Un bon dessin...
/image%2F1563000%2F20231115%2Fob_04b656_numerisation-20231115.png)
Et ce n'est pas fini...
Pour éviter d'avoir à me répéter, notes en vrac d'un retraité, incorrigible militant.
Et ce n'est pas fini...
Communiqué de la CES du 31 octobre 2023
(Confédération Européenne des Syndicats)
Les syndicats appellent les politiques à résister à l’intense lobbying des entreprises de plateforme et à garantir de vrais droits aux livreurs, aux chauffeurs de taxi, aux soignants et autres travailleurs.
Comme le montre la bibliothèque publicitaire Meta, Uber a bombardé les médias sociaux en Belgique avec plus de 100 publicités depuis le 25 septembre dans le but d’affaiblir la directive européenne sur le travail de plateforme.
L’entreprise a déjà dépensé plus de 5 millions d’euros depuis 2013 pour faire pression sur l’UE et la dernière tentative en date intervient à l’approche des négociations sur le texte final de la directive prévues le 9 novembre.
La Confédération européenne des syndicats (CES) riposte aujourd’hui avec son propre spot vidéo dénonçant les tactiques de lobbying agressives d’Uber et plaidant pour une directive forte sur le travail de plateforme.
Le Secrétaire confédéral de la CES Ludovic Voet a déclaré à ce sujet :
« Les lobbyistes des plateformes dépensent énormément d’argent en publicité parce qu’ils savent que leur modèle économique est bancal car basé sur la négation des droits les plus élémentaires de leurs travailleurs. »
« Le législateur se doit de résister à ce lobbying agressif et présenter une directive forte sur le travail de plateforme afin de garantir qu’Uber et les entreprises de ce secteur se conforment finalement aux mêmes règles que les autres employeurs. »
« Au lieu de gaspiller leur argent en publicité, les plateformes devraient correctement payer leurs travailleurs. »
Et ce n'est pas fini...
Par Cyprien Boganda in L'humanité du 6 novembre 2023
Ce lundi 6 novembre, les femmes commenceront à travailler gratuitement jusqu’à la fin de l’année, selon les calculs du collectif féministe Les Glorieuses. L’Humanité s’est procuré plusieurs bilans sociaux d’entreprises françaises affichant des scores excellents à l’index égalité. L’occasion de dresser le vrai bilan de l’outil lancé en 2018 par le gouvernement pour réduire les inégalités dans les entreprises.
C’était en novembre 2017. Dans un discours enflammé, le chef de l’État érigeait l’égalité hommes-femmes en grande cause nationale de son quinquennat, et déclarait la guerre aux discriminations pesant sur les femmes, « à l’embauche et au cours de leur carrière professionnelle ». Six ans plus tard, il pourrait prononcer le même discours.
Selon l’Insee, les inégalités salariales ont certes continué à se réduire, comme c’est tendanciellement le cas depuis 2000, mais les revenus des femmes sont toujours inférieurs de 24,4 % à ceux des hommes. Et, ce lundi 6 novembre, à 11 h 25, elles commenceront à travailler gratuitement, selon les estimations du collectif Les Glorieuses.
À ses détracteurs qui l’accusent d’immobilisme, l’Élysée brandit souvent l’index de l’égalité professionnelle, censé mesurer les niveaux d’inégalité au sein des entreprises afin de les inciter à s’amender.
Tous les ans, les sociétés de plus de 50 salariés ont pour obligation de publier les résultats d’une autoévaluation, notée sur 100 points, composée de 5 indicateurs : les écarts de rémunération hommes-femmes, des augmentations individuelles, de répartition des promotions, le nombre de salariées augmentées à leur retour de congé maternité et la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations. En cas de note globale inférieure à 75 points, les entreprises doivent publier des mesures de rattrapage.
En mars, l’Institut des politiques publiques (IPP) a publié une analyse concluant que l’index promu par le gouvernement n’avait probablement servi à rien. D’abord, seulement 50 % des entreprises normalement assujetties déclareraient une note, ce qui signifie que les trois quarts des salariés du secteur privé échappent à l’index.
Ensuite, « les entreprises de moins de 50 salariés (non assujetties à l’index) et celles de plus de 50 salariés ont des trajectoires remarquablement parallèles en termes d’inégalités hommes-femmes, écrit l’IPP. On n’observe pas de changement pour les entreprises assujetties après la mise en place de l’index en 2018 ».
