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Le blog de Bernard SARLANDIE

education

L'université d'Alicante.

4 Septembre 2023, 14:31pm

Publié par Bernardoc

Ce fut notre première visite en arrivant : elle regroupe toutes les facultés et possède un magnifique parc, avec une étonnante collection de cactées, de pierres et d'arbres, sans oublier une sculpture en hommage à Gagarine!

Nous étions presque seuls dans ce parc, gardé par une société de surveillance qui faisait des rondes en voiture. Mais lorsque nous nous sommes approchés des bâtiments, nous vîmes des tas d'étudiants de tous âges en train de bosser dans la bibliothèque ouverte 24 heures sur 24. j'espère pour eux qu'elle était climatisée !

Pendant l'année universitaire, environ 28 000 étudiants la fréquentent et peuvent admirer un hommage à Miguel HERNANDEZ et Federico GARCIA-LLORCA, deux poètes républicains au destin tragique.

Et ce n'est pas fini...

L'université d'Alicante.
L'université d'Alicante.
L'université d'Alicante.
L'université d'Alicante.
L'université d'Alicante.
L'université d'Alicante.
L'université d'Alicante.
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Etil n'y aura pas que l'Educ dans la rue le 6 !

2 Juin 2023, 09:37am

Publié par Bernardoc

 Les salarié·es de l’Éducation nationale, pas plus que les autres, n’envisagent toujours pas de travailler 2 ans de plus alors que leurs conditions de travail ne cessent de se détériorer. Les promesses de revalorisation salariale n’ont pas été tenues et excluent un certain nombre de personnels. Le Pacte, dont les contours se précisent dangereusement, est une duperie qui annonce une attaque en règle de nos statuts. Par ailleurs, l’École subit de plein fouet les effets des réformes successives engagées par le pouvoir en place qui y ajoute désormais une destruction programmée de la voie pro et une généralisation du SNU sur temps scolaire.
La coupe est pleine et la CGT Éduc’action appelle à se mobiliser massivement le 6 juin.

Pas d’augmentation générale mais le « travailler plus pour perdre moins » du Pacte et la poursuite d’une politique salariale à coup de primes non corrélées à la valeur du point d’indice...

 Revalorisation du Socle : une moyenne de 10% dont une partie est déjà versée depuis 2 ans sous forme d’une prime (et qui comprend la prime d’attractivité).
RIEN pour les personnels administratifs, de laboratoire, sociaux et de santé, AESH et AEd alors que certaines catégories sont tombées sous le SMIC...
Augmentation immédiate de tous les personnels de 400 € net

SMIC à 2000 € brut

 Dégel de la valeur du point d’indice avec le rattrapage des pertes antérieures
Indexation de la valeur du point d’indice sur l’indice des prix à la consommation
Égalité salariale entre les femmes et les hommes

Revalorisation conséquente et immédiate des pensions

C’est un engagement contractuel annuel renouvelable avec lettre de mission entre l’administration et les volontaires.

Hormis en lycée professionnel (où le Pacte est la courroie de transmission de la réforme de la voie professionnelle et constitué d’une seule brique de plusieurs missions «complémentaires»), c’est 1 à 3 missions «complémentaires» (les briques), cumulables et chacune rémunérée 1250 € brut par an (sur 9 mois en fait)...

C’est le retour du travailler plus pour gagner plus ou plutôt travailler plus pour perdre moins... À vous de choisir...

Toutes ces propositions reposent sur l’idée que les personnels ne travaillent pas assez alors que plus de la moitié travaillent plus de 43h/semaine et plus de 30 jours pendant les vacances.

Elles oublient que les missions supplémentaires et la rémunération indemnitaire accentuent les inégalités femmes-hommes.

 Les primes ne sont ni pérennes ni comptabilisées pour la retraite et non indexées sur l’inflation.

 Dès septembre prochain, les enseignant·es de lycée pourront, par l’intermédiaire du Pacte, déposer une candidature pour que leur classe réalise un séjour de cohésion de 12 jours, en uniforme et sur temps scolaire.
Face à la levée de boucliers quasi unanime contre la généralisation, l’exécutif souhaite désormais lancer une forme de « volontariat collectif » avec la création de « classes d’engagement » thématiques dans les lycées. Ce dispositif s’ajoutera à la forme actuelle du SNU, basée sur le « volontariat individuel » des jeunes (qui ne remporte pas un franc succès d’ailleurs).
Depuis plusieurs décennies, tous les échelons de notre système éducatif sans exception, sont l’objet de contre-réformes dont le but est le plus souvent d’engranger des économies ou de pratiquer une sélection sociale de plus en plus féroce.

