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Le blog de Bernard SARLANDIE

regards sur le monde

Le tabac, fléau social et environnemental

11 Décembre 2022, 18:02pm

Publié par Bernardoc

In Options du 9 décembre 2022

 

Entreprises de pays riches, les cigarettiers produisent dans des pays où les règles sociales et environnementales sont moins contraignantes.

Dans un essai documenté et fourmillant d’anecdotes, le cardiologue Olivier MILLERON fait le pari de convaincre ses lecteurs d’arrêter de fumer pour des raisons politiques.

«  On sort fumer une clope  ?  » Nombre de réunions militantes au cours desquelles sont dénoncées les méfaits du capitalisme se concluent par cette invitation. Olivier Milleron, cardiologue hospitalier et militant du service public, pointe cette contradiction en introduction de son livre Pourquoi fumer, c’est de droite. Peut-on convaincre le fumeur (de gauche) d’arrêter le tabac pour des raisons politiques  ? «  Raconter l’histoire du tabac, c’est résumer les méfaits du capitalisme depuis sa naissance et les conséquences sur nos vies du néolibéralisme triomphant  », explique-t-il.

Toxiques, substances cancérigènes…Les conséquences néfastes du tabac sur la santé sont solidement établies, reconnues par l’ensemble de la communauté scientifique. Même les cigarettiers ne cherchent plus à les nier. «  La moitié des fumeurs vont mourir de cette consommation  », rappelle Olivier Milleron.

Personne n’aime le goût de la première cigarette. Dans le best-seller mondial La Méthode simple pour en finir avec la cigarette, Allen CARR affirme même que ce serait la raison pour laquelle les fumeurs deviennent dépendants. En effet, ils se disent qu’ils n’auront aucune difficulté à se passer de ce produit quand ils le décideront. S’ils continuent pourtant, c’est en raison de l’addiction physique créée par la nicotine. Olivier Milleron rappelle ainsi que «  le taux de rechute des fumeurs qui arrêtent la cigarette est presque le même que celui des consommateurs d’héroïne  ».

Lorsque les colonisateurs européens arrivent en Amérique, le tabac y est cultivé depuis huit mille ans et fumé lors de rituels chamaniques ou chiqué comme coupe-faim. Les envahisseurs commencent à l’utiliser de manière récréative. Les coûts de production sont très faibles, la bourgeoisie européenne naissante est avide de consommer ces produits importés du Nouveau Monde que sont le sucre, le tabac, le coton. Elle investit son capital dans des premières grandes sociétés par actions qui organisent un système commercial basé sur le travail (gratuit) d’esclaves amenés d’Afrique pour produire en Amérique des denrées superflues prisées par les Européens aisés.

À la fin du XIXe siècle, une machine révolutionne la production de cigarettes. Inventée par le jeune mécanicien James BONSACK, elle peut produire 120 000 cigarettes par jour, alors que les ouvrières qui les roulaient à la main jusque-là en fabriquaient 200 par jour. L’usine où est employé le mécanicien se retrouve rapidement avec un stock énorme à écouler. Une petite entreprise de tabac de Caroline du Nord fait alors le pari d’investir dans la publicité et le marketing. Achats d’espaces publicitaires dans les journaux, insertion de cartes représentant des femmes dénudées dans les paquets de cigarettes…Les ventes de l’entreprise passent de 30 millions de cigarettes en 1883 à 100 millions en 1884. «  La cigarette est un symbole du capitalisme  : à partir d’un produit pour lequel il n’y a pas de besoin ni de marché, on crée un besoin, qui devient addictif  », résume Olivier Milleron.

L’industrie du tabac inventera de nombreuses images pour nous faire fumer. La plus connue reste celle du cow-boy de Marlboro. Mais, jusqu’à la fin des années 1920, fumer reste encore un «  privilège  » essentiellement réservé aux hommes. En 1929 l’American Tobacco Company charge le publicitaire Edward BERNAYS de conquérir un nouveau marché  : les femmes.

Ce spécialiste de la propagande recrute des mannequins et organise une fausse manifestation après avoir pris soin de convoquer la presse. À son signal, celles qu’il présente aux journalistes comme des militantes féministes allument leurs cigarettes, qu’elles brandissent comme des «  flambeaux de la liberté  ».

