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Le blog de Bernard SARLANDIE

Enfance : le Cese alerte sur le désengagement institutionnel

9 Octobre 2024, 10:03am

Publié par Bernardoc

In L’Humanité du 9 octobre 2024

Le Conseil économique, social et environnemental a publié ce mardi un avis sur la protection des mineurs. Il insiste sur la nécessité de renforcer la coordination entre l’État et les départements, auxquels a été déléguée la prise en charge de ce secteur.

C’est une bonne nouvelle : jamais la société civile ne s’est autant préoccupée du sort des enfants. Les lois de 2007, 2016 et 2022 sont venues affirmer et réaffirmer leurs droits. Pourtant, les chiffres restent effarants. Vingt ans. C’est le nombre d’années d’espérance de vie en moins des enfants maltraités. Plus de 2 000 enfants vivent dans la rue, dont 500 de moins de 5 ans, selon le dernier baromètre de l’Unicef. Le Syndicat de la magistrature, lui, révèle que 70 % des juges n’ont pas prononcé de décisions de protection parce qu’ils savaient qu’elles ne seraient pas mises en œuvre. Et il faudrait 38 000 professionnels supplémentaires afin que les structures dédiées à la protection de l’enfance fonctionnent correctement.

Face à ce constat très préoccupant, une commission du Cese a formulé un avis d’alerte de 20 préconisations, présenté au Sénat le 8 octobre. « Nous avons pris acte de la désorganisation institutionnelle, des disparités territoriales, pour s’interroger sur la façon de mieux protéger les enfants », avance d’emblée la rapporteure de l’avis, Élisabeth Tomé-Gertheinrichs. Elle propose de sortir de l’invisibilité statistique et organique en réaffirmant le rôle de l’État, car« décentraliser, ce n’est pas abandonner ».« Nous préconisons que soit élaborée, tous les deux ans, une stratégie interministérielle de prévention et de protection de l’enfance. Elle doit embarquer les 11 ministères et les 33 programmes budgétaires concernés. »

Autre préconisation : les moyens dont disposent les départements et les besoins auxquels ils doivent faire face devraient se corréler autour de critères de péréquation financière. Dans cette contractualisation entre l’État et les départements,« nous devons insister sur la prévention pour mieux repérer les situations à risques ou les dangers avérés », insiste la magistrate Josiane Bigot, corapporteure de l’avis.

Sur le respect des droits de l’enfant, même s’il existe des progrès notables, la France reste régulièrement épinglée par le comité des droits de l’enfant de Genève, en particulier au sujet des mineurs non accompagnés. Il serait intéressant, note Josiane Bigot, de« systématiser la présence d’un avocat spécialisé désigné par le bâtonnier en qui l’enfant aurait toute confiance ». Par ailleurs, même si, avec la loi de 2022, la prise en charge des jeunes majeurs s’est améliorée, ceux-ci doivent pouvoir sortir du dispositif en étant réellement accompagnés par les départements. Des contrôles, menés par l’inspection générale des affaires sociales (Igas) devraient être instaurés. De même, il serait opportun qu’une autorité indépendante vérifie à tout moment comment les enfants sont pris en charge.

Enfin, la question épineuse des professionnels de la protection de l’enfance doit être une priorité. « Aujourd’hui, 71 % des établissements médicaux sociaux ont des problèmes de recrutement », alerte Élisabeth Tomé-Gertheinrichs. La reconnaissance du métier passe par la revalorisation des salaires, la normalisation des conditions de travail, et un meilleur accompagnement des carrières. Alors que le gouvernement entend réduire les dépenses publiques, Élisabeth Tomé-Gertheinrichs interroge :« Qui irait dire que la variable d’ajustement doit être la protection de l’enfance ? »

Et ce n’est pas fini...

 

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Les fonctionnaires davantage exposés à la violence

8 Octobre 2024, 10:53am

Publié par Bernardoc

In Alternatives économiques d’octobre 2024

Les agents de la fonction publique sont plus souvent victimes de violence dans le cadre de leur métier que ceux du privé, nous apprend une publication du ministère de la Fonction publique à partir de l'enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS) du ministère de l'Intérieur.