Le LGT subit de plein fouet les effets pervers de la réforme du bac et de la généralisation du contrôle continu ainsi que des impératifs de Parcoursup. Au tour du Lycée pro d’être dévoyé et mis au service des entreprises.
Comment alors prétendre à un dispositif sous la forme du volontariat quand le fait de refuser pourra pénaliser le cursus des élèves !

PLANS SOCIAUX POUR LES DISCIPLINES (Technologie) et SECTIONS QUI VONT FERMER en LP

PERTE DE SENS DU METIER

DÉGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL

TACHES CHRONOPHAGES AUTOUR DE L’ÉVALUATION PERMANENTE DES ÉLÈVES...

Et ce n'est pas fini...

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Vacances ?

6 Mai 2023, 18:27pm

Publié par Bernardoc

À deux reprises, un couple de Britanniques a fait voyager ses enfants en dehors des périodes prévues, notamment pour avoir de meilleurs tarifs.

Comme le rapporte Ouest-France en s'appuyant sur une information du journal anglais Metro, un couple de Britanniques a eu la désagréable surprise de recevoir une amende à cause… de ses vacances. La raison ? Des vacances prises avec leurs enfants pendant la période scolaire. En effet, à deux reprises, le couple a emmené sa progéniture aux États-Unis, en 2018 et 2022, et plus précisément en Floride, pour se rendre au parc de Walt Disney. Mais pour bénéficier de tarifs préférentiels, ils sont partis au mois de septembre.

Selon leurs dires dans The Mirror, le voyage coûtait "3 700 £ (4 200 €), au lieu de 12 000 £ (13 600 €) en haute saison". Mais au Royaume-Uni, partir hors des périodes prévues est passible de sanctions, notamment d'amendes et même de prison si les enfants sont retirés de l'école. Raison pour laquelle le couple a écopé d'une amende de 480 £, soit environ 550 € pour ces deux voyages aux États-Unis. Selon nos confrères, l'amende minimum peut être de 70 € environ, et la plus forte de 2 850 €.

Les parents avaient bien été prévenus de ces sanctions, mais ont réitéré leur voyage pour la deuxième fois en 2022. C'est ce qui a poussé l'école primaire à les poursuivre, car cela aurait même "compromis l'éducation des enfants", selon l'école. Pourtant, dans les médias anglais, le couple Benson a indiqué que la sanction infligée était "injuste" et a de nouveau mis en avant l'argument financier ainsi que leurs emplois du temps respectifs. "Ma femme est infirmière en bloc opératoire et elle a travaillé pendant la crise de la Covid", a expliqué le mari, qui a ajouté qu'il est compliqué pour elle de poser des congés pendant les vacances scolaires.

Leur autre argument est qu'ils ne sont partis que deux semaines, loin de "l'école buissonnière", donc. C'était ainsi "le seul moyen pour partir en Floride", selon le père de famille. Assez pour convaincre la municipalité de changer d'avis ? Peut-être. Cette dernière a promis de réévaluer la situation et de changer les règles à l'avenir. En France, il faut aussi justifier l'absence des enfants à l'école sous peine d'une amende de 125 €, voire de 30 000 €, si les absences compromettent l'éducation.

Et ce n'est pas fini...

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Le grand bond en arrière.

4 Mai 2023, 19:46pm

Publié par Bernardoc

Faisant fi des ministres de son gouvernement, Mac-Kinsey-ron annonce lui-même la destruction de l'enseignement professionnel qui touche, rappelons-le, un tiers des lycéens. Mais que connaît-il de ce milieu, lui qui est né avec une cuillère d'argent dans la bouche et n'a fréquenté que les boîtes à curé ? Pourtant, nous en avons sauvé des élèves, rejetés par l'enseignement « traditionnel ». Lorsque j'étais Principal, j'expliquais aux collègues qui se débarrassaient des élèves gênants en les « orientant » vers l'enseignement professionnel avec un dossier du style : « Elève nul, fera un excellent élève de CET/LEP/LP » comment nous les aidions à se reconstruire et à reprendre confiance en eux. A cette époque-là, des cours sur la législation du travail les armaient aussi pour affronter le patronat.

