Avec « 20 départs tous les mois », l’hôpital souffre du manque d’effectifs
D'après Le Parisien du 5 décembre 2022
L'article suivant reflète la situation d'un centre hospitalier d'Ile-de-France. Malheureusement, il faut bien reconnaître que cette triste réalité reflète bien l'état général de l'hôpital en France.
Plus d’un mois avant les élections professionnelles, qui se déroulent en ce moment, les syndicats CGT, Sud et FO ont déposé fin octobre une alerte de danger grave et imminent (DGI) concernant l’hôpital dans sa globalité.
Ils évoquent des personnels « de plus en plus en souffrance, épuisés physiquement et moralement », des « effectifs de tous les services revus à la baisse », et des conditions de travail « de plus en plus précaires ». Les syndicats demandent à la direction « d’agir dans les plus brefs délais pour la sécurité des agents ». Un mois après, ils attendent toujours qu’un plan d’action leur soit proposé par la direction.
« Tous les mois, on constate entre 16 et 20 départs, hors retraites ! s’alarme-t-on à la CGT. Quatorze en septembre, 18 en octobre, 18 en novembre. Certes il y a des arrivées mais on n’est jamais au complet. » Quid de ces départs ? « Certains nous quittent car ils sont mutés ailleurs, d’autres prennent une disponibilité ou démissionnent. Face au salaire insuffisant, à l’épuisement, au manque de reconnaissance et à la culpabilité en cas de problèmes, certaines infirmières préfèrent l’intérim », explique Nicolas Charpentier, délégué CGT.
Selon la CGT, le manque de personnel se répercute forcément sur les malades. Sur leur sécurité d’abord. « Aux urgences, en zone d’attente couchée, on a dix patients maximum. Mais on ne peut pas les surveiller, en raison du manque de soignants. Il peut arriver une chute, un arrêt cardiaque… » Le confort des patients en pâtit aussi. « On ne respecte pas le rythme de ceux qui dorment. Les prélèvements sanguins commencent dès 5 heures du matin car les infirmières courent tellement… »
« Je vois des infirmières et aides-soignantes pleurer car elles ont mal fait leur boulot. »
Il y a depuis fin 2021 un « vrai problème de recrutement d’infirmiers » : en novembre 2022, les postes vacants représentent 4,6 % du total. »
Et ce n'est pas fini...