En 2021, 14 % des agents de la fonction publique en ont été victimes, contre 12 % des salariés du privé. Cela, que les violences aient lieu en contexte professionnel ou dans la vie personnelle (foyer, loisirs, vie associative…). Ces violences sont d'abord des injures, mais aussi du harcèlement moral et des violences sexuelles, que celles-ci soient physiques (agression sexuelle, viol ou tentative de viol) ou non (exhibition sexuelle, harcèlement sexuel…).

Hors violences conjugales, précise l'étude suggérant ainsi que leur prise en compte ferait fortement changer ces ratios, ces violences ont lieu dans 45 % des cas dans un cadre professionnel pour les agents publics, contre 33 % pour les salariés du privé.

Dans tous les cas, les agents et salariés en contact avec le public sont surreprésentés parmi les victimes en contexte professionnel. Dans la fonction publique, 93 % des atteintes sont subies par des agents en contact avec le public alors que ces derniers ne représentent que 84 % des agents. Dans le secteur privé, 76 % des salariés en contact avec le public sont concernés, alors qu'ils ne représentent que 62 % des employés.

Dans ce contexte professionnel, les policiers, militaires et pompiers sont les premiers concernés : particulièrement exposés aux menaces et aux injures, ils représentent 5 % des agents de la fonction publique mais 19 % des victimations ayant eu lieu dans le contexte professionnel. Je suis étonné qu’on ne mentionne pas les personnels de l’Éducation nationale.

Les professions intermédiaires de la santé et du travail social viennent juste après : 11 % des agents publics exercent ces professions mais ils et elles subissent 17 % des atteintes en contexte professionnel.

Et ce n’est pas fini...

 

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Le niveau de vie des retraités est plus élevé que celui du reste de la population française

7 Octobre 2024, 11:05am

Publié par Bernardoc

Ce titre de France info me fait bondir. Il faut dire qu’il s’appuie sur un « cabinet de conseil économique » (vous savez, McKinsey & Co). Mais il serait temps que ces gens grassement payés pour leurs « conseils » redescendent un peu sur terre et discutent avec des retraités qui ont perdu beaucoup de pouvoir d’achat depuis 15 ans (ma durée de retraite à ce jour).

Ce n’est pas la première fois qu’on nous attaque via nos pensions. Quelle perte de pouvoir d’achat perdue en 6 mois ? Et mon épouse va devoir attendre encore un peu avant de voir sa pension se rapprocher de la fabuleuse somme de 1 000 €...En revanche, l’augmentation de 20 % de la CSG décidée par le gouvernement Macron/Philippe n’a toujours pas été compensée et m’a conduit à réduire de moitié les dons que je faisais habituellement aux ONG.

Il paraît que nous avons du patrimoine. On a supprimé la taxe d’habitation (baisse d’impôt), mettant en péril les finances communales. Résultat, les taxes foncières explosent car il faut bien compenser le manque à gagner si l’on veut continuer à fournir les services publics indispensables à la population.

Il paraît qu’on a fini de rembourser nos emprunts de propriétaire, mais notre patrimoine, il faut l’entretenir et les travaux représentent bien l’équivalent d’un loyer ou d’un remboursement de prêt. Et comme notre pension est inférieure à notre dernier traitement, l’importance financière est plus grande.

Les mutuelles coûtent plus cher aux retraités, ce qui conduit certains à ne plus en avoir et à se priver de soins.

J’ai écrit aux premiers quatre ministres de la culture macronistes en leur expliquant que si nous avions plus de temps, nous avions moins de sous et étions contraints également de nous priver de sorties culturelles. Seule l’avant-dernière m’a répondu qu’il n’était pas question d’établir un tarif « vieux ».

Alors, n’en déplaise à la France de droite, NON, les retraités ne sont pas des nantis !

Et ce n’est pas fini...

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Mans de Breish

6 Octobre 2024, 18:18pm

Publié par Bernardoc

Depuis 13 ans, au mois d’octobre, se déroule Le Mascaret, le festival occitan de Bordeaux et de la Gironde. Il propose conférences, musique, théâtre, films, marché,...J’essaie chaque année de participer à au moins une des activités proposées. Cette année nous avons commencé, Rose, Maeva et moi, par le concert de Mans de Breish, un chanteur de Carcassonne dont les anciens titres (ceux d’il y a 50 ans) font partie de ma sélection enregistrée pour la voiture.