J'ai entendu la secrétaire d'Etat en charge à midi (qu'est-ce qu'elle parle mal !), déplorant le nombre d'abandons en cours d'études et le faible taux de réussite au bac. Mais rappelons un point d'histoire : le bac pro devait se préparer en deux ans après le BEP. Or, pour cause d'économies, on a supprimé une année d'études et donc le bac pro est censé être passé trois ans après la 3ème. Les syndicats avaient déploré ce nouveau système, rendant le bac inatteignable pour beaucoup d'élèves, la plupart en difficultés scolaires au départ, d'où les cycles de 2 x 2 ans.

Et je viens d'entendre l'histoire du pacte pour les PLP : il serait temps que les ministres redescendent sur terre et s'entourent de praticiens qui connaissent ce dont ils parlent. Mais effectivement, écouter n'est pas dans l'ADN de ce gouvernement. Pardon, il écoutent les ordres de ceux qui l'ont mis en place : les magnats de la finance.

Et ce n'est pas fini...

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Démanteler la voie pro, ce n’est pas apaiser le pays !

21 Avril 2023, 10:00am

Publié par Bernardoc

Lundi 17 avril, en s’adressant à la population après avoir publié sans attendre la réforme des retraites toujours jugée injuste et brutale, le Président Macron n’a en rien apaisé la colère sociale qui secoue le pays depuis des mois et qui s’exprime largement par les mobilisations à l’appel d’une intersyndicale unie et soutenue par une grande partie de la population.

Le Président prend-il réellement la mesure du rejet de sa politique ?

Entre le succès de l’apprentissage et la réforme du RSA, il annonce dans ses priorités un « pacte pour la vie au travail » dans lequel il inclut aujourd’hui la réforme de la voie professionnelle ? Après la mise en place d’une double tutelle des Ministère du Travail et de l’Éducation, n’est-ce pas assumer une sortie des lycées professionnels du service public d’Éducation ?

Prétendre vouloir « apaiser » en relançant une réforme rejetée, notamment par des mobilisations historiques à l’automne 2022, par l’ensemble des organisations syndicales de l’enseignement professionnel et agricole du public et du privé sous contrat, c’est une véritable provocation !

Macron poursuit sa politique rétrograde au service du patronat, au détriment d’un tiers des lycéens parmi les plus fragiles et les plus démunis.

Le démantèlement de la voie professionnelle accroitra le malaise social et la fracture qui existe déjà dans la société, sans permettre la réduction des inégalités à laquelle il prétend remédier.

Nous rappelons ici notre revendication première d’un lycée pro donnant accès autant à une poursuite d’études qu’à une insertion professionnelle réussies. Inclure la réforme de la voie professionnelle sous statut scolaire dans le projet d’un « pacte de la vie au travail » c’est renier ces dimensions essentielles de l’enseignement qui sont au cœur de nos métiers.

La CGT Éduc’action dénonce vivement ce projet et refuse de voir ainsi sacrifier une partie de la jeunesse de ce pays. Elle appelle les personnels à répondre massivement à l’appel unitaire de l’intersyndicale le 1er mai, à participer aux mobilisations syndicales organisées dans toute la France d’ici là, et faire la démonstration que les travailleurs et les travailleuses ont fermement la volonté de maîtriser leur avenir.

Et ce n'est pas fini...


 

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La communauté éducative endeuillée

23 Février 2023, 11:13am

Publié par Bernardoc

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONFÉDÉRATION
CGT ET FÉDÉRATION CGT ÉDUCATION,
RECHERCHE, CULTURE


C’est avec une grande émotion que nous avons appris ce mercredi, en fin de matinée, le décès de notre collègue d’espagnol, exerçant dans l’établissement Saint-Thomas-d’Aquin à Saint-Jean-de-Luz (64). En plein cours, elle a été froidement assassinée par un de ses élèves, âgé de 16 ans.
La CGT s’associe à la douleur de la famille de notre collègue, à celle de ses proches, de ses amis.es, de ses collègues, de ses élèves et à l’ensemble de la communauté éducative dans cette épreuve et leur apporte tout son soutien.
Au-delà de l’atrocité d’un tel acte, la CGT rappelle que le lieu de travail et, a fortiori, une école, ne peut pas et ne doit pas être un lieu où l’on doit craindre pour sa sécurité et pour sa vie.

Le ministre de l’Education Nationale vient d’annoncer la prise en en charge psychologique des élèves et des personnels, la CGT accueille favorablement cette décision nécessaire.

