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Le blog de Bernard SARLANDIE

goya

Goya à nouveau menacé ?

23 Janvier 2018, 08:43am

Publié par Bernardoc

Lorsque nous sommes arrivés dans ce collège ZEP de centre ville il y a 24 ans, le collège venait de retrouver sa pleine autonomie après l'absence de principal pendant deux ans (c'était la principale de Cheverus qui cumulait la charge). C'était un collège qui avait perdu de sa splendeur d'antan et dont un certain nombre de parents étaient incités à ne pas envoyer leurs enfants dans cet établissement historique, ancienne École Primaire Supérieure qui a vu défiler des générations d'instituteurs et dont les enseignants ont compté, entre autres, Fernand AUDEGUIL, ancien maire de Bordeaux. Une fresque de Roganeau dans l'entrée rend hommage à ceux d'entre eux qui sont morts pour la France.

Contemporain de la Bourse du Travail toute proche, le collège possède une remarquable collection d'instruments scientifiques d'époque, qui certaines années ont été mis en valeur lors des journées du patrimoine.

Il n'est pas étonnant qu'un certain nombre d'anciens élèves, devenus enseignants, aient effectué quasiment toute leur carrière dans ce collège.

A l'époque où j'y officiais en tant que principal-adjoint, le pôle d'excellence était la section européenne portugais, qui a pu mener certains élèves jusqu'à la section intégrée franco-portugaise de Sciences-Po Bordeaux, tandis que d'autres élèves, qui avaient suivi les classes bi-langues anglais-espagnol sont devenus docteurs d’État. De plus, dans ce collège aux multiples nationalités (Quartier St Michel et classes d'accueil), la moitié des élèves étudiaient le latin avec bonheur et succès, et un quart des élèves de 3ème apprenaient le grec. Et en 7 ans le taux de réussite au brevet était passé de 25% à plus de 80%.

Etonnez-vous après cela que les anciens élèves, les anciens profs – dont certains étaient venus à reculons et ne sont plus jamais repartis jusqu'à leur retraite –, les anciens parents d'élèves se mobilisent pour la survie et l'expansion de ce chef-d’œuvre du XX° siècle, comme le signale une plaque apposée sur la façade. Déjà plus de 1 300 signatures pour un collège de moins de 300 élèves, pas mal non ?

Longue vie au collège Francisco Goya ! Signez la pétition sur change.org

Et ce n'est pas fini...

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Claire.

24 Juillet 2013, 15:14pm

Publié par Bernardoc

         L’église du Haillan était trop petite pour offrir un banc à toutes les personnes qui étaient venues saluer Claire une dernière fois. Je n’étais pas encore Principal de Zola lorsque ses enfants y étaient scolarisés, mais elle avait tenu à ce que j’officie pour le mariage de son aîné. Il faut dire que plusieurs liens nous unissaient : c’était une prof de techno exceptionnelle, toujours souriante et enthousiaste, avec qui j’ai eu le bonheur de travailler pendant sept ans ; Guilhem l’a eue comme prof pendant la moitié de sa vie de collégien et Estelle s’est occupée du petit dernier en colonie. Je me souviens de la joie de Claire lorsque je lui avais annoncé la réussite de Loïc au Brevet des Collèges, examen qu’il avait passé au collège de Mérignac que je dirigeais à l’époque ; c’était avant qu’il participe aux chantiers jeunes organisés chaque été. Dans un autre domaine, j’étais présent lorsque Christian, son mari, s’était vu remettre la médaille du travail par le maire.  

         S’il y avait tant de monde, c’est que, depuis 1995, date de leur arrivée au Haillan, sa famille avait eu l’occasion de bien s’impliquer dans plusieurs associations locales ; j’ignorais ce volet, que j’ai découvert grâce à la présence de plusieurs présidents. Quant à nous, nous nous sommes retrouvés, les anciens de Goya, que j’avais prévenus par effet boule de neige pour lui rendre cet hommage indispensable et mérité.

         Et Claire avait tenu, sur une carte postale où elle posait lors de sa dernière randonnée pyrénéenne, à nous transmettre le message d’adieu et d’espoir ci-dessous :

         Le grand jour est arrivé !

        Je remercie de tout cœur, tous ceux (famille, amis,…) qui, aujourd’hui, sont venus partager ce moment très important.

        Je vous quitte pour un nouveau grand Voyage, destination PAIX-SERENITE.

        Le temps passe trop vite. Vous serez toujours dans mon cœur et je marcherai toujours à vos côtés.