Nous étions bien peu au Théâtre du Pont tournant : une vingtaine de personnes seulement. Eh bien les absents ont eu tort. Utilisant l’humour ou l’ironie, mais toujours avec beaucoup de simplicité, le chanteur nous a présenté un tour de chant très habilement construit, mêlant anciens et nouveaux titres. Los carboniers de La Sala (les mineurs de Decazeville) apparut en troisième position au milieu de poèmes de Joan BODON mis en musique.

Le chanteur nous révéla d’autres facettes de son talent : une chanson écrite sur une musique de Django REINHARDT, et un hommage rendu à un groupe qui l’a incité à chanter : Les Beatles avec une interprétation magistrale de Yesterday, dont la traduction occitane collait parfaitement au texte original.

Il manquait une chanson, Volem viure al païs ; ce fut l’objet du rappel.

Et ce n’est pas fini...

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Rapport Bozio-Wasmer : il faut sortir du cercle vicieux des exonérations de cotisations sociales

5 Octobre 2024, 09:18am

Publié par Bernardoc

La remise du rapport “Les politiques d’exonérations de cotisations sociales : une inflexion nécessaire” doit être l’occasion de l’ouverture d’un grand débat démocratique sur les dispositifs sociaux et fiscaux d’aides publiques aux entreprises privées. Ce débat devra traiter de la nécessaire sortie du cercle vicieux des exonérations de cotisations sociales.

Alors que la conférence sociale a eu lieu il y a un an, en octobre 2023, ce rapport en est, à date, le seul débouché. S'il permet de faire la transparence à la fois sur les enjeux pour les finances publiques et l'autonomie financière de la Sécurité sociale, il évoque aussi l'effet de trappe à bas salaire du fait de la concentration des exonérations sur les plus bas salaires : plus les salaires sont bas, plus les exonérations de cotisations aux entreprises sont hautes. Pourtant, il n'apporte pas de réponses crédibles à cette problématique et n'aura pas été le grand rendez-vous du débat public que la CGT a demandé tout au long de la mission.

Néanmoins, pour la première fois depuis 30 longues années d’empilement de dispositifs d’exonérations de cotisations, un rapport commandé par le gouvernement reconnaît que ”les politiques d’allègements de cotisation peuvent avoir conduit à une sur-spécialisation dans certains types d’emplois ou de secteurs à bas salaires, au détriment d’autres à plus forte valeur ajoutée voire exportateurs qui auraient ainsi pu être pénalisés” et donc au travail low-cost ce qui participe à la désindustrialisation. Il était temps que le débat de la hausse de cotisations soit mis à l’ordre du jour : le scénario principal du rapport convient ainsi qu’il faut relever les cotisations autour du SMIC et au-dessus de 2 fois le SMIC…Ces pistes ne suffiront pas, d’autant plus qu’il s’agit d’une proposition à budget constant qui déplace ces baisses d'exonérations des plus bas salaires et les plus hauts sur les salaires autour de 1,6 fois le SMIC, mais appuient les propositions CGT pour sortir les entreprises de leur addiction aux exonérations de cotisations, de la sous-traitance en cascade et des bas salaires.

La CGT alerte sur certaines propositions du rapport qui risquent de segmenter les cotisations sociales, de faire basculer le financement de la Sécurité sociale vers l'impôt, et donc conduire à l'ouverture de marchés pour les fonds assurantiels privés qui affaibliront encore plus notre système de protection sociale. De même nous alertons sur une quelconque velléité de différencier les cotisations sociales en fonction de l'âge des salariés : pour les moins de 26 ans nous ne voulons pas de sous salaire ni en net, ni en brut !

L’urgence salariale est toujours présente ! Pour que l’on puisse enfin vivre de son travail, il faut augmenter tous les salaires et porter le SMIC à 2000€ brut, indexer les salaires sur les prix, imposer des minimas salariaux par niveau de qualification et contraindre les branches à ce que leurs minimas conventionnels respectent le SMIC. Il faut enfin, et c’est l’enjeu de ce débat que la CGT exige depuis de nombreux mois, sortir des exonérations de cotisations sociales… L’heure n’est plus au diagnostic, elle est à l’application de ces propositions CGT.

Et ce n’est pas fini...

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Vers un doublement de la corvée ?