Mais les preuves scientifiques de la dangerosité de la cigarette s’accumulent…L’industrie du tabac fait donc appel dans les années 1950 à un cabinet de conseil en communication qui conçoit la stratégie suivante  : ne pas dénigrer les arguments scientifiques, mais remettre en cause les données de la science en instillant le doute. En finançant des études scientifiques ou en publiant des tribunes dans la presse, il s’agit de faire passer l’idée que «  certes, mais c’est un peu plus compliqué  ». «  Cette “stratégie du doute” est une incroyable réussite qui a permis aux industriels du tabac de nier, jusqu’au début des années 1990, le lien entre tabac et cancer  », commente Olivier Milleron.

Aujourd’hui, l’industrie du tabac est emblématique d’un fonctionnement mondialisé néfaste pour les êtres humains et l’environnement. Le tabac est une plante qui pousse très facilement et peut être cultivée partout dans le monde. Les cigarettiers des pays riches ont localisé leur production dans des pays où les règles sociales et environnementales sont moins contraignantes. Dans les communautés pauvres qui cultivent le tabac, le travail des enfants est très répandu. En 2011, l’Organisation internationale du travail (Oit) estimait que plus de 1,3 million d’enfants âgés de moins de 14 ans travaillaient dans les champs de tabac.

Les différents composants sont ensuite transportés vers des usines situées en Europe et aux États-Unis. «  Entre le transport et la transformation, on estime que les Big Tobacco rejettent chaque année autant de Co2 que le vendeur de pétrole Exxon, soit l’équivalent de 3 millions de vols transatlantiques par an  », commente Olivier Milleron. Une fois consommée, la cigarette continue de polluer. Le mégot répand des résidus toxiques et cancérigènes dans le sol et l’eau. Et c’est le déchet le plus jeté au monde.

«  Les profits sont énormes pour les cigarettiers. Et la pollution, les maladies, le traitement des déchets, ce qu’on appelle avec pudeur les “externalités négatives” sont payées par la société  », conclue Olivier Milleron, appelant à une régulation de l’économie de marché  : «  Il faut des mesures drastiques pour contraindre les entreprises. Pour l’instant, c’est nous tous qui payons les conséquences du tabac.  »

Lucie Tourette

Et ce n'est pas fini...

 

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Le CDCA n'existe pas !

1 Décembre 2022, 19:13pm

Publié par Bernardoc

Aujourd'hui j'ai participé à un colloque au conseil départemental, dans l'amphithéâtre Badinter. C'est la première fois que je remarquais que l'amphi avait été inauguré deux ans avant le bâtiment. Avait-il été construit en premier et le bâtiment Gironde autour après ? Je l'ignore.

Des chercheurs de haut niveau avaient été invités pour apporter leurs savoirs et leurs compétences à cette journée consacrée à L'archéologie du handicap.

Le thème n'avait pas été choisi au hasard, mais avait été inspiré par la villa gallo romaine de Plassac (il faudra bien qu'on aille y faire un tour) qui est accessible aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite) et a mis en place des ateliers artistiques en direction des personnes autistes.

Le buffet qui nous attendait à midi manquait de résilience, et avant de reprendre les travaux de l'après-midi nous avons eu droit à un concert offert par l'orchestre jazz du collège de Monségur, l'orchestre du collège d'Ambarès et celui du centre Peyrelongue (mal-voyants).

L'après-midi nous furent présentés deux services du conseil départemental : le Groupe Actions Handicap Gironde et la Mission Diversité Égalité. Le premier est une « entité dotée d'une charte, d'une identité visuelle, d'une lettre de mission pour chaque membre », ce que nous avions demandé en vain pendant trois ans lorsque je siégeais au Conseil Départemental de la Citoyenneté et de l'Autonomie (CDCA). Ce dernier, qui est antérieur au GAHG et qui apparemment est positionné sur le même thème n'a jamais été cité de toute la journée. Mais je suppose que ce groupe vient faire part de ses travaux au CDCA et lui demande de les approuver, si le mode de fonctionnement n'a pas changé.

J'aurais bien voulu rappeler l'existence du CDCA, mais, contrairement au matin, la parole n'a pas été donnée à la salle l'après-midi. Dommage.

Et ce n'est pas fini...

