Musée National de l'Assurance Maladie.
Samedi soir, visite nocturne et théâtralisée de ce musée situé à Lormont, ville où nous avons passé sept belles années. Ce n'était pas la première fois que j'y allais, mais là, incontestablement il y avait un plus.
Nous sommes accueillis par Dame GRADIS en costume d'époque, ancienne propriétaire du château qui abrite le musée, descendante d'une vieille famille juive portugaise ayant fait fortune dans le commerce (triangulaire au début) maritime.
Puis une guide nous fait remarquer toutes les belles décorations du hall d'entrée avant de nous parler de l'histoire de ce bâtiment depuis qu'il avait été acquis par la CPAM de la Gironde.
Après cette première présentation, nous prenons le majestueux escalier pour nous diriger vers le musée proprement dit, situé au premier étage. Nous visitons une demi-douzaine de salles, visite ponctuée par des interventions des deux comédiens sur un thème différent à chaque fois. C'est là que nous apprenons qu'Aliénor d'Aquitaine avait instauré une protection sociale pour les marins dès le XII° siècle, et que les premières cotisations sociales virent le jour sous le ministère de Colbert, en 1673. Quand on prend conscience de cela, on se rend compte que ce n'est pas de cent ans que Macron veut nous faire reculer avec la droite qu'il inspire, mais bien de plus de trois siècles !
Un échange de lettres entre un poilu et sa femme nous invite à réfléchir sur la nécessité d'augmenter la protection sociale après cette boucherie, et tout naturellement nous arrivons aux Jours heureux, prônés par le Conseil National de la Résistance. Des fragments d'un discours de Pierre LAROQUE, haut fonctionnaire, Directeur des assurances sociales précèdent l'évocation d'Ambroise CROIZAT qui mit en place la sécurité sociale en sept mois. J'ai fait remarquer par écrit, que si cela avait été possible, c'était grâce à l'investissement massif des militants de la CGT (comme l'explique très bien le film « La Sociale »).
Visite très instructive, très pédagogique, avec une guide passionnée qui visiblement ne pensait pas comme cette obscure politicienne de droite (même pas extrême) qui affirme que la sécu est un vestige communiste de 1945 et qui devait donc disparaître (aux dernières nouvelles, cette admiratrice de Trump n'est pas encore au cabinet de Macron).
Il y a pour l'instant deux visites théâtralisées par an, mais il est envisagé d'augmenter la fréquence. Allez faire un tour sur le site du musée : www.musee-assurance-maladie.fr
Et ce n'est pas fini...