4 Octobre 2024, 09:42am

Publié par Bernardoc

In Les Échos du 4 octobre 2024
Ehpad : l'idée d'une deuxième journée de solidarité ressurgit

L'instauration d'une deuxième journée travaillée mais non payée est de nouveau mise sur la table dans un rapport sénatorial.

Les Français pourraient être amenés à faire une croix sur un jour de repos pour financer les établissements susceptibles de les accueillir au moment de leurs vieux jours, suggère un rapport du Sénat publié la semaine dernière. Considérant que le modèle des Ehpad est « à bout de souffle », des sénatrices proposent de supprimer un jour férié et de créer ainsi une deuxième « journée de solidarité », au profit de ces établissements.

Lancée en 2004, la journée de solidarité est une journée travaillée mais non payée pour les salariés. En contrepartie, les employeurs versent une contribution à la branche de la Sécurité sociale qui finance notamment les Ehpad. Initialement, cette journée de solidarité était fixée au lundi de Pentecôte, mais, depuis 2008, les entreprises ou les branches peuvent définir d'autres modes de fonctionnement.

L'idée de créer une nouvelle journée de ce type a régulièrement fait surface ces dernières années alors que les experts n'ont de cesse d'alerter sur le manque de moyens déployés pour encaisser le choc du vieillissement de la population.

Écartée lors de la concertation sur « le grand âge » menée entre 2018 et 2019 quand Agnès BUZYN était ministre de la Santé du gouvernement d’Édouard PHILIPPE, elle avait été remise sur la table par l'inspecteur général des finances, Laurent VACHEY, dans un rapport rendu à l'exécutif en 2020 sur le financement de la dépendance.

C'est d'ailleurs à ce travail que renvoient les sénatrices à l'origine du rapport d'information, Chantal DESEYNE (LR), Solange NADILLE (RDPI) et Anne SOUYRIS (EELV), pour qui il faudrait « reconstruire » le modèle des Ehpad. Depuis la pandémie, ces établissements hébergeant près de 600.000 personnes s'enfoncent dans le rouge. Leurs recettes ont souffert de taux d'occupation en baisse, quand leurs coûts de fonctionnement ont gonflé sur fond de revalorisation des salaires des personnels et d'inflation.

Face à ces difficultés économiques « inédites », les sénatrices plaident pour « pérenniser » les fonds débloqués en urgence en 2023 (100 millions d'euros). Le sujet devrait être abordé lors des discussions sur le budget de la Sécurité sociale qui doivent débuter cet automne.

Au-delà, la création d'une deuxième journée de solidarité, couplée à un doublement des prélèvements associés pour les employeurs, pourrait rapporter 2,4 milliards d'euros (en brut) à la branche de la Sécurité sociale chargée de l'autonomie, indique le rapport. Une bouffée d'oxygène.

Car si cette branche doit encore afficher un excédent cette année, celui-ci « devrait s'éroder progressivement sous l'effet du dynamisme tendanciel des dépenses, pour s'annuler en 2027 », soulignent les sénatrices. En dépit des bonnes intentions affichées, l'instauration d'une deuxième journée de solidarité n'a pas fait consensus parmi les auteurs du rapport. « Une telle mesure constituerait un recul social pour les salariés et tout particulièrement les personnes aux revenus modestes », insiste la rapporteure écologiste Anne SOUYRIS, dans un document écrit. La sénatrice de Paris estime que d'autres solutions « plus justes » pourraient être privilégiées. Elle préconise notamment d'augmenter la CSG et d'en affecter le produit à la CNSA. « Il semble cohérent que le coût de la prise en charge de la perte d'autonomie soit également supporté par les retraités », insiste-t-elle.

Et ce n’est pas fini...

 

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Sécurité sociale : vers une baisse du taux de prise en charge des consultations médicales

3 Octobre 2024, 11:19am

Publié par Bernardoc

In Les Echos du 2 octobre 2024

Le coût des mutuelles risque de s'en faire lourdement ressentir. Pour éviter que le déficit de la Sécurité sociale ne dérape encore plus, le gouvernement Barnier envisage de laisser les complémentaires santé prendre en charge davantage de dépenses assumées par l'Assurance Maladie.