 

Le CDCA n'existe pas !
Le CDCA n'existe pas !
Le CDCA n'existe pas !
Le CDCA n'existe pas !
Le CDCA n'existe pas !
Le CDCA n'existe pas !
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Le CDCA n'existe pas !
Le CDCA n'existe pas !
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20% des élèves infirmiers abandonnent leurs études

9 Novembre 2022, 12:30pm

Publié par Bernardoc

In La Tribune du 9 novembre 2022


Alors que la France fait face, depuis de nombreux mois, à une pénurie de soignants, 20% des élèves en écoles d'infirmières « abandonnent leurs études », déplore François BRAUN. Pour expliquer ce renoncement, le ministre de la Santé pointe notamment leur « précarité » financière, et même la « maltraitance » subie durant les stages de formation.

La fuite des blouses blanches débute dès l'école. Dans les instituts de formation aux soins infirmiers (Ifsi), qui intègrent chaque année plus de 30.000 nouveaux étudiants et étudiantes, « 20%, en gros, abandonnent leurs études » au cours de leur cursus de trois ans.

Ce phénomène « me préoccupe vraiment beaucoup », a ajouté le ministre de la Santé, précisant que « l'abandon des études » était aussi « de l'ordre de 10% en médecine ».

Chez les infirmiers, les défections massives s'expliquent d'abord par les « problèmes de précarité des étudiants », en particulier des « bourses versées en retard » par les régions, notamment en Île-de-France, a expliqué François BRAUN. « Quand il faut attendre la deuxième partie du mois la bourse qu'on doit avoir le premier jour, c'est compliqué », a-t-il insisté.

Mais là n'est pas la seule cause selon le ministre. Le renoncement est aussi lié à « la maltraitance en stage », qui débute dès l'entrée en Ifsi. « Pour leur premier stage, en première année, ils vont se retrouver en Ehpad ou en gériatrie, c'est quasi systématique », a-t-il affirmé, mais « comme ils n'ont pas de compétences d'infirmières, on leur dit « On manque d'aides-soignants, donc tu vas faire les toilettes », et en plus ils se font engueuler ».

« Ce type de stage à très forte pression, il faut les mettre plutôt en fin d'études », estime François BRAUN. Selon lui, pour « le premier stage, on doit faire briller leurs yeux, ils doivent être en réa, aux urgences, dans des services très pointus. » »

François BRAUN a par ailleurs défendu la suppression du concours d'entrée dans les Ifsi, qui sélectionnait « des jeunes préformatés pour rentrer dans le cadre ». La sélection via Parcoursup, décriée par les étudiants, permet au contraire d'attirer « des jeunes avec des parcours complètement différents », auxquels « il faut que le cadre de formation s'adapte ».

Et ce n'est pas fini...

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Encore Siné mensuel

20 Octobre 2022, 00:29am

Publié par Bernardoc

Et ce n'est pas fini...

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A quand un service public pour "Colissimo" ?

6 Octobre 2022, 15:22pm

Publié par Bernardoc

J'arrive à la maison vers 14h30, je relève la boîte aux lettres et je vais travailler à l'ordinateur. Soudain je vois apparaître un message :"Nous n'avons pu vous remettre votre colis." Je retourne à la boîte aux lettres et il y avait un avis de passage. Le livreur n'a même pas essayé de sonner (la sonnette date d'un mois et elle fonctionne).

J'ai essayé d'envoyer une protestation par écrit, mais le site de la poste est tellement confus que je n'y suis pas arrivé. J'ai donc téléphoné et j'ai laissé éclater ma colère. La brave dame qui était au bout du fil (je ne sais pas où) en a pris plein les oreilles. Je lui ai dit qu'elle n'y était pour rien et elle a eu droit à tout depuis la double distribution quotidienne du courrier jusqu'à la votation citoyenne de 2009 et le sens du service public. J'en ai profité pour faire de la pub pour Scopti et la marque 1336 en lui expliquant la lutte de la CGT. Je lui ai aussi parlé des cadences infernales imposées aux livreurs et de mes camarades retraités de la FAPT qui ont du mal à reconnaître l'entreprise qu'ils ont fait vivre pendant des années.

Elle m'a dit qu'elle ferait remonter ma réclamation, c'est à dire, je présume, l'enterrement d'une plainte orale.

Et ce n'est pas fini...

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Portrait-robot des Français de 65 ans

5 Octobre 2022, 15:49pm

Publié par Bernardoc

par Julie De La Brosse, Jeanne Ferney, Emmanuelle Réju Et Nicolas Senèze

in La Croix du 5 octobre 2022 (extraits)

Le gouvernement envisage de décaler l’âge minimum de départ à la retraite à 65 ans.