        Vivez pleinement vos Passions.

        Observez et vivez tous les bonheurs simples que nous offre Mère Nature.

        Je vous ai aimés, appréciés et continuerai à vous AIMER.

        Au revoir à vous tous.

                                               Claire

Et ce n’est pas fini…

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Chef !...

26 Octobre 2009, 11:17am

Publié par Bernardoc

        J’obtins donc un rendez-vous au ministère avec, me semble-t-il, quelqu’un qui est depuis devenu Inspecteur Général de l’Administration de l’Education Nationale. J’ai même négocié la date, car sinon je faisais deux voyages à Paris dans la même semaine. Entrevue chaleureuse et empathique au cours de laquelle j’ai vraiment eu l’impression de ne pas être qu’un « numen ». Je repartis donc à Goya plein d’espoir.

         Avril arrive : catastrophe : maintien sur le même poste. Je sollicitais alors un rendez-vous au rectorat afin de demander à rejoindre mon corps précédent, celui des CPE. Stupeur chez mes interlocutrices, la Directrice des Ressources Humaines et la Directrice des Personnels de Direction. Je leur expliquai que comme on m’interdisait de muter, je ne pouvais pas être promu et qu’un CPE Hors Classe avait un indice supérieur de 50 points au mien, et qu’en plus il pouvait bénéficier d’une Cessation Progressive d’Activité. La conclusion de cet entretien fut que je « déprimais professionnellement ».

         Dernier conseil d’administration à Goya : je vote contre les propositions du Chef et avance d’autres arguments pour je ne sais plus quel sujet. Jean-Pierre, furieux, m’ordonne de venir le voir dans son bureau le lendemain pour m’être les choses au point. Le lendemain, il me dit que lorsque les choses ne vont pas, on en discute avant de façon à présenter une unité au CA. Je lui confirme mon accord sur ce mode de gestion mais lui fait remarquer, exemple à l’appui, que depuis plusieurs années mettre le feu (au sens figuré quand même) dans son bahut était le meilleur moyen d’être muté/promu. Nous en restons là.

         Deux ou trois jours plus tard, coup de téléphone du rectorat à 9 heures du matin pour m’annoncer que le poste du collège Victor Louis de Talence se libère. Je réponds qu’il ne m’intéresse pas car le logement est trop petit. Mais cet appel m’a occupé une bonne partie de la journée. Le ministère s’était étonné auprès du rectorat de mon maintien pour la septième année consécutive, et donc le rectorat bougeait enfin. Donc en fin de journée, je rappelais pour dire que j’acceptai le poste.

         Quelques jours plus tard, coup de téléphone de Jean-Paul JACQUEL, Principal du collège Paul Langevin de Mérignac, qui souhaitait parler à Jean-Pierre. Je supposais qu’il s’agissait de l’AROEVEN, car tous les deux étaient à l’époque membres du conseil d’administration. Jean-Pierre étant absent, on me repasse Jean-Paul qui finit par me dire que j’étais son successeur à Langevin, lui partant pour Victor Louis. Les premiers à qui j’annonçais la bonne nouvelle furent Jean-Pierre et Nicole, et lors du dernier conseil de classe du trimestre, deux jours plus tard, ce fut ma conclusion. Lourd silence, personne ne bougeait. Un collègue, au bout d’un moment, se fit le porte-parole des participants : « C’est une très bonne nouvelle pour vous, mais c’est une très mauvaise nouvelle pour Goya ! ».

         Nicole fit le nécessaire pour m’inclure dans les cadeaux des partants. Au bout de deux jours elle me dit le matin : nous en sommes à telle somme, réfléchis ! En fin de matinée, elle m’annonçait que la somme avait doublé.

         Le pot de départ fut une occasion mémorable ; nous avions trois stagiaires cette année-là qui nous ont gratifié de saynètes théâtrales humoristiques, et comme d’habitude, cette réunion rassemblait l’ensemble des personnels. C’est avec grand plaisir que j’en ai retrouvé une délégation neuf ans plus tard lors de mon départ en retraite.

Et ce n’est pas fini… 

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Et ma mut' ?