La décision n'est pas encore gravée dans le marbre mais l'exécutif paraît déterminé : il veut augmenter la part du coût d'une consultation médicale qui n'est pas remboursée par l'Assurance Maladie et est le plus souvent prise en charge par une mutuelle ou une autre complémentaire santé. Appelée « ticket modérateur », la partie de la facture de la consultation envoyée aux mutuelles est aujourd'hui fixée à 30 %. Elle pourrait grimper jusqu'à 40 %.

De quoi dégager plus d'1 milliard d'euros pour la Sécurité sociale si toutes les consultations médicales sont concernées. Sachant que le prix d'une consultation chez le médecin généraliste va passer d'ici à la fin de l'année de 26,50 à 30 euros, comme négocié pendant de long mois avec le précédent exécutif.

Ce milliard d'euros permettrait de soulager un peu la Sécurité sociale dont les finances sont hors de contrôle, aux yeux de la Cour des comptes. Cette année, le déficit devrait dépasser les 17 milliards d'euros alors qu'il était attendu depuis mai à 16,6 milliards. L'an prochain, à moins d'un coup de frein important sur les dépenses de santé et de nouvelles recettes, il pourrait tourner autour de 25 milliards. Un niveau qui rappellerait la très mauvaise passe connue au cœur de la crise du Covid, si la barre n'est pas redressée dans le cadre du prochain budget.

D'où l'idée d'obliger les assureurs santé à prendre à leur compte davantage de dépenses. Un procédé déjà éprouvé par le passé pour offrir en urgence une petite bouffée d'air financière à la « Sécu ». A l'été 2023, le gouvernement d'Elisabeth BORNE avait ainsi décidé que les assureurs santé prendraient davantage en charge le coût des soins dentaires.

Répercuter aux assureurs une plus grande part du coût des consultations médicales permettrait d'épargner les personnes atteintes de maladies chroniques (affections de longue durée ou ALD) qui sont mieux remboursées par l'Assurance Maladie que les autres Français. De quoi aider à faire passer la pilule sur le plan politique. La question du coût des soins pour les malades chroniques s'était retrouvée au cœur du débat politique l'an dernier, quand le précédent exécutif avait décidé d'augmenter les franchises médicales, notamment sur les consultations. Car les personnes en ALD doivent payer ces franchises, même si leur montant est plafonné.

Le transfert de nouvelles dépenses aux assureurs santé risque cependant de se répercuter sur le coût des complémentaires. Un coût déjà attendu en hausse compte tenu, notamment, de l'augmentation du prix des consultations médicales et qui inquiète les élus, comme l'ont encore signifié la semaine dernière des sénateurs qui ont plaidé pour une mutuelle dédiée aux retraités.

Le coût des mutuelles est chaque année l'objet de bagarre entre les pouvoirs publics et le secteur de l'assurance. Les gouvernements perdent rarement une occasion d'accuser les mutuelles d'augmenter leur prix plutôt que de faire baisser leurs coûts de gestion.

De leur côté, les assureurs rappellent que la Sécurité sociale se décharge régulièrement sur eux de nouvelles dépenses. Ce à quoi la « Sécu » réplique qu'elle prend davantage en charge les soins des malades chroniques, qui sont de plus en plus nombreux et donc coûtent de plus en plus cher.

Pour les complémentaires, une hausse du ticket modérateur sur les consultations médicales pourrait être considérée comme un moindre mal. Car la facture devrait moins s'emballer dans les années à venir que celle, par exemple, des hospitalisations qui promet de grimper avec le vieillissement de la population.

Et ce n’est pas fini...

 

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Le sport scolaire, grand déshérité des JO

2 Octobre 2024, 11:10am

Publié par Bernardoc

In L’Humanité du 2 octobre 2024

Deux bassins de natation, un skatepark, un mur d’escalade et…du sable récupéré du stade de beach-volley installé sous la tour Eiffel : voilà à peu près à quoi se résume, sur le plan des équipements, l’« héritage » des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris pour quelques communes de Seine-Saint-Denis ou du Val-d’Oise. Loin de l’engouement suscité par la réussite de cet événement planétaire, les sportifs du quotidien n’en retireront pas grand-chose. Et encore moins le sport scolaire, porte d’accès aux pratiques sportives pour tous – en particulier pour les familles populaires –, qui fait plutôt figure de déshérité des Jeux.