Quel est l’état de santé des Français à cet âge ? Leur espérance de vie ? Combien sont-ils, d’ores et déjà, à travailler encore ? Portrait-robot des quelque 800 000 Français de 65 ans.

Quel bilan de santé ?

65 ans, c’est l’un des trois âges « clés » choisis par le ministère de la santé et de la prévention pour offrir aux Françaises et Français une consultation médicale gratuite. À raison, selon le docteur Bertrand Fougère, professeur de gériatrie et de gérontologie au CHRU de Tours. « C’est le moment où arrivent les premières pathologies, les premières comorbidités, les premiers décès d’amis du même âge… »

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les statistiques ne sont pas très réjouissantes. En France, la moitié des cas de cancer survient après 65 ans. La prévalence des maladies chroniques augmente, elle aussi.Première pathologie chronique en France, l’hypertension artérielle touche environ 65 % des personnes âgées de cet âge et au-delà. 65 ans, c’est aussi l’âge moyen des personnes diabétiques en France, selon Santé publique France. « Et 80 % des gens qui ont une insuffisance cardiaque ont plus de 65 ans », ajoute Bertrand Fougère.

Quant aux accidents vasculaires cérébraux, ils touchent des plus de 65 ans dans trois cas sur quatre. N’en jetez plus !

Reste que le tournant des 65 ans marque l’apparition de la première « incapacité ». « Cela ne veut pas dire qu’on est en chaise roulante, mais que l’on peut commencer à avoir besoin d’aide dans certains actes de la vie quotidienne : mettre ses chaussures, faire sa déclaration d’impôt sur Internet… », explique Bertrand Fougère.

Le tableau n’est cependant pas si noir qu’il n’y paraît. « Moins de 10 % des 65-74 sont en perte d’autonomie...C’est plus tard que les choses se compliquent, à partir de 75 ans et au-delà, où la perte d’autonomie atteint 30 % », indique le spécialiste.

Quelle espérance de vie ?

Ces questions de santé se répercutent sur l’espérance de vie. L’Insee calcule en effet l’espérance de vie des Français à 65 ans, qui est de 23,2 ans pour les femmes et 19,1 ans pour les hommes. Des chiffres qui stagnent depuis 2014, après être fortement remontés depuis les années 1990.

Mais si on regarde l’espérance de vie sans incapacité, les chiffres sont nettement moins bons : 12,1 ans pour les femmes et 10,6 ans pour les hommes. Aussi, si la France est en tête des pays de l’Union européenne pour l’espérance de vie à 65 ans, elle ne figure qu’en septième position pour celle sans incapacité pour les femmes, et en neuvième position pour les hommes. Les chiffres s’améliorent toutefois : « Entre 2008 et 2020, l’espérance de vie sans incapacité à 65ans a crû plus vite que l’espérance de vie », note l’Insee.

Ce sont les disparités sociales qui jouent le plus sur le temps restant à vivre au-delà de 65 ans.« On a plus de chances de décéder à 65 ans parce qu’on est pauvre que parce qu’on a du diabète ou de l’hypertension. »

En 2021, le quotidien Libération avait publié un graphique soulignant que 30 % des plus pauvres étaient déjà morts à 65 ans, contre moins de 10 % des plus riches.

« Si, en moyenne, la durée de retraite en France est de vingt ans, on s’aperçoit que, pour ces hommes pauvres, elle ne sera que de seize ans et demi, note-t-il. Et même parmi eux, il y a de fortes disparités : 10 % n’arriveront pas à l’âge de la retraite, 20 % n’auront que cinq ans de retraite, et 30 %, moins de dix ans. » Ce qui signifie qu’un quart des hommes les plus pauvres ne peut espérer une retraite supérieure à dix ans, ne restant ainsi que peu longtemps dans les statistiques des plus de 65 ans…

« Pour eux, deux ou trois ans de plus avant de partir à la retraite, soit deux ou trois ans de retraite en moins, c’est considérable, commente Ulysse Lojkine. Et on ne parle pas d’un phénomène marginal, mais de millions d’hommes ! »

Qui travaille encore ?

À 65 ans, 10 % des Français travaillent encore, une proportion repartie à la hausse depuis une dizaine d’années, du fait des réformes successives touchant le régime de retraite.

La configuration familiale joue un rôle particulier dans le travail des femmes entre 65 et 74 ans : près de la moitié des femmes actives à ces âges sont seules ou à la tête d’une famille monoparentale, contre un peu plus d’un tiers quand elles sont inactives.