20 Octobre 2009, 14:37pm

Publié par Bernardoc

         J’entamais ma sixième année en tant que Principal-adjoint. Or, j’avais calculé que, si je voulais arriver à l’échelon terminal, je devais absolument muter tous les trois ans puisque, pour les personnels de direction, c’est la condition nécessaire pour obtenir une promotion. Je m’étais donc plié aux visites à la hiérarchie. En effet, comme pour les candidats à l’académie française, il faut que les candidats à mutation aillent quémander avec humilité et hypocrisie les postes convoités. Ils sont alors « positionnés » sur un poste que la hiérarchie consentirait à leur affecter. Ce qui se passe après, je n’en ai pas la moindre idée : mes supérieurs hiérarchiques m’ont plusieurs fois indiqué que j’avais été positionné, et je me retrouvais au mois de mai maintenu à Goya, bien entendu sans aucune explication : c’est ce que l’éducation nationale appelle la transparence ! Je me souviens une année avoir écrit ce que je pensais de cette co-gestion opaque au représentant du syndicat tout-puissant qui m’a répondu en défendant bec et ongles l’administration.

         Heureusement, je pouvais aller m’aérer de temps en temps grâce aux programmes européens. En 1997 je suis parti à Evora au Portugal et en 2000 à Weimar en Allemagne. Mais c’était l’époque où, lorsqu’on participait à des stages nationaux ou internationaux, l’administration locale n’en avait rien à faire, alors que nous étions censés être des démultiplicateurs. J’ai pu le constater lorsque je suis parti avec une assistante sociale en tant que personnes désignées par le rectorat pour participer à un stage national sur « grande pauvreté et réussite scolaire » : nous avions établi un calendrier qui a été bloqué par les services sociaux de l’inspection académique. Alors pendant un an j’en ai parlé en ZAP (Zone d’Animation Pédagogique), dans les stages de formation que j’animais, et puis, moi aussi, j’ai laissé tomber.

         J’en arrivais donc à ma septième année, nos relations avec Jean-Pierre s’amélioraient de jour en jour, et il devenait urgent que je puisse voler de mes propres ailes, la formation que j’avais eue à ses côtés nécessitant d’être appliquée ailleurs. Au moment des demandes de mutation, je reçus un coup de fil du secrétariat de l’IA me proposant un rendez-vous. Je fis remarquer à la secrétaire qu’elle avait mal lu ma lettre et que le rendez-vous que je sollicitais était avec le ministère puisque les précédents entretiens au niveau académique ou rectoral n’avaient servi à rien. Je lui demandais donc de faire suivre ma lettre sans délai à la personne à qui elle était adressée par la voie hiérarchique, c'est-à-dire au ministre.

Et ce n’est pas fini…

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Retour au bercail

19 Octobre 2009, 14:48pm

Publié par Bernardoc

          Au bout d’un an –les délais avaient été tenus- nous avons donc pu réintégrer les locaux rénovés. Avant, se dressaient dans la cour deux tilleuls avec un cercle de terre à leurs pieds : c’était suffisant pour qu’une agent de service anime un club jardin et qu’elle entretienne avec quelques élèves des parterres de fleurs qui étaient parfaitement respectés. Mais pour installer la grande grue au milieu du collège, il avait fallu sacrifier ces deux arbres. L’architecte avait dit qu’ils seraient remplacés par un bosquet à l’un des angles de la cour, du moins c’est ce que moi j’avais compris. C’était une erreur, on n’en était pas encore au développement durable, et arracher des arbres n’impliquait pas de les remplacer.

         Pourtant l’architecte a eu quelques trouvailles, privilégiant la lumière et les espaces couverts. Les salles étaient chaleureuses, la salle à manger silencieuse, ce qui a entraîné le doublement des commensaux. Nous avons été suivis dans certaines de nos demandes, par exemple le maintien des salles de sciences et d’arts plastiques dont la situation et certains agencements convenaient parfaitement, les salles qui n’étaient pas toutes numérotées, mais baptisées : de la salle Louis Lumière (salle polyvalente informatisée, sonorisée et dans laquelle avait été maintenue la cabine de projection qui a permis de faire quelques séances de ciné-club) à la salle Clément Ader (mais dont la plaque indiquait : « C.Ader », ce qui la fit très vite appeler « Kader » par les élèves) pour une des salles de technologie. Nous avons même réussi à convaincre le conseil général d’aménager un labo-photo dans la salle d’arts plastiques car le professeur voulait inclure la photo dans sa progression. Las ! au moment de l’aménager une conduite non indiquée sur les plans a rendu cette création impossible. Résultat : ce sont les toilettes du deuxième étage, condamnées, qui ont rempli cet office.