Une réalité que ne reflètent pas les résultats communiqués par le gouvernement. En 2023, la note moyenne déclarée par les entreprises atteint 88/100. Est-ce parce qu’elles ont fourni un effort remarquable ? En réalité, l’index cumule les biais méthodologiques, qui minimisent les inégalités. C’est le cas des augmentations de salaire.
Les entreprises ont pour obligation de rendre public le nombre de femmes bénéficiaires, mais pas les différences de montants. Autrement dit, à proportion de femmes revalorisées équivalentes, l’entreprise gagne des points, même si elle a augmenté ses salariées de 10 euros et leurs collègues masculins de 200.
Par ailleurs, l’index ne permet pas vraiment d’évaluer la réalité du « plafond de verre » auxquelles se heurtent les femmes. L’Humanité s’est procuré plusieurs bilans sociaux d’entreprises françaises affichant des scores excellents à l’index égalité. Decathlon se vante, par exemple, sur son site Internet, d’avoir décroché une note de 89/100. Néanmoins, ce bon résultat ne dit rien de la sous-représentation des femmes à des postes à responsabilité : d’après les bilans sociaux, elles ne représentent que 34 % des cadres de l’entreprise.
À Carrefour (les supermarchés se targuent d’avoir obtenu un flamboyant 94/100), la situation est un peu plus reluisante, mais on observe aussi une surreprésentation des femmes parmi les employés (56,4 %) et une sous-représentation parmi les managers (43,7 %). Le géant de la grande distribution reconnaît par ailleurs ne compter que 25,3 % de femmes directrices.
Les deux groupes se félicitent pourtant de multiplier les formations destinées à cultiver les « aptitudes » des femmes au management – chez Carrefour, un programme dédié leur permet ainsi « de travailler leur posture de leaders ».
« Chez nous, la direction essaie aussi de développer le « leadership au féminin », ironise Sébastien Chauvin, délégué CFDT chez Décathlon. Mais il me semble plus pertinent de changer la mentalité des hommes qui recrutent à des postes à responsabilité, plutôt que de laisser entendre que c’est celle des femmes qui poserait problème » !
L’un des points aveugles les plus criants de l’index concerne les écarts de rémunération. L’index n’oblige pas les entreprises à rendre publique la ventilation des salaires par catégories. Teleperformance revendique ainsi une note de 39/40 pour l’item « écart de rémunération des femmes et des hommes ». Les bilans sociaux montrent cependant que, si les écarts sont très faibles pour les employés, ils explosent chez les cadres, où les femmes sont payées 15 % de moins que leurs collègues masculins. C’est particulièrement vrai pour celles qui viennent d’être nommées, payées 35 % de moins que les hommes.
Ensuite, pour une raison assez inexplicable, les entreprises qui déclarent leurs écarts de salaires bénéficient d’un « seuil de tolérance » de 5 points, autrement dit, un écart affiché de 5 % peut signifier un écart réel de 10 %.
Dernier biais méthodologique, l’index ne permet pas d’évaluer l’effet des temps partiels : les écarts de salaire sont exprimés en équivalents temps plein. C’est pourtant la surreprésentation des femmes dans les temps partiels subis qui explique une part non négligeable des inégalités de revenu. Chez Décathlon, par exemple, elles occupent 60 % des temps partiels de l’entreprise, ce qui n’empêche pas le groupe d’afficher un beau 39/40 pour l’indicateur d’écart des rémunérations.
Lors de la Conférence sociale, en octobre, la première ministre a fini par admettre que son index nécessitait d’être remanié. Une concertation doit se tenir entre syndicats et patronat pour concocter un nouveau baromètre plus efficace… Et faire taire définitivement les critiques ?
Et ce n'est pas fini...
Et ce n'est pas fini...
Le secrétaire général de l’union départementale CGT du Nord a été interpellé ce matin à 6h à son domicile et placé en garde à vue. La secrétaire administrative de l’union départementale a également été interpellée. Elle n’a pourtant aucune responsabilité politique.
Ces interpellations sont probablement liées au conflit israélo-palestinien même si à ce stade, nous ne savons pas précisément ce qui leur est reproché.