Pourtant, afin de combattre la sédentarité, les abus d’écrans et leurs conséquences sanitaires, l’accès au sport constitue un enjeu sociétal majeur. Et l’éducation physique et sportive (EPS) à l’école demeure le premier lieu d’une pratique qui s’adresse vraiment à toutes et tous… jusqu’au plus haut niveau, comme le montrent les nombreux hommages rendus par des sportifs olympiques qui n’ont pas oublié leurs débuts dans le cadre scolaire. Or, depuis le début des années Macron, l’EPS subit une dégradation constante. Avec 1 000 suppressions de postes, elle a payé le plus lourd tribut aux quelque 8 800 postes supprimés dans le second degré depuis 2017.

Néanmoins, les gouvernements qui se sont succédé depuis sept ans n’ont pas été avares d’initiatives largement médiatisées. Exemple : le programme « 5 000 équipements-Génération 2024 », lancé début 2022 et doté de 300 millions d’euros, a effectivement permis de faire sortir de terre plus de 2 000 structures sportives (ce plan court jusqu’en 2026). Mais il s’agit pour l’essentiel de city stades ou de skateparks inutilisables dans le cadre scolaire :« Avez-vous déjà essayé de faire tenir une classe de 30 ou 35 élèves sur un terrain de basket 3×3 ? »ironise Coralie BENECH, cosecrétaire générale du Snep-FSU, qui remarque également que ces structures entraînent une pratique très genrée, les garçons étant nettement majoritaires dans leur fréquentation. Pas de quoi corriger un travers généralisé dans le sport puisque les filles, toutes fédérations confondues, pèsent moins d’un tiers (32 %) des licenciés…

En primaire, les « 30 minutes d’activité physique quotidienne » ont dégradé la pratique sportive : pressés de se consacrer aux « fondamentaux », peu formés puisque l’EPS a disparu des épreuves des concours de recrutement, les professeurs des écoles se rabattent sur ce programme dépourvu d’exigence qui a souvent pris la place de l’éducation physique en bonne et due forme. Même chose pour les « 2 heures de sport en plus » au collège, qui, selon l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, ont atteint seulement 10 % de leur cible : les jeunes « éloignés du sport ». En revanche, elles ont compliqué le sport scolaire en se plaçant en concurrence pour occuper des équipements déjà trop rares et surfréquentés.

« Toutes les réformes depuis 2017 ont amputé l’accès au sport à l’école », résume Coralie BENECH. Cela a été le cas de la réforme Blanquer du bac, qui, en désorganisant les emplois du temps jusqu’à placer des cours le mercredi après-midi, a réduit la fréquentation des associations sportives (AS) scolaires. Même motif, même punition depuis la rentrée dans les collèges avec les groupes de niveau, qui ont entraîné la quasi-disparition des créneaux réservés aux AS entre 12 heures et 14 heures et ont aussi fait disparaître, faute de moyens, des cours de soutien en natation, par exemple.

Le déficit d’équipements sportifs constitue l’autre dimension de la déshérence du sport scolaire. Alors que le « savoir-nager » est une priorité nationale, « 10 % des élèves n’iront jamais à la piscine », affirme le Snep-FSU. En cause, avant tout, le manque de piscines, les 6 000 bassins – dont la moitié seulement sont couverts – que compte la France étant largement insuffisants. Il en faudrait au moins 500 de plus, selon la Fédération française de natation. Mais du côté des communes, la tendance est plutôt à concéder ces équipements coûteux et souvent déficitaires à des sociétés privées…qui s’empressent de faire grimper les tarifs, au mépris de l’accès des scolaires. Le Snep-FSU revendique, lui, un plan pluriannuel de construction d’équipements accessibles à toutes les pratiques, financé à 50 % par l’État – et non par les seules collectivités territoriales. Avec un projet de loi de finances 2025 qui prévoyait, avant la nomination du nouveau gouvernement, une baisse de 11 % des crédits alloués au sport, gagner le développement des pratiques sportives pour le plus grand nombre s’annonce aussi difficile que d’aller décrocher une médaille olympique…

Et ce n’est pas fini...

 

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Une de plus !