L’Éducation Nationale, en tant qu’employeur des enseignants.es qui ont le statut d’agent public de l’État, devra tout mettre en œuvre pour accompagner et prendre en charge les personnels de l’établissement ainsi que les élèves pour leur permettre de surmonter ce tragique évènement.
Dans les jours à venir, il sera nécessaire de permettre un temps d'échange avec les élèves sur ce drame, ses circonstances et, ce, dans le respect des choix des équipes éducatives et de la liberté pédagogique.
La minute de silence, prévue demain à 15h, annoncée par le ministre, sera une première étape pour rendre hommage à notre collègue.
Derrière ce drame, c'est toute la communauté éducative qui est touchée.


Montreuil, le 22 février 2023

Et ce n'est pas fini...

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Il reste de l'espoir en 2023.

2 Janvier 2023, 11:17am

Publié par Bernardoc

Ces profs qui restent, malgré le « malaise enseignant » : « Aider les élèves à devenir des adultes, des citoyens, c’est la plus grande des victoires »

D’année en année, la désaffection pour le métier de professeur se confirme. Pourtant, nombreux sont ceux qui s’accrochent.

Accroche d'un article du Monde du 2 janvier 2023

Ces phrases reflètent parfaitement ce que j'ai pensé lors de mes six métiers dans l'Education nationale. Surveillant d'externat, j'aidais les élèves lors de leurs devoirs ; maître d'internat, j'ouvrais la bibliothèque pour les internes et les conseillait dans leurs lectures ; PEG de CET, j'étais non seulement prof de lettres-anglais, mais aussi prof d'éducation culturelle ; CPE, un accompagnement permanent des élèves ; principal-adjoint : confectionner des emplois du temps satisfaisants à la fois pour les élèves et les enseignants ; principal : s'efforcer de donner aux différents personnels les meilleures conditions de travail.

Très heureux de voir que des collègues sont encore motivés pour défendre cette institution et faire réussir les élèves. J'ai d'ailleurs l'occasion de m'en rendre compte chaque année en allant distribuer les récompenses du concours « Plaisir d'écrire de l'AMOPA ».

Et ce n'est pas fini...

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Parmi les perles l'IHS-33.

19 Décembre 2022, 16:40pm

Publié par Bernardoc

Découvert ce matin : la revue L'enseignement public  de la FEN d'août 1954 (j'avais 5 ans!) qui présentait les différents textes soumis aux votes des congressistes.

A l'origine le papier était blanc et la revue contenait, encartée, le supplément MGEN. Cela a duré jusqu'au début des années '70 me semble-t-il.

Les temps changent : la FEN et sa revue ont disparu et la MGEN tend à ressembler de plus en plus à une compagnie d'assurances, semble avoir perdu son caractère militant et n'envoie sa revue que si on en fait la demande.

Et ce n'est pas fini...

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Un nouveau recul scandaleux.

13 Décembre 2022, 10:49am

Publié par Bernardoc

Formation : les salariés vont devoir contribuer

Le gouvernement a déposé, samedi, un amendement visant à réformer le CPF Titre dans Le Monde du 13 décembre 2022.

 

Le président de la startupneichone continue de nous ramener au siècle dernier.

Lorsque j'ai commencé ma carrière de prof (en 1977), la formation continue n'existait pas. Si l'on voulait se former, c'était à nos frais et pendant les vacances. J'ai eu l’occasion de participer plusieurs fois à de telles formations sous l'égide de l'AFEF (Association Française des Enseignants de Français).

Puis est arrivée la victoire de la gauche en 1981, et la reconnaissance que la formation de base ne pouvait pas suffire pendant les 37,5 années suivantes (oui, c'était la durée d'engagement des fonctionnaires et l'arrivée de la retraite à 60 ans!). J'en ai largement profité en tant que stagiaire, puis dans la dernière partie de ma carrière en tant que formateur occasionnel. On ne parlait pas encore de cabinets de conseils à l'époque et on faisait confiance aux ressources de l'administration.

Parallèlement se mit en place également le congé d'éducation ouvrière (12 jours par an) et j'ai utilisé mon quota sans complexe pendant des années, et je dois dire que les formations syndicales que j'ai reçues, à la FEN d'abord, puis à la CGT, m'ont énormément enrichi (non, pas matériellement !) et ont constitué un complément indispensable dans mon évolution professionnelle. Peut-être les jeunes collègues feraient-ils bien de se syndiquer eux aussi...

Et ce n'est pas fini...

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Vous avez dit école inclusive ?

3 Novembre 2022, 13:24pm

Publié par Bernardoc

Un accompagnement à deux vitesses pour les élèves en situation de handicap
par  Paula Pinto Gomes in La Croix du 3 novembre 2022

Face à la pénurie d’AESH, certains parents recrutent des personnes sous contrat privé, via des associations et avec l’accord des chefs d’établissement. Une situation qui crée des inégalités entre les familles.