         Mais il n’a pas été possible de faire comprendre au conseil général que les surveillants du même nom n’existaient plus depuis lurette et qu’ils avaient été remplacés par des Conseillers (Principaux) d’Education, qui avaient parfois besoin de discrétion lors d’entretiens et pas d’être à la vue de tout le monde. Le « bocal »  n’aura donc jamais été utilisé par les CPE : c’est un autre local qui a été détourné de sa fonction première. Dix ans plus tard, le conseil général n’a toujours pas compris, puisque maintenant même les salles de permanence lui paraissent superflues.

         Mais le plus gros « loupé » de la restructuration est la superstructure métallique extrêmement bruyante qui mange un tiers de la cour et qui provoque le genre de réflexions suivantes chez les visiteurs : « C’est Alcatraz ici ? » ou bien « Carcéral ! Où sont les miradors ? ». J’ai eu l’occasion de faire part de ces réflexions à l’élu qui à l’époque s’occupait des collèges au conseil général, il n’a pas vraiment apprécié.

Et ce n’est pas fini…

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La restructuration

18 Octobre 2009, 08:16am

Publié par Bernardoc

          Camille avait demandé (et obtenu ! ) la restructuration, qui serait facilitée par le fait que l’annexe du collège, là où j’habitais, n’était plus occupée. Je dis bien « plus » car en effet, elle avait été squattée, sans que nous en soyons avertis, par le collège St Julien Victoire. Camille avait eu un coup de sang, clamant que c’était lui le patron, et que la moindre des courtoisies aurait été de nous demander l’autorisation plutôt que de nous mettre devant le fait accompli et que la nouvelle ne fût connue que parce que le Principal-adjoint demeurait sur place. Les investigations du Principal, tant auprès de l’inspection académique que du conseil général ne donnèrent rien, puisque c’est lui qui les mit au courant. Nous en déduisîmes que Chaban et le Recteur étant sur le départ, les deux secrétaires généraux (mairie et rectorat) avaient pris le pouvoir et s’étaient entendus en s’asseyant sur la loi de décentralisation pour mettre en danger les élèves de l’enseignement privé.

         En danger ? Mais oui, car avant que les élèves du public puissent intégrer l’annexe du 2 rue des Augustins, il y a eu trois mois de travaux pour mettre les locaux aux normes de sécurité.

         L’annexe étant plus petite que le collège, il allait falloir modifier nos horaires, et nous avons donc travaillé pendant deux ans en journée continue de 8 à 18 heures. J’avais donc lourdement insisté auprès de Camille pour que je puisse avoir un logiciel d’emploi du temps, car si personne ne s’était plein de mes emplois du temps « manuels », avec toutes les contraintes supplémentaires, j’avais peur de priver une classe ou un professeur de son temps de repas, qui serait pris au lycée Montaigne, suite à une habile négociation de Jean-Pierre.

         Bien sûr, nous n’allions pas abandonner le vieux collège sans une journée « portes ouvertes » où nous inviterions tous les anciens qui étaient passés par l’EPS de garçons où les établissements qui avaient suivi. Et il y a eu foule pour cet au-revoir. On avait ressorti les vieux registres et la joie des anciens de retrouver leur nom ou l’impatience de se précipiter dans les classes qui avaient si peu changé depuis quarante ans, faisaient plaisir à voir. La même chose se reproduira un an plus tard et donnera lieu à la publication d’un livre financé par le conseil général.

Et ce n’est pas fini…

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Goya, deuxième époque

17 Octobre 2009, 13:27pm

Publié par Bernardoc

            Camille et moi étions arrivés en même temps, et au cours de la troisième année chacun d’entre nous fit une demande de mutation. Je me doutais bien que nous avions peu de chance de muter tous les deux, mais je me disais que j’avais mes chances et que le patron resterait au moins pour une génération d’élèves, ne serait-ce que pour voir les résultats au Diplôme National du Brevet, car nous avions commencé avec un taux de 25% de réussite…dont nous ne nous sentions pas totalement responsables. Et bien, je me trompais une fois de plus sur la pertinence rectorale dans la Gestion des Ressources Humaines : c’est le chef et non l’adjoint qui obtînt sa mutation.

         Un nouveau patron, Jean-Pierre REYNAUD, arrivait du collège de Monségur dans le sud-Gironde. Je le croisai la première fois à une réunion du GCU (Groupement des Campeurs Universitaires), car la Gironde organisait cette année-là le rassemblement national, mais il n’avait pas envie de parler du collège en ce lieu.