1 Octobre 2024, 22:38pm

Publié par Bernardoc

 Nous étions plus de 4 000 dans les rues de Bordeaux aujourd'hui ; manifestation des retraités à l'origine, comme partout en Europe, à laquelle la CGT, Sud et la FSU ainsi que des organisations de jeunesse s'étaient jointes, ce qui donnait une répartition à peu près égale entre retraités et jeunes/actifs. On a connu mieux, mais peut-être les gens étaient-ils devant leur télé pour la rentrée parlementaire. Pourtant ce n'est pas ainsi que les demandes populaires promises par le NFP auront des chances d'aboutir avec ce gouvernement minoritaire. Va-t-il tenir les dix mois jusqu'à la prochaine dissolution ?

Et ce n'est pas fini...

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L'Argentine plonge dans la pauvreté

30 Septembre 2024, 16:13pm

Publié par Bernardoc

In Les Echos du 30 septembre 2024

Depuis l'arrivée de Javier MILEI à la tête du pays, fin 2023, et la mise en place d'une sévère politique d'austérité, près de 3,4 millions d'Argentins sont passés sous le seuil de pauvreté.

Cela faisait plus de vingt ans que de tels niveaux n'avaient pas été atteints. Mais les derniers chiffres de l'Institut national de statistiques et recensement (Indec) sont formels : en moins d'un an, le niveau de pauvreté en Argentine est passé de 41,7 % au second semestre 2023 à près de 52,9 % pour le premier semestre 2024. Un niveau équivalent à celui du Venezuela confronté depuis huit ans à une crise économique et financière majeure.

L'arrivée au pouvoir du libertarien Javier MILEI en décembre 2023 a considérablement secoué l'économie. Afin de remettre le budget à l'équilibre et de ralentir une inflation annuelle à trois chiffres (la hausse des prix s'est élevée à 133 % en 2023), le président argentin a mis en place une thérapie de choc et a entamé une sévère politique d'austérité. Dévaluation de moitié de la valeur du peso, réduction du budget des universités, licenciement de milliers de fonctionnaires, baisse des subventions à l'énergie… l'extravagant Javier MILEI a passé à la tronçonneuse tous les services publics.

Depuis le mois de janvier, les manifestations d'opposition se sont multipliées et ont réuni plusieurs millions de personnes. Mais les résultats sont vite arrivés : dès le mois de mars, le pays a réussi à dégager un excédent budgétaire pour la première fois depuis 2015.En avril, l'inflation mensuelle est passée sous la barre des 10 % pour tomber à 4,2 % en août.

Si la politique ultralibérale de Javier MILEI a montré quelques bons résultats, le PIB s'est contracté de 3,2 % au premier semestre et le chômage a augmenté pour s'établir à 7,7 %. La récession s'est installée et le niveau de vie des Argentins est en chute libre. Désormais, plus de la moitié de la population dispose de moins de 237.000 pesos (près de 240 dollars) pour vivre par mois, selon l'Indec.

Dans certaines localités comme à Gran Resistencia dans le nord du pays, le niveau de pauvreté a même atteint 76,2 %. Au niveau national, l'extrême pauvreté, définie par la capacité à pouvoir acheter un panier alimentaire mensuel de 107.000 pesos (109 dollars), a, elle aussi, fortement augmenté pour atteindre près de 18,1 % de la population.

Parmi les 15,6 millions de pauvres, les retraités font partie des plus touchés. Leur petite pension conjuguée à la hausse des prix empire la situation. Le mois dernier, un projet de loi visant à augmenter les pensions de retraite a pourtant été voté au Congrès, mais Javier MILEI y a imposé son veto, argumentant que la mesure détruirait l'équilibre budgétaire tant recherché.

Après la publication de ces nouveaux chiffres sur la pauvreté, l'exécutif reste sur la défensive. Le président argentin impute la responsabilité des mauvais résultats aux gouvernements précédents. Le gouvernement continue également de se targuer des bons chiffres sur le niveau des prix. « Si l'inflation n'avait pas été maîtrisée, la pauvreté aurait atteint plus de 95 % », se défend le porte-parole du gouvernement, Manuel ADORNI, sur X. Mais l'optimisme de la population envers les politiques menées par Javier MILEI commence à se tarir. Selon les derniers sondages, la cote de confiance des Argentins envers l'exécutif a baissé de 14,8 % en septembre.

Et ce n’est pas fini...

 

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