C’est un glissement qui s’opère à bas bruit mais qu’un message sur Twitter vient de mettre en lumière. Le 26 octobre, l’association Sasha a fait savoir sur le réseau social qu’elle avait obtenu un agrément afin de« mettre à disposition des familles des AESH privés pour soutenir les enfants à besoins spécifiques ». L’annonce a aussitôt provoqué une levée de boucliers, notamment de la part des syndicats de l’éducation nationale, qui dénoncent une privatisation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

« Le problème, répond Sophie de Sainte Maresville, fondatrice de Sasha, c’est qu’il n’y a pas assez de personnel dans le public. Les familles qui reçoivent une notification de la maison départementale pour les personnes handicapéesne sont pas sûres d’avoir un AESH. Et même lorsque leur enfant est accompagné, elles n’ont pas la garantie qu’il disposera du nombre d’heures d’accompagnement notifié puisque ces personnes doivent s’occuper de plusieurs élèves en même temps. » Depuis la mise en place des pôles inclusifs d’accompagnement localisé (Pial) en 2019, les AESH sont répartis dans les établissements d’un même secteur et peuvent accompagner plusieurs élèves.

L’État emploie ainsi 132 000 accompagnants, dont 8 000 de plus ces deux dernières années, mais cela ne suffit pas à combler la demande des familles, qui a fortement augmenté depuis la loi de 2005 sur le handicap. « Le recrutement n’est pas suffisant et beaucoup d’AESH ne souhaitent pas non plus renouveler leur contrat parce que le métier souffre d’un manque d’attractivité, déplore Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat Snes-FSU. Un AESH gagne entre 800 et 900 € par mois, avec une obligation de temps partiel, et n’a pas le statut de fonctionnaire. Il faut redonner de la dignité à cette profession. » Tout est dit.

En attendant, les familles doivent se débrouiller. Et elles sont de plus en plus nombreuses à recruter directement des AESH sous contrat privé, via des associations. Gladys Lauzéat, accompagnante et administratrice d’un groupe Facebook de petites annonces dans ce domaine, confirme : « J’ai tellement de demandes que j’ai dû créer un service de mise en relation et de recrutement personnalisé pour les familles qui ne savent pas comment s’y prendre », raconte-t-elle.

Tourria Mouquet, mère d’une adolescente autiste, a tout essayé. « Je me suis beaucoup battue pour que ma fille puisse bénéficier d’un accompagnement, sinon elle aurait été déscolarisée », témoigne cette habitante du Nord. « J’ai dû faire valoir la loi pour obtenir un accompagnant, mais je me suis assez vite tournée vers des prestations privées parce qu’avec les AESH, il n’y a pas de transparence. Ils n’ont pas le droit de parler aux familles pour raconter la journée de l’enfant, ce qui n’est pas normal. Et ils ne sont pas assez formés », regrette-t-elle.

Les accompagnants reçoivent une formation de soixante heures. Mais celle-ci est trop généraliste et interviendrait parfois après la prise de fonction, selon Gladys Lauzéat : « On peut exercer plusieurs mois sans avoir été formés, ce qui est particulièrement compliqué lorsqu’on s’occupe d’enfants autistes, observe-t-elle. C’est d’ailleurs pour ce genre de handicap que nous avons le plus de demandes. »

Si Sophie Vénétitay dit comprendre la démarche des familles qui se tournent vers le privé, elle pointe « un système à deux vitesses, entre celles qui ont les moyens de payer un AESH privé et les autres, qui doivent continuer à subir la pénurie. Cette situation met tout le monde mal à l’aise, relève-t-elle. Les parents savent que ce n’est pas souhaitable mais pensent d’abord à l’avenir de leurs enfants. Quant aux chefs d’établissement, ils ne se réjouissent pas de voir des personnes extérieures entrer dans leur établissement, mais ils ont conscience qu’il n’y a pas assez d’AESH ».

Arnaud de Broca, président du Collectif Handicaps, reconnaît, lui aussi, que le recours au privé « peut apparaître comme une solution intéressante pour les familles ». « Mais cette démarche, dit-il, porte en elle le germe des inégalités ettraduit l’échec de l’éducation nationale. Dix-sept ans après son adoption,il reste beaucoup à faire pour que la loi sur le handicap soit vraiment appliquée. »

Et ce n'est pas fini...

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