         La première année fut rude : Jean-Pierre arrivait avec toutes ses disquettes de Monségur, et nous l’avons souvent entendu Nicole et moi répéter qu’il n’avait jamais vu un bahut fonctionner de façon aussi merdique (ce n’est pas une citation). Combien de fois Nicole n’a-telle pas pleuré et combien de fois n’ai-je pas dû serrer les dents pour ne pas l’envoyer paître, car nous l’avions mauvaise, nous qui faisions de notre mieux depuis trois ans pour essayer de redonner du lustre à cet établissement ?

         Pourtant, Goya continuait de tourner, et même s’il me semble que souvent j’ai pu servir à arrondir les angles, les tâches étaient mieux définies et on sentait une volonté d’aller de l’avant dans la concertation. De plus, Jean-Pierre, qui arrivait d’un collège où il était seul, me confiait des dossiers qu’il me laissait mener à leur terme sans interférer, le bilan se faisant à la fin. C’était avant les « lettres de mission » et cela lui valait parfois des retours de l’administration à qui il devait expliquer que le Principal-adjoint était personnellement en charge de dossiers et que c’est moi qui apparaîtrait dans les réunions et non lui. Il avait coutume de dire que nous étions deux Principaux et qu’il y avait un chef et un adjoint, formule que j’ai utilisée et tenté de mettre en pratique lorsque je suis enfin devenu chef à mon tour.

         C’est au cours de cette quatrième année que les travaux de rénovation eurent lieu.

Et ce n’est pas fini…

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Les réseaux

15 Octobre 2009, 11:25am

Publié par Bernardoc

          Le collège Francisco Goya est situé en Zone d’Education Prioritaire, et contrairement à l’habitude, ce n’était pas le Principal qui était le responsable, mais l’Inspectrice de la circonscription. Il s’agissait d’une ZEP réduite : une seule école primaire et maternelle sur les trois de notre secteur de recrutement, le collège et le LP des Menuts.

         Rappelons que les Zep avaient été créées par Alain SAVARY, qui dans la cadre projet avorté de grand service public unifié et laïque d’éducation nationale, voulait ainsi donner plus à ceux qui avaient moins. Goya étant le collège de St Michel, quartier d’immigration de Bordeaux depuis le XIV° siècle, correspondait donc parfaitement à ces critères. La mixité sociale était cependant préservée grâce aux deux autres écoles primaires de notre secteur, situées dans des quartiers plus bourgeois (cf les résultats dans les bureaux de vote de ces secteurs). Encore fallait-il que les parents consentent à nous envoyer leurs enfants, ce qui n’était pas gagné et c’est sans doute pour cela que le Principal ne voulait pas mettre la ZEP en avant.

         Mais les réseaux, ce n’était pas uniquement les établissements scolaires. Ils incluaient aussi la bibliothèque municipale de quartier, le centre social et d’animation, les services sociaux de la ville ainsi qu’une bonne partie du tissu associatif. Travailler avec tous ces gens-là a été très formateur et j’ai eu l’occasion de mettre en pratique cette volonté d’ouverture sur l’extérieur dans les deux collèges que j’ai dirigés par la suite, même si les conditions étaient différentes.

         Le tissu associatif était si dense que lorsqu’on nous a sollicités pour participer à « Ecole ouverte », Camille n’a pas souhaité que nous nous y associions car la prise en charge des nos adolescents lui paraissait suffisante hors temps scolaire. L’arrivée de JPR au bout de trois ans a permis un changement de cette politique et nous avons alors pris toute notre place dans ce dispositif, grâce à la volonté d’enseignants…qui n’attendaient que d’être sollicités, la réussite des élèves par tous les moyens, y compris détournés, faisant partie, comme je l’ai dit plus haut, de leur objectif primordial.

Et ce n’est pas fini…  

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Redonner la parole

14 Octobre 2009, 09:23am

Publié par Bernardoc

          La prise de fonction se déroula parfaitement ; une des qualités qui me sont reconnues est la faculté de communiquer de façon directe, positive et avenante avec la plupart des gens, jeunes ou adultes. Je distribuai les emplois du temps dont je n’étais pas responsable et qui avaient été sous-traités par une personne en Contrat Emploi Solidarité avec le logiciel…du lycée Saint Louis ! Ayant eu six mois de formation, je m’estimais sûrement davantage prêt à jouer mon rôle que les néo-recrutés d’aujourd’hui (à tous les niveaux) qui se retrouvent devant une classe, un groupe ou des enseignants sans avoir reçu une quelconque initiation autre que livresque.