La part des personnes non retraitées désirant ne partir à la retraite qu’à 65 ans ou plus tard s’est stabilisée autour de 13 %, selon le baromètre d’opinion réalisé chaque année par la Direction de la recherche des ministères sociaux (la Drees). C’est peu, mais c’est quand même le double qu’en 2000.

Enfin, les personnes de 65 ans et plus qui sont actuellement à la retraite ne sont pas inactives pour autant, en témoigne l’importance du bénévolat dans cette tranche d’âge. C’est parmi les 65 ans et plus que le taux d’engagement associatif est le plus élevé, à 31 %. Une proportion qui a baissé cependant depuis 2016, où elle s’affichait à 35 %.

France Bénévolat y voit plusieurs raisons : le relèvement progressif de l’âge réel de départ à la retraite, des difficultés croissantes en fin de carrière « qui engendrent le besoin de souffler » et la nécessité de se consacrer à sa famille.

Quel est leur niveau de vie ?

À 65 ans, le revenu des ménages est pour l’instant moins élevé qu’à 45 ans, puisque à cet âge 90 % des Français sont déjà à la retraite, et perçoivent donc des revenus inférieurs à leur ancien salaire.

Outre les prestations de retraite, les revenus des 65 ans sont ainsi composés à 18 % des revenus de leur patrimoine (contre 9,5 % pour l’ensemble de la population) et à 2 % seulement de prestations sociales (contre 5,7 % en moyenne).

Et ce n'est pas fini...


 

 

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Uber Eats met 2 500 sans-papiers à la rue et on les regarde sans broncher

3 Octobre 2022, 11:00am

Publié par Bernardoc

Par Gurvan Kristanadjaja Journaliste au service Société in Libération du 1er octobre 2022

 

Uber vient de fermer une usine en France et de licencier 2 500 personnes. Enfin, pas tout à fait mais c’est tout comme : ces dernières semaines, la filiale «Eats» de la firme américaine a désactivé les comptes de plus de 2 500 travailleurs sans papiers suspectés d’être frauduleux. Ils se retrouvent sans travail et sans compensation. Uber a imposé depuis son arrivée en France en 2011 le recours aux indépendants pour plus de «flexibilité» : c’est la liberté de pouvoir rompre les contrats de 2 500 livreurs, sans préavis et sans avoir à s’en expliquer.

On fait face, encore et toujours, à l’hypocrisie d’Uber. Quand elles sont arrivées en France en 2015, les plateformes ont attiré des passionnés du vélo et des étudiants venus chercher là un complément d’activité. Au fil des mois, leurs rémunérations ont considérablement baissé pour compenser les pertes. Ils ont fini par quitter ce milieu pour laisser leur place à d’autres, plus précaires. Depuis 2019, donc, ce sont principalement des sans-papiers qui composent la flotte de livreurs dans les grandes villes. Une étude menée en 2022 à Paris et dans la petite couronne sur un échantillon de 500 livreurs affirme que seuls 9 % d’entre eux étaient de nationalité française. Il n’y a qu’à se pointer devant un fast-food à midi et échanger avec eux pour le constater : la plupart viennent d’Afrique subsaharienne, du Maghreb ou du Bangladesh. Pour Uber Eats, ils roulent sept jours sur sept sans protection, parfois sur des Vélib et touchent à peine plus de 500 euros par mois via un système de sous-location de comptes. Du côté de la plateforme, la direction a longtemps nié faire travailler des livreurs sans papiers. Quand on les interrogeait sur le sujet, ils déclinaient toute responsabilité, préférant se retrancher derrière leurs «algorithmes». S’il existait des dérives, elles étaient l’unique responsabilité des autoentrepreneurs qui se plaçaient «dans l’illégalité» en sous-louant leurs comptes. Mais quand le gouvernement a finalement tapé du poing sur la table (gentiment, hein) en 2022 dans le cadre de la signature d’une charte pour lutter contre la sous-location irrégulière des comptes de livreurs, ils ont feint de découvrir le phénomène et ont déconnecté tous les comptes suspects.

