FSU-Fonction publique s’est montrée de son côté «déterminé à construire une mobilisation forte, s’inscrivant dans la durée, durant les premières semaines de décembre».
La réunion du 7 novembre à l’Hôtel de Rothelin-Charolais n’aura donc pas suffi à calmer la colère des syndicats qui, à l’unisson, ont dit leur opposition aux mesures proposées par le ministre qui, à leurs yeux, «stigmatisent» les agents publics. Face à eux, c’est néanmoins un Guillaume KASBARIAN ferme qui leur a affirmé qu’il ne reviendrait en aucun cas sur sa décision de passer d’un à trois le nombre de jours de carence, et de ne rembourser les arrêts maladie qu’à hauteur de 90 %. Alors que l’absentéisme des fonctionnaires a coûté pas moins de 15 milliards d’euros à l’État en 2022, le ministre a justifié sa décision par la situation «critique» des finances publiques, le déficit tricolore atteignant 6 % du PIB.
Conscient de l’ampleur de la bombe qu’il a lancée, le ministre a néanmoins tenté d’apaiser les choses, réaffirmant devant les syndicats son attachement «au dialogue social pour faire avancer les sujets». Pas suffisant pour FO, qui - après ces mots d’amour -, n’en a pas attendu les preuves pour claquer la porte de l’Hôtel de Rothelin-Charolais. Et pourtant, une fois le tour de table des doléances passé, Guillaume KASBARIAN a voulu donner des gages aux syndicats en leur annonçant qu’il renonçait à la suppression des catégories A, B et C prévue par son prédécesseur Stanislas GUERINI. «La décision est vraiment née du dialogue qui a permis au ministre de comprendre à quel point ces catégories sont un repère important pour les agents publics», confie son entourage.
Autre gage donné à ses interlocuteurs : le projet de loi de réforme de la fonction publique - porté par Stanislas Guerini et abhorré par les syndicats -, fera l’objet d’un «changement de méthode». Sans préciser davantage en quoi cela consisterait, le ministre a assuré que sa nouvelle manière de faire serait «basée sur la clarté». Et a laissé planer l’idée qu’il pourrait donc abandonner le principe d’un grand projet de loi unique, au profit de négociations consacrées à chaque thème, de l’attractivité à la gestion des carrières en passant par le si sensible sujet de la lutte contre l’absentéisme, qui pourraient aboutir aussi bien par des mesures réglementaires que législatives.
Si Guillaume KASBARIAN donne d’une main, cela ne semble pas l’empêcher de prendre de l’autre. Contrairement aux attentes des organisations syndicales cette fois-ci, le ministre leur a aussi confirmé que le point d’indice qui détermine la rémunération des fonctionnaires ne serait pas revalorisé en 2025 - après une année déjà blanche en 2024.
Quelle que soit l’ampleur de la mobilisation - sachant qu’en mars 2024 la mobilisation des fonctionnaires appelés à faire grève pour obtenir des hausses de salaires n’avait été suivie que par 6,42 % des agents de l’État, 3,8 % des agents territoriaux et 3,5 % des agents hospitaliers -, Guillaume KASBARIAN compte garder son cap. Et mener à bien la mission qui lui a été confiée : la modernisation de la fonction publique. Un objectif qui semble s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur qui tenait à y introduire plus de flexibilité, pour plus d’efficacité.
Je vais commencer par une citation d'un futur condamné à mort qui mourut dans son lit :
“Pour maintenir l’esprit d’obéissance et la discipline parmi les troupes, une première impression de terreur est indispensable. » C'est ce qu'a dit le Général Philippe Pétain en 1915 avant de commencer à fusiller « pour l’exemple ».