         Le collège Francisco Goya, ancienne Ecole Primaire Supérieure de garçons, était une vieille maison, avec une longue histoire. A notre arrivée, au moins trois professeurs étaient d’anciens élèves de cet établissement. Il y avait une grande stabilité du personnel, certains étant présents depuis le début de leur carrière, qu’ils termineront là. Sous une apparente bonhomie, il y avait cependant deux clans : les « pédagos de choc », qui s’étaient baptisés « la bande des quatre » et les autres, sans doute plus timides, mais tout autant pédagogues et qui avaient peur de s’affirmer.

         Le projet d’établissement était très solide et avait été bâti après une étude minutieuse des conditions de vie et de travail des élèves, avec un objectif ambitieux de réussite pour ces enfants majoritairement défavorisés, voire très défavorisés. Or ce projet d’établissement n’était pas maîtrisé par l’ensemble de l’équipe car, vous vous en doutez, il avait été verrouillé par la bande des quatre. Mon premier projet était donc de redonner la parole à l’ensemble du personnel et de les conduire à s’approprier, quitte à l’infléchir, ce projet d’établissement.

         Curieusement, je fus aidé dans cette tâche par le Ministre de l’époque, François BAYROU, qui lançait sa consultation sur l’école, qui devait aboutir au Nouveau Contrat pour l’école et ses 148 propositions, dont une, la banalisation d’une journée par trimestre pour réfléchir en équipes, que j’ai plusieurs fois utilisée lorsque j’ai dirigé le collège Paul Langevin de Mérignac. Cette réflexion sur l’école devait se dérouler de façon transdisciplinaire et je dois ici rendre hommage à Camille FROMONT, le Principal, qui s’est opposé à la venue des corps d’inspection en ordre dispersé, mais a exigé qu’ils viennent à plusieurs afin que nous tous puissions entendre le même discours éducatif et non des discours séparés dans lesquels primerait la didactique des disciplines.

         Donc, je peux dire qu’au bout d’une année, l’équipe enseignante était davantage unie qu’à mon arrivée.

Et ce n’est pas fini…

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Installation à Goya

13 Octobre 2009, 13:32pm

Publié par Bernardoc

          Je pris sans attendre contact avec l’Inspection académique pour savoir ce qu’il en était du logement. Je tombais sur une Madame KERBRAT qui me dit qu’elle était nommée secrétaire à Goya. Elle partit se renseigner et me dit que ma demande de logement avait fait sourire, que ce n’était pas vraiment prévu. Je pris mon mal en patience (nous louions une grande maison de ville à Caudéran) et attendis donc la rentrée pour prendre contact avec le Principal, qui débarquait à Goya lui aussi. J’allai visiter l’appartement de fonction qui n’était pas rue du Commandant Arnould, comme le collège, mais rue des Augustins, siège de l’annexe inutilisée alors (elle venait d’être désertée par la Division des Examens et Concours). Ce fut un choc : ma prédécesseure y était restée vingt-six ans et l’électricité, pour ne parler que de cela, y était encore sous fil coton et baguette bois !

         A cette époque, à cause d’un retard dans la décentralisation, les logements de fonction de Bordeaux étaient gérés par la Communauté Urbaine, mais nous dépendions cependant du Conseil général. Mon chef alla expliquer mon cas à cette institution, et immédiatement deux cent mille francs furent débloqués pour la réfection de l’appartement. La CUB prit donc contact avec moi pour le choix des peintures, papiers et agencement, et tout fut accepté. Je devais faire la réception de l’appartement le 23 décembre 1993 et les déménageurs devaient arriver le 27. Lorsque nous arrivâmes avec le représentant de la CUB (qui abandonnait sa gestion au profit du Conseil général le 31), nous découvrîmes avec effroi qu’aucune entreprise n’avait nettoyé le chantier. Il fallut donc une rallonge financière pour qu’une entreprise de nettoyage vienne rendre le logement « occupable » quatre jours plus tard.

Et bien, ce fut fait, et au lieu d’une demi-heure à pied, je commençai le deuxième trimestre avec une marche de seulement dix minutes pour arriver au collège. Guilhem, qui était au CP, changea d’école et étonna tous ses nouveaux copains car il savait déjà lire. Il venait avec moi tous les matins et repartait à l’école avec la fille de Camille (mon chef) après avoir manipulé l’ordinateur de mon bureau…qui n’avait pas grand-chose à voir avec celui qui vous permet de lire ce blog !

Et ce n’est pas fini…

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