Il faut écouter Mohamed, Aboubacar, Amidou et les 2 500 autres livreurs qui ont perdu leur job et manifesteront ce samedi. Ils racontent les livraisons sous la pluie la journée, les dîners aux Restos du cœur le soir et les nuits dans les foyers du 115. Ils relatent la traversée de la Méditerranée, la mort de leurs amis sur la route. Ils prennent un ton solennel quand ils parlent de la «France», la «patrie des droits de l’homme» où ils ont rêvé leur émancipation mais se retrouvent à trimer pour livrer des sushis. Certains osent prononcer le mot interdit, ils tonnent : «On est des esclaves !» Ils disent que nous, les Français, on les a applaudis quand ils livraient pendant le Covid. Et qu’on les regarde les bras ballants, avec l’envie de leur répondre «je suis désolé» plutôt que de se rebeller.

Et ce n'est pas fini...

 

 

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Le travail à l’heure des grandes solitudes

27 Septembre 2022, 10:49am

Publié par Bernardoc

Le développement du télétravail et plus généralement l’individualisation des tâches et le management par le chiffre isolent davantage les salariés. Avec de graves conséquences psychosociales

Autonomie et manque de moyens

L’évaluation pour seul lien

Socialiser en dehors du travail

Si le télétravail et le management ont isolé les salariés, comment les syndicats peuvent-ils les aider ? « Depuis le Covid, les salariés sont seuls, donc on a une multiplication des sollicitations individuelles », reconnaît Sophie Binet, secrétaire générale de l'Ugict-CGT. Mais la priorité reste de créer du collectif. « Le syndicalisme est un réseau, un moyen d’échanger et se serrer les coudes. On essaie de m’isoler dans ma relation avec l’entreprise, le syndicat peut être là pour me soutenir. On le vend comme service individuel et service collectif », affirme Raphaëlle Bertholon (CFE-CGC). On peut aussi voir les choses ­différemment, comme le sociologue Roger Sue. Selon lui, « plus d’individualisation ne veut pas dire moins de socialisation, mais ailleurs que sur le lieu de travail ». L’adieu à la vie de bureau, en somme.

Le titre et les sous-titres de cet article du Monde sont suffisamment éloquents : rien à rajouter à ce que disent les deux syndicalistes.

Et ce n'est pas fini...

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Travailler plus ?

25 Août 2022, 11:07am

Publié par Bernardoc

Fanny Marlié in Alternatives économiques du 25 août 2022 (extraits)


 

En 2022, mourir au travail n’est pas rare. Deux travailleurs français meurent chaque jour, soit quatorze par semaine, et plus de 700 par an – 790 en 2019, si l’on se fie aux décomptes de la Sécurité sociale concernant le régime général (733 décès) et le régime agricole (57). Des chiffres incomplets, puisqu’ils n’incluent pas la fonction publique ni les indépendants, en particulier les micro-entrepreneurs.

Dans son ouvrage Accidents du travail, des morts et des blessés invisibles (Bayard, 2021), la sociologue Véronique Daubas-Letourneux, enseignante- chercheuse à l’Ecole des hautes études en santé publique (Ehesp), questionne les causes structurelles de cette invisibilité. Au-delà des chiffres, elle y interroge l’intensification du travail (stress, fatigue, sous-effectifs, délais courts) et son organisation souvent informelle (sous-traitance), aboutissant parfois à l’irréparable. Face au déni, elle tient à rappeler ce qui devrait tenir de l’évidence : « Les accidents du travail sont dus au travail. »

« Le terme “accident” renvoie à la notion de hasard. Quand on dit d’un événement qu’il est accidentel, c’est qu’il est, par principe, de nature imprévisible, nous détaille-t-elle. En réalité, il y a une vraie régularité du risque de se blesser et de mourir au travail selon les secteurs d’activité. »

Les résultats de l’enquête réalisée par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, et publiée en août 2021 le prouvent : le nombre et la fréquence des accidents graves du travail sont les plus élevés dans l’intérim, la construction, le médico-social, l’agriculture, la sylviculture ou encore la pêche. La finance, l’informatique ou le raffinage font, à l’inverse, partie des secteurs les moins à risque.

Cette stratification sociale explique en partie l’absence de mobilisation sur le sujet selon Véronique Daubas-Letourneux : « L’invisibilisation de ces décès dans le débat public s’explique par l’invisibilisation au sein de la société de ces métiers pourtant essentiels, qu’il s’agisse d’ouvriers ou de femmes travaillant dans le secteur du soin et de l’aide à la personne, particulièrement touchés par les accidents du travail. Ce sont également des métiers où la syndicalisation est difficile, voire, dans certains cas, risquée. »

Pour tenter d’alerter l’opinion, le 28 avril, Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, un groupe intersyndical et associatif a organisé une journée d’action intitulée « Halte à l’impunité patronale ». Dans un communiqué de presse, il décrivait « une hécatombe » qui « décime le monde du travail », résultat selon lui de « pratiques patronales et gouvernementales concertées ».