Cette guerre n'aurait jamais dû avoir lieu. Jaurès écrivait dans son dernier papier, paru dans L'Humanité le 31 juillet 1914, c'est à dire le jour de son assassinat : « Le plus grand danger à l'heure actuelle...est dans l'énervement qui gagne, dans l'inquiétude qui se propage, dans les impulsions subites qui naissent de la peur, de l'incertitude aigüe, de l'anxiété prolongée. A ces paniques folles les foules peuvent céder et il n'est pas sûr que les gouvernements n'y cèdent pas. » Mais la grève générale contre la guerre votée par le parti socialiste quelques jours avant l'assassinat de Jaurès n'eût jamais lieu.
Pourtant, à l'origine, socialisme ne rimait-il pas avec pacifisme ?
Quant à Lyautey, maréchal de France, il s'écria à propos de cette guerre : "Ils sont fous ! Une guerre entre Européens c'est une guerre civile. C'est la plus énorme ânerie que le monde ait jamais faite. "
Mais de son Maroc, il avait malgré tout une vue partielle de ce qui allait se passer vraiment. Montéhus, célèbre chansonnier du début du siècle dernier en a donné une image plus réaliste dans La butte rouge :
Sur c'te butte là, y avait pas d'gigolette,
Pas de marlous, ni de beaux muscadins.
Ah, c'était loin du moulin d'la galette,
Et de Paname, qu'est le roi des pat'lins.
C'qu'elle en a bu, du beau sang, cette terre,
Sang d'ouvrier et sang de paysan,
Car les bandits, qui sont cause des guerres,
N'en meurent jamais, on n'tue qu'les innocents.
La Butte Rouge, c'est son nom , l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient, roulaient dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains...
Eh oui, accepter de porter une arme, c'est fabriquer du crime !
Fusillés "pour l'exemple ", tu parles ! Comme si la peine de mort, car c'est bien de cela qu'il s'agit, avait un effet dissuasif ! L'armée est décidément bien l'école du crime, puisque, non contente de faire la guerre ("un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas", comme l'a si bien dit le poète Paul VALÉRY ), elle assassine impunément ceux qu'elle a enrôlés de force. 727 victimes sont toujours considérées comme des parias. A commencer par Frédéric Henri Wolff : officier décoré de la Légion d'honneur. Le 25août1914 il est à la tête du 4e bataillon du 36e régiment d'infanterie coloniale. Il tente de se rendre pour épargner ses hommes. Il est condamné par le conseil de guerre le 1er septembre 1914 à la peine de mort avec dégradation militaire. Il avait 45 ans. Ce fut le premier fusillé pour l'exemple. Une demande de réhabilitation est déposée en 1933. Aujourd'hui, il n’est toujours pas réhabilité.
44 hommes ont été assassinés en septembre 1914, 57 en octobre, 200 au cours des 5 premiers mois du conflit, sans compter les "disparus ", victimes d'exécutions sommaires, sans même un simulacre de jugement.
C'est en résistance à cela que 36 anarchistes publièrent à Londres, en anglais, allemand et français, le 12 février 1915 un manifeste contre la guerre dans lequel on pouvait lire : “Il faut faire que le son de la musique guerrière et la vue des uniformes, au lieu de réveiller dans la foule ses instincts sauvages, l'emplissent de terreur et de dégoût. Il faut faire que le militaire professionnel, au lieu de rester un objet d'envie et d'admiration, devienne un objet de mépris, que le soldat arrive à haïr et mépriser lui-même le triste métier qu'on lui fait exercer.”
Cela fut suivi sept mois plus tard à Zimmerwald en Suisse, dans le canton de Berne, du 5 au 8 septembre, par la première conférence pacifiste. Les délégués étaient venus de toute l'Europe pour voter une motion qui disait :”Nous affirmons que cette guerre n'est pas notre guerre.” Romain ROLLAND, réfugié en Suisse, emboîtera le pas deux mois plus tard en publiant Au-dessus de la mêlée, recueil qui le fit accuser d'anti-patriotisme et de pacifisme !
En 1916, c'est à Kienthal, toujours en Suisse que se tient une autre conférence pacifiste : les socialistes appellent à faire pression sur les gouvernements au moyen de grèves et de manifestations européennes. Les derniers mots du manifeste soulignent cette idée : « À bas la guerre ! Vive la paix ! La paix immédiate et sans annexions ! Vive le socialisme international ! ».
