Dernière année sous les tropiques
Il me semble que c’est cette année-là que la fête nationale était célébrée en grande pompe par le Secrétaire d’Etat aux Affaires du Pacifique (Gaston FLOSSE ) à BoraBora avec toute une brochette des représentants des micro-états de la région ; et bien, moi qui ne suis pourtant pas un défenseur intransigeant de La Marseillaise (je veux dire de ses paroles), j’ai quand même été profondément choqué par le fait que toutes les huiles restent assises lors de la diffusion de l’hymne national.
Quant au collège, après cinq ans avec deux Principaux remarquables, voici qu’arrive une femme : sans doute le pire chef d’établissement avec qui j’ai eu à travailler. Dès le départ, je lui parle des soucis que j’avais eus l’année précédente avec un élève : elle convoque le père, l’enfant et moi : j’ai eu honte ! Elle a été insultante avec le père qui du coup a définitivement retiré son gamin du collège.
Chaque fois que je faisais une proposition sa réponse était : « Monsieur Sarlandie, vous allez partir, alors laissez tomber. » A un collègue qui venait d’arriver : « Monsieur Daniel, vous venez d’arriver, installez-vous avant de faire des propositions. » A cette époque, nous venions pour des séjours de trois ans, éventuellement renouvelables une fois, donc si la première année il fallait attendre et ne rien proposer, de même que la dernière année, nous n’étions « rentables » qu’une année !
J’ai parlé plus haut de la nécessité de posséder un véhicule pour se déplacer sur l’île ; son véhicule à elle était un cyclomoteur, conduit par son mari, elle se contentait du porte-bagages : belle image de la République et de ses institutions !
Son mari avait été intronisé documentaliste, alors que le CDI était en rénovation ; il l’occupait donc pour lire La dépêche de Tahiti, et il était tranquille puisque sur la porte était affiché : « Interdit aux élèves ».
Je me souviens de l’accueil des nouveaux collègues et notamment un soir au coucher du soleil j’avais emmené René faire un tour dans mon bateau et je lui avais dit : « Ca fait cinq ans que je suis payé pour être ici, et ça, c’est magnifique ! » Il a eu l’occasion de me dire que cinq ans plus tard il avait eu la même attitude vis-à-vis des arrivants.
Nous avons profité de nos dernières vacances de Noël pour partir en Nouvelle Zélande en famille (Guilhem était encore dans son couffin) et en camping car. Ah ! le barbecue de Noël dans le jardin de Lloyd UPTON, le consul honoraire de France à Christchurch fera partie de nos plus agréables souvenirs ; mais j’aurai l’occasion plus tard de revenir sur la Nouvelle Zélande.
Et notre départ, en l’absence de certains amis tahitiens qui ne voulaient pas pleurer sur le quai et qui donc nous avaient fait leurs adieux avant, nous conduisit après l’indispensable arrêt à Disneyland, nous conduisit sur les Champs Elysées pour le défilé du bicentenaire : nous avons beaucoup moins bien vu qu’à la télévision, mais l’ambiance pour notre retour en métropole fut très festive.
Et ce n’est pas fini…