A travers un dossier minutieux, il détaillait l’ampleur du phénomène et dénonçait l’absence de données complètes, les chiffres qui stagnent depuis 2010 et la sous-déclaration des accidents du travail. Se dessine un système favorable à l’impunité des employeurs : développement de la sous-traitance, de l’intérim, baisse du nombre d’inspecteurs, médecine du travail dépendante des donneurs d’ordre, etc. Sans oublier que beaucoup de morts échappent encore au compteur.

Dans le système des accidents du travail, les décès représentent la partie émergée de l’iceberg. S’y attaquer suppose déjà de commencer par déclarer tous les accidents liés au travail. Or, beaucoup d’entre eux (48%) ne le sont tout simplement pas.

Selon Jérôme Vivenza, membre de la direction confédérale de la CGT, la pression à la sous-déclaration de la part des entreprises semble s’intensifier depuis quelques années. « Ce phénomène de sous-déclaration est une injustice pour les salariés concernés, qui sont privés d’accès à une réparation financière, et il freine le développement de la prévention », pointe le syndicaliste.

Comparée aux autres pays européens, la France fait figure de mauvais élève et arrive tristement à la première place en matière de nombre d’accidents mortels au travail : 3,5 accidents reconnus pour 100 000 salariés, contre 1,7 en moyenne. Les mondes du travail allemands, suédois et néerlandais sont environ trois fois moins meurtriers. Si la France devance même les pays de l’Est (Bulgarie, Lituanie, Roumanie) et la Grèce, cette réalité est néanmoins à nuancer. « Ces données s’expliquent notamment par des procédures défaillantes de reconnaissance et de réparation des accidents du travail dans ces pays-là, souligne Jérôme Vivenza.

La France est le seul pays européen où les courbes continuent de grimper (+1%).

Les patrons français se soucient un peu moins de la sécurité de leurs salariés que leurs voisins européens. Selon l’enquête Esener menée par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, ils n’étaient que 55 % en 2019 à réaliser régulièrement l’évaluation annuelle des risques professionnels – pourtant obligatoire depuis une directive européenne datant de 1989. Ce taux est de 75 % en moyenne au sein de l’Union européenne.

A la mi-mars 2022, le gouvernement s’est saisi de cette question en publiant un plan pour la prévention des accidents du travail graves et mortels (ATGM) inclus dans le plan santé au travail 2022-2025. Au programme : davantage de prévention (actions de sensibilisation et de formation, informations sur les aides à la prévention, meilleur suivi des travailleurs intérimaires, etc.), mais pas de rallonge budgétaire spécifique. En 2022, le projet de loi de finances prévoit de consacrer un peu plus de 24 millions d’euros à la santé et la sécurité au travail.

« L’organisation du travail n’y est pas du tout interrogée, regrette Louis-Marie Barnier, docteur en sociologie, chercheur associé au Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (Lest) et syndicaliste à la CGT. On reste sur une approche encore trop individuelle des accidents du travail. »

Pour le groupe intersyndical et associatif organisateur de « Halte à l’impunité patronale », « la démolition des contre-pouvoirs des salariés sur leurs conditions de travail » explique, en partie, les chiffres des accidents du travail en France. Parmi la baisse de ces « contre-pouvoirs », Jérôme Vivenza cite pêle-mêle : la suppression des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) par les ordonnances Macron de septembre 2017, le manque d’inspecteurs du travail (1 796 pour 20 millions de salariés) ou encore la dépendance du médecin du travail vis-à-vis du chef d’entreprise (dans les entreprises d’au moins 2 200 salariés, le médecin du travail est salarié de l’entreprise).

Affichée comme une simplification des instances dédiées au dialogue social, la suppression des CHSCT a dilué les questions de santé dans une instance unique, le comité social et économique (CSE). Pour les remplacer, la législation a prévu la création de commissions santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT), obligatoires uniquement dans les entreprises d’au moins 300 salariés, ainsi que dans celles qui sont exposées à des risques graves. Au total, selon France Stratégie, 28 % des salariés, travaillant souvent dans une PME, ne sont plus couverts par une instance dédiée aux questions de sécurité et conditions de travail.