L’Union départementale CGT 59 a dénoncé et condamné les crimes commis contre toutes les victimes civiles, et affirmé son pacifisme.
La CGT dénonce fermement cette arrestation et l’emploi de moyens totalement disproportionnés – une dizaine d'agents, pour certains cagoulés - puisque les militants concernés ne représentent aucune menace.
Soutenir pacifiquement le droit des palestiniens ne peut pas être aussi grossièrement caricaturé et criminalisé. Ce n'est pas en criminalisant l'expression des voix discordantes de la vision gouvernementale que l'on fera baisser la tension.
Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui met de l'huile sur le feu en interdisant les manifestations pour la paix et en cherchant à empêcher toute expression de soutien au peuple palestinien.
La CGT, dès le dimanche 8 octobre, a fermement condamné l’attaque du Hamas, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise d’un processus de paix basé sur le respect des résolutions de l’ONU.
La CGT se mobilise pour la libération immédiate de ses militant•es et apporte toute sa solidarité à la CGT du Nord.
Montreuil, le 20 octobre 2023
Et ce n'est pas fini...
Parmi les prises de position syndicales
- Confédération FO (9 octobre) : « Israël-Palestine : Cessez-le-feu immédiat ! »
- Confédération CGT (9 octobre) : « Pour une paix juste et durable entre Israël et Palestine ! »
- Union départementale FO de Paris (9 octobre) : « Paix ! »
- Union départementale CGT de Paris (11 octobre) : « Pas de paix sans justice »
- Union départementale FO de Loire-Atlantique (9 octobre) : «Israël-Palestine : il faut un cessez-le-feu immédiat ! »
- Union départementale CGT de Seine Saint-Denis (9 octobre) : «Israël Palestine : corridor humanitaire et cessez-le-feu ! Le droit de manifester doit être respecté ! »
- Union départementale FO de Haute-Loire (10 octobre) : « Israël Palestine. Cessez le feu immédiat ! »
- Fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle (Fnec-FP) FO (9 octobre) : « Israël-Palestine : il faut un cessez-le-feu immédiat ! »
- Fédération syndicale unitaire (10 octobre) : « Israël-Palestine : choisir la paix »
- CGT EDF R&D (10 octobre) : « Israël-Palestine : Tout doit être mis en œuvre pour un Cessez-le-feu immédiat ! »
- Chambre syndicale FO de la Sécurité sociale de la région parisienne (10 octobre) : « Cessez le feu immediat ! »
- CGT Energies 52/55 (10 octobre) : « Israël-Palestine : Tout doit être mis en œuvre pour un cessez-le-feu immédiat ! »
CGT Douanes 76 (12 octobre) : « Israël-Palestine : Cessez-le-feu ! »
Combien de morts encore ?
Et ce n'est pas fini...
In Libération du 9 octobre 2023 (extraits)
Au sein de l’énorme quartier précaire de la Vigie, la majorité des habitants n’a pas accès à l’eau courante à domicile. Les coupures d’eau ne font que rendre plus tendue une situation qui l’est déjà le reste de l’année.
Sur l’archipel, chacun s’adapte comme il peut face à une crise de l’eau qui empoisonne le quotidien. La majorité des Mahorais n’y a accès qu’un jour sur trois.
La cuisine d’Haladi a une drôle d’allure. Sur son plan de travail, les bouteilles en plastique s’accumulent. Un peu plus loin, par terre, des bidons de 5 litres avoisinent bassines, casseroles et autres récipients, tous de l’eau à ras bord. Quelques packs de bouteilles pas encore déballés sont aussi cachés comme un trésor sous une couverture, parce «qu’on ne sait jamais». Aux robinets du Mahorais de 55 ans, qui habite M’Tsapéré, un quartier excentré de la capitale, Mamoudzou, le débit a déjà commencé à baisser. Nous sommes samedi 7 octobre, il est bientôt 16 heures. Dans quelques minutes, plus une goutte n’en sortira. Il faudra attendre deux jours, au moins, pour la voir à nouveau couler. «Ne pas savoir avec certitude quand l’eau reviendra, si vous en aurez pour faire à manger ou vous laver, je vous jure, ça vous met le moral à zéro.»
