A propos des ERS.
Dans un précédent article, j’avais parlé de la mauvaise expérience que j’avais eue avec la classe relais. Et bien, les ERS (Etablissement de Réinsertion Scolaire), c’est la même chose, mais en pire. Alors qu’en classe (ou atelier) relais, les élèves pouvaient continuer à avoir une vie sociale en rentrant chez eux le soir, et que les familles pouvaient être rapidement rencontrées, lorsque l’on délocalise des élèves à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux, quelle relation avec les familles est-elle encore possible, et quel degré d’implication peut-on attendre d’elles si loin du lieu de confinement de leur enfant ?
J’avais dit plus haut l’énormité des moyens mis en œuvre pour soutenir la classe relais, et il a fallu une altercation fort médiatisée pour que l’on apprenne qu’il faudrait un encadrement supplémentaire pour mettre de l’huile, non pas sur le feu, mais dans les rouages des ERS.
Et pour quel résultat ? Je n’ai jamais vu un élève transformé et réintégrant son ancien établissement (s’il n’en avait pas été exclu pendant son séjour en classe relais) dans de bonnes conditions. Alors qu’en petit groupe isolé, avec des adultes s’occupant de lui quasiment en relation duelle, l’élève donne l’impression de réfléchir et de vouloir changer, dès qu’il se retrouve plongé au milieu d’une classe de trente élèves, avec des enseignants mécontents de le voir revenir car ils avaient imaginé s’en être débarrassés pour de bon, l’élève a vite fait de retomber dans ses travers antérieurs.
Au risque de me répéter, je pense que la solution se trouve au sein du collège d’origine, bien entendu avec des moyens en nombre suffisant, ce qui, bien entendu, est inconcevable avant 2012. En effet, parmi l’équipe pédagogique, il y a toujours plusieurs enseignants qui n’ont pas de problème avec un élève particulier (et pour un autre élève, ce sera d’autres enseignants de la même équipe avec qui les relations se passeront bien) ; il serait donc important qu’il puisse continuer son cursus là où ça se passe bien et qu’il puisse être pris en charge par un enseignant-relais au moment des cours qu’il sabote. Ainsi, l’élève ne serait plus pestiféré et il recevrait aussi l’attention dont il aurait besoin.
Mais je ne suis qu’un simple retraité, après avoir été un pion au sein du système pendant une quarantaine d’années, qui s’est toujours fait remettre à sa place lorsqu’il avait des suggestions à faire, car c’est au ministère qu’il y a des gens pour réfléchir.
Et ce n’est pas fini…