Récemment, la Confédération européenne des syndicats (CES) a dressé un constat terrifiant : au rythme actuel, l’horizon zéro mort en Europe ne serait pas atteint avant 2055. Encore faudrait-il que les pays se fixent un objectif en la matière. Pour Véronique Daubas-Letourneux, « Il est urgent de faire des morts au travail un sujet politique », conclut-elle.

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Nouvelle-Aquitaine : les jeunes face à l'emploi en cinq chiffres

21 Juillet 2022, 11:14am

Publié par Bernardoc

In La Tribune du 21 juillet 2022


L'insertion professionnelle des jeunes âgés de 16 à 29 ans en Nouvelle-Aquitaine est plus délicate que dans les autres régions de la côte Atlantique mais meilleure qu'en Occitanie. Un constat dressé par une note de l'Insee de juillet 2022 portant sur des données de 2017. Le résumé en cinq chiffres clef.

- Seulement 25 % de la population en âge de travailler a entre 16 et 29 ans

Avec 886.500 jeunes âgés de 16 à 29 ans en 2017, soit 25 % de la population en âge de travailler contre 27 % en moyenne en France, la Nouvelle-Aquitaine est la région de France métropolitaine avec la plus faible part de jeunes dans sa population en âge de travailler derrière la Corse. Un constat qui peut s'expliquer notamment par le poids des départements ruraux et par l'attractivité de la région auprès des retraités et des quadragénaires avec enfants, explique l'Insee Nouvelle-Aquitaine dans une note dédiée publiée le 5 juillet 2022. Parmi ces jeunes de 16 à 29 ans, 55 % se considèrent comme actifs et 45% comme inactifs


- 13 % des jeunes se déclarent au chômage

13 % des jeunes néo-aquitains se déclarent au chômage, un taux relativement identique aux régions avoisinantes. Mais ce taux de chômage est de quatre points supérieur à celui des 30-64 ans (9 %). Le manque d'expérience et l'absence de diplômes expliquent notamment cet écart. En revanche, les jeunes de 16 à 29 ans restent moins longtemps au chômage que leurs aînés.


- 37 % de contrats courts et précaires

37 % des contrats signés par les jeunes néo-aquitains sont des contrats courts et précaires (CDD, Intérim, emplois aidés) tandis que 26 % d'entre eux sont en CDD contre 24 % ailleurs en France. Pour payer leurs études ou tout simplement pour débuter dans la vie professionnelle, les jeunes ont davantage tendance à accepter des emplois avec une rémunération faible (temps partiel, emplois saisonniers, commerce et services) : 10,4 €/heure contre 14.6 €/heure chez les 30-64 ans. Par ailleurs, les jeunes néo-aquitains sont un peu moins souvent cadres que dans les autres régions (6 % des jeunes en emploi dans la région contre 7 %). Enfin, le diplôme reste déterminant dans l'insertion professionnelle : parmi les 17 % de jeunes non diplômés, 10 % sont au chômage et 9 % sont inactifs. A contrario, parmi les 10 % de bac +3/+4, 9 % sont au chômage et 1 % sont inactifs.


- +35 % de contrats d'apprentissage en 2021

45.000 en 2020, 61.141 en 2021, la hausse des contrats d'apprentissage signés est significative dans la région (+35% en 2021) et fait suite "à l'augmentation de 40 % entre 2019 et 2020". La volonté de travailler, l'importance du diplôme et l'ampleur des soutiens publics déployés ces dernières années poussent les jeunes et les entreprises néo-aquitaines à se saisir de ce type de contrat qui progresse dans les entreprises de toutes tailles.

- Quatre départements fragilisés

Charente-Maritime, Charente, Dordogne et Lot-et-Garonne : quatre départements de Nouvelle-Aquitaine s'avèrent "fragiles" face à la question de l'insertion professionnelle chez les jeunes. Ces départements se caractérisent par une proportion élevée de jeunes inoccupés (22 % en Lot-et-Garonne contre 17 % dans la Vienne par exemple) et non-diplômés (20.7 % en Lot-et-Garonne contre une moyenne de 17 % en Nouvelle-Aquitaine). Les disparités sont grandes et sont dues à plusieurs faits : qualité de vie, offre de structures d'enseignement supérieur, opportunité d'emplois. Par exemple, les grands pôles universitaires se concentrent en Gironde, dans la Vienne et dans la Haute-Vienne.

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