Depuis des mois, comme tous les habitants de Mayotte, Haladi et sa famille jouent de débrouille et vivent au rythme des coupures. La faute à une sécheresse plus vue depuis 1997, combinée à des infrastructures sous-dimensionnées et défaillantes, l’archipel manque d’eau. Au 2 octobre, les deux retenues collinaires, dont dépendent en grande majorité les Mahorais, n’étaient remplies qu’à 15% et 7,2% (contre 90% et 65% l’année passée à la même date). Et comme la saison des pluies ne doit pas commencer avant au mieux mi-novembre, l’eau est précieuse et doit être rationnée.
Et ce n'est pas fini...
Encore une attaque de l’État-patron !
Les plus pauvres et les plus modestes des retraités ont appris, en pleine période de vacances d’été, par le bouche à oreille et quelques syndicats, qu’à compter du 1er octobre, les retraités fonctionnaires seraient écartés du dispositif des chèques vacances au prétexte d’économies budgétaires (alors que des milliards partent ailleurs).
Ces chèques vacances permettaient aux plus pauvres et aux plus démuni(e)s des fonctionnaires retraités (principalement les femmes, souvent veuves dont les retraites sont les plus faibles) de s’octroyer, soit quelques jours de vacances, soit quelques sorties culturelles, soit d’inviter leurs petits enfants….
Encore un coup bas et mesquin sur le pouvoir d’achat !
Il faut s’emparer de ce problème et en faire une des nos revendications pour la journée du 24 octobre.
Et ce n'est pas fini...
Non, ce n'est pas un match de rugby, mais un vote à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas très bien comment fonctionne le parlement, mais je rappelle quand même que nous avons élu 577 députés. Donc, ce soir là, ils étaient 87, soit 15% pour voter une loi, et de plus une loi scélérate qui va obliger les privés d'emploi au RSA à travailler quinze heures par semaine pour des cacahuètes sous peine de perdre ce modeste revenu.
Mais s'ils sont embauchés par une entreprise, celle-ci n'a qu'à créer des postes, ce serait bon pour la sécu et pour les retraites.
Vous vous doutez bien que les 45 appartiennent à la droite ou à la droite extrême gouvernementale. Et les 42 à la gauche et apparemment quelques uns d'extrême droite. Mais rappelez-moi combien d'élus de gauche siègent à l'assemblée ? Il me semble que c'est bien plus de 45. Alors où étaient-ils ? Ne savaient-ils pas que cette loi allait être discutée ? J'appelle ça de la désertion. Et c'est avec cette attitude que la gauche espère remotiver vers les urnes la frange la plus défavorisée de la population ? A mon avis s'ils continuent sur cette voie ce n'est pas gagné.
Et ce n'est pas fini...
In Mediapart du 26 septembre 2023
Trois organisations syndicales de cheminots – CGT cheminots, Solidaires Sud Rail et CFDT-FGTE cheminots – appellent mardi 26 septembre à un mouvement de grève contre le « démantèlement de Fret SNCF » , selon un communiqué commun . Ce mouvement de grève entend dénoncer le « sabotage social » à l'œuvre dans le fret ferroviaire français, imposé par la Commission européenne et repris par le gouvernement français. Un plan qui semble bel et bien signer le début de la fin pour le fret ferroviaire dans l'Hexagone.
Fret SNCF, une filiale de la SNCF partie intégrante du pole fret et logistique ferroviaire du groupe, Rail Logistics, est sous le coup d'une enquête de la Commission européenne ouverte en janvier dernier et portant sur le soutien financier apporté par l'État français. L'enquête vise la période 2007-2019. La Commission européenne s'intéresse en particulier à l'annulation de 5,3 milliards de dette du groupe.
En réponse à l'ouverture de cette enquête, le gouvernement français a proposé un « scénario de discontinuité » : d'ici à la fin de l'année, il entend faire disparaître définitivement l'existence et le nom de la filiale de transport de marchandises du groupe public. Deux nouvelles sociétés de droit privé seront créées, l'une pour assurer le transport, l'autre la maintenance des équipements, et reprendront les salarié·es de la filiale.
Mais cinq cents personnes n'ont aucune affectation.