On a pu dire que plus l’état-major est incompétent, plus il y a de fusillés.
Il existe pourtant des militaires de haut rang, des officiers généraux, qui ont pris conscience des horreurs que l’État leur demandait de commettre. Ainsi, le général Jacques de BOLLARDIERE, trop jeune pour avoir participé à la première guerre puisqu’il n’avait que 11 ans à l’armistice, a-t-il remarqué :
« La guerre n’est qu’une dangereuse maladie d’une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie...Céder à la violence et à la torture, c’est, par impuissance à croire en l’homme, renoncer à construire un monde plus humain. »
Mais il était bien seul dans sa démarche.
N'ayons pas peur des mots : ce crime contre l'humanité, c'est à dire contre nos frères humains, n'a jamais été condamné, pis même, reconnu.
Sinon pourquoi alors depuis un siècle ce refus du plus élémentaire acte de justice post - mortem : la réhabilitation ?
Les fusillés pour l'exemple demeurent encore les parias de la nation. Leur crime ? Avoir voulu rester dignes et éviter la boucherie entre frères humains. Même les amateurs d'évangiles, ceux qui rabâchent « Tu ne tueras point », devraient reconnaître que ce commandement a été bafoué par la sainte alliance du sabre et du goupillon.
Et cette réhabilitation est pourtant nécessaire, pour faire émerger la Vérité. Des milliers de soldats, d'hommes, ont refusé cette boucherie, des centaines furent passés par les armes pour avoir exprimé des sentiments d'humanité. Et tous ces réfractaires à l’armée, qu’Albert EINSTEIN qualifiait de « véritables pionniers d’un monde sans guerre », ne sont toujours pas entrés dans la mémoire collective. Pour des milliers de rues dédiées au massacreur Joseph JOFFRE, combien de plaques bleues au nom de Louis LECOIN, insoumis à toutes les guerres ?
Depuis plus de cent ans, les gouvernements se sont succédés, de droite ou de gauche, sans que cette demande de justice pour les victimes de ces assassinats de masse n'ait avancé. Il y a quelques années que le dernier poilu, Lazare PONTICELLI, a disparu. Il était parti la fleur au fusil, et il était revenu (la chance avait été avec lui) profondément antimilitariste.
Jean GIONO a survécu à la grande guerre, mais dans quel état ? Voici ce qu'il en dit : « Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement je la revois, je la sens, je l'entends, je la subis encore. Et j'ai peur. »900 morts par jour pendant quatre ans, plus du tiers des jeunes gens entre 19 et 22 ans décimés, 600 000 veuves et autant d'orphelins, et bien sûr les centaines de martyrs fusillés « pour l'exemple. »
Qu'attend-on pour les réhabiliter, afin que justice leur soit rendue ?
D’autres pays ont acté la réhabilitation : la Nouvelle – Zélande en 2 000, le Canada en 2001, le Royaume – Uni en 2006. Rien ne justifie la honteuse position des autorités françaises qui, avec plus d'un un siècle de retard, refusent la réhabilitation de ceux qui ont été fusillés et qui ne se sont pas déshonorés.
A l’initiative de LFI, l’assemblée nationale avait voté une loi de réhabilitation qui malheureusement fut retoquée au sénat.
Si la réhabilitation est nécessaire, n’oublions cependant pas que ce n’est qu’un pis-aller après ces hécatombes inutiles et néfastes, car comme le disait Louis LECOIN :
« S’il m’était prouvé qu’en faisant la guerre, mon idéal avait des chances de prendre corps, je dirais quand même non à la guerre. Car on n’élabore pas une SOCIETE HUMAINE sur des monceaux de cadavres. »
En guise de conclusion, alors qu’en ce début du XXI° siècle aucune leçon ne semble avoir été retenue, quelques vers du regretté Francis LEMARQUE :