Outre ces craintes sur l'emploi, le plan imaginé va aussi peser sur l'avenir de cette nouvelle filiale. Il est prévu que la nouvelle société abandonne d'ici la fin de l'année une partie des trafics dédiés, les trains les plus rentables car affrétés par un seul client, à ses concurrents, avec interdiction de s'y représenter pendant dix ans. Cela représente 20 % de son chiffre d'affaires et 30 % de son activité. Fret SNCF devra aussi revendre la plateforme logistique de Saint-Priest (Rhône), près de Lyon, et une partie de son matériel roulant.
Fret SNCF est ainsi priée de renoncer aux transports d'ArcelorMittal, le plus gros client de fret ferroviaire en France, comme à la liaison Perpignan-Rungis, relancée début mai, pour laquelle des associations s'étaient mobilisées afin d'assurer le transport des primeurs par train. L'opérateur ferroviaire, selon les plans du gouvernement, va être également obligé de renoncer à toutes les dessertes internationales. Un choix qui semble indiquer que le gouvernement accepte par avance que l'opérateur historique n'ait plus le droit d'exercer des transferts internationaux sur le territoire français.
Pourtant, tout le monde s'accorde sur le constat : dans la lutte pour la réduction des émissions de CO², le transport est un secteur-clé. À lui seul, il contribue à plus de 30 % des émissions, un niveau qui n'a pas baissé en France depuis 1983. Le développement du transport ferroviaire est considéré comme un des vecteurs de choix dans cette lutte.
Mais, à l'inverse des autres pays, la France a délibérément délaissé ce mode de transport, favorisant outrageusement la route. Pourquoi détruire l'opérateur historique au lieu de le soutenir, quand son développement est présenté comme un des axes majeurs de la transition écologique ? La question vaut autant pour le gouvernement que pour les autorités européennes.
Lors de la réforme de la SNCF de 2018, menée par Élisabeth BORNE, alors ministre des transports, des assurances multiples avaient été données sur le fait que cette transformation ne poserait aucun problème, que tout avait été négocié avec la Commission européenne. Comment se fait-il que, moins de cinq ans après, la Commission remette en cause le plan du gouvernement ?
À la SNCF, certains cheminots soupçonnent le gouvernement de duplicité. Pour eux, l'enquête de la direction européenne est cousue de fil blanc. Elle s'inscrit dans le vaste plan de restructuration de la SNCF engagé en 2018, le gouvernement et la direction du groupe ferroviaire ayant dès ce moment accepté de faire une croix sur le fret ferroviaire. Ce que l'un et l'autre nient.
Casser Fret SNCF pour laisser la place au privé ne résoudra pas les problèmes structurels du fret ferroviaire en France. La destruction et l'abandon de nombreuses lignes depuis plus de vingt ans (15 000 kilomètres de voies ont disparu depuis 2005), la dégradation continuelle du réseau, qui oblige parfois les trains à rouler à 30 km/h, le manque de sillons, le coût prohibitif des péages restent des constantes qui empêchent le développement du transport ferroviaire des marchandises face à la concurrence de la route.
Mais la réalité résiste à la théorie : l'ouverture à la concurrence est un échec. Le fret ferroviaire parvient au mieux à réaliser un cinquième des transports de marchandises, et souvent il baisse face à la concurrence de la route et de l'avion, qui bénéficient de subventions exorbitantes mais jamais prises en compte dans les enquêtes européennes.
En 2021, la direction des infrastructures a réalisé, sous l'égide du ministère de la transition écologique, alors dirigé par Élisabeth BORNE, un rapport sur le fret ferroviaire en France, qui dresse un panorama accablant de l'ouverture à la concurrence engagée à partie de 2006. Celle-ci, écrit le rapport, « s'est traduite par une déstabilisation de l'opérateur historique Fret SNCF, assortie de comportements non coopératifs des acteurs » . Il souligne la responsabilité de l'Europe dans ce dossier, dont la vision est « essentiellement liée à des considérations concurrentielles et manque d'une stratégie cohérente du développement du ferroviaire »
Dans leur communiqué commun, les syndicats rappellent qu' « une commission d'enquête parlementaire est actuellement en place sur la libéralisation du fret ferroviaire » . Ses travaux ont démarré le 12 septembre, ses conclusions attendues d'ici quelques semaines. « Rien n'est joué » , écrivent les syndicats.
Et ce n'est pas fini...