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Le blog de Bernard SARLANDIE

regards sur le monde

Vous avez dit « télétravail » ?

4 Novembre 2020, 09:31am

Publié par Bernardoc

Télétravail : pourquoi il faut sortir de la loi de la jungle L'Humanité

Les partenaires sociaux se penchent sur le télétravail en confinement Les Echos

Deux titres du 3 novembre 2020.

En effet, lors du premier confinement, certains travailleurs (surtout des cadres, fort peu de plombiers) ont été contraints de poursuivre leur travail à la maison. Mais comment s'y sont-ils pris ? Lorsqu'il s'agissait d'un couple, je suppose qu'ils devaient se relayer pour assurer l'enseignement aux enfants et poursuivre leur travail sur leurs outils personnels.

Ce n'est pas ce que l'on peut qualifier de « télétravail », mais plutôt de « travail à la maison ».

Le télétravail, s'il permet de réduire la fatigue et le temps de transport, doit pouvoir s'effectuer dans des conditions raisonnables, et non pas être le résultat de bricolage plus ou moins réussi. C'est l'entreprise qui doit fournir le matériel, équivalent à celui du bureau, participer à l'abonnement internet et fournir des équipements ergonomiques afin de prévenir les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques).

C'est à ces conditions que l'on pourra véritablement utiliser le vocable de « télétravail ».

Retraité, je ne suis pas vraiment concerné, mais militant associatif et syndical j'ai essayé de participer à plusieurs réunions en visio, mais j'ai abandonné : Orange n'a pu installer la fibre chez moi, l'ADSL est aléatoire et jongler entre le téléphone et la tablette (pas de caméra sur mon ordinateur fixe) n'est pas des plus confortables.

J'espère donc que les négociations entamées hier aboutiront.

Et ce n'est pas fini...

 

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Enfin !

3 Novembre 2020, 11:36am

Publié par Bernardoc

Tiré de Geo

Le Sri Lanka a commencé à renvoyer au Royaume-Uni 242 conteneurs de déchets dangereux, notamment biomédicaux, arrivés illégalement dans le pays après une bataille judiciaire qui a duré deux ans, ont indiqué samedi des responsables.

Les 20 premiers conteneurs de déchets biomédicaux, dont certains provenant de morgues, ont été chargés sur le MV Texas Triumph vendredi, et 65 autres conteneurs seront chargés d'ici une semaine, a indiqué un porte-parole des douanes, Sunil Jayaratne.

"Le reste sera envoyé dès qu'un autre bateau sera disponible", a-t-il ajouté.

Un tribunal avait ordonné le 14 septembre le renvoi au Royaume-Uni de ces conteneurs. La cour d'appel avait également ordonné des poursuites judiciaires contre l'importateur local qui avait fait venir entre septembre 2017 et janvier 2018 ces déchets, provenant notamment d'hôpitaux et de morgues et comprenant des parties de corps humains, en affirmant qu'ils étaient destinés à être recyclés.

L'organisation militante Centre for Environmental Justice (CEJ) avait saisi le tribunal pour demander le rapatriement des conteneurs.

Selon la douane sri lankaise, les déchets, qui comprenaient également des tonnes de plastique, ont tous été importés en violation des règlementations locales et internationales.

Selon les autorités, qui avaient été alertées par la puanteur des conteneurs, retrouvés abandonnés au port de Colombo et sur une zone franche voisine, ils contenaient notamment des bandages, des chiffons et des parties de corps humains en provenance de morgues.

Plusieurs pays d'Asie, lassés d'être la décharge des grands pays développés, ont renvoyé ces deux dernières années des conteneurs de déchets vers leur pays d'origine. Parmi eux figurent les Philippines, l'Indonésie et la Malaisie.

Quand les pays dits « développés » auront-ils une attitude écoresponsable ? Cette expédition de poubelles a un bilan carbone déplorable et prive aussi les pays envoyeurs de milliers d'emplois.

Et ce n'est pas fini...

 

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C'est reparti !

30 Octobre 2020, 08:49am

Publié par Bernardoc

Nous voilà reconfinés pour un mois minimum. C'est vraiment pas le pied, mais si cela nous permet de survivre, on va s'y plier.

Je ne suis pas allé voir la coiffeuse avant, et pourtant je sens bien que cette année le père-noël n'ira pas visiter les bambins de la crèche.

Le théâtre balbutiait, je me demande si la covid ne sera pas venue à bout de notre troupe. La chorale n'a toujours pas repris. Nous reverrons-nous d'ici le mois de juin ?

Ce soir nous devions aller au théâtre, dans le cadre du festival occitan de Gironde. Nous n'irons pas voir « Je ne parle pas occitan en public ».

Demain nous célébrons nos 46 années de mariage, eh bien ce sera une fête confinée.

Pour la première fois, nous faillirons à la promesse faite à notre mère d'aller fleurir notre quinzaine de tombes en Dordogne.

Les bassins de lumière vont nous rembourser nos billets pour l'exposition Klimt. J'espère qu'elle sera prolongée de la durée du confinement.

Le travail aux archives de l'Institut d'Histoire Sociale est à nouveau remis à une date ultérieure.

Heureusement l'entreprise d'élagage n'est pas confinée et notre jardin sera plus beau ce soir.

Et je vais me remettre à lire les polars régionaux, comme au printemps.

Portez-vous bien et prenez soin de vous en attendant le prochain confinement (François Morel vient de nous expliquer comment il ferait au 23ème!)

Et ce n'est pas fini...

 

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Une autre raison de sortir masqué.

28 Octobre 2020, 08:35am

Publié par Bernardoc

D'après 20 Minutes avec AFP , le 27/10/20

A long terme, la pollution pourrait jouer un rôle dans la mortalité liée au coronavirus. Une étude internationale montre ce mardi que respirer un air pollué augmente de 15 % en moyenne dans le monde le risque de mourir de la Covid-19.

L’étude parue dans la revue spécialisée Cardiovascular Research s’attache à évaluer dans quelle proportion cette pollution, déjà à l’origine de décès prématurés, pourrait également influer sur la mortalité liée à la Covid-19. Cette proportion serait d’environ 19 % en Europe, de 17 % en Amérique du Nord, d’environ 27 % en Asie de l’Est, selon les estimations du professeur Jos LELIEVEL de l’Institut Max Planck de chimie à Mayence (Allemagne) et de ses collègues.

Mais les auteurs n’établissent pas de relation de cause à effet direct entre cette pollution et la mortalité Covid. Ils ont utilisé des données épidémiologiques antérieures américaines et chinoises sur la pollution de l’air et le Covid-19 et sur le SRAS de 2003, maladie similaire à la Covid. Ils les ont combinées avec des données satellitaires sur l’exposition mondiale aux particules fines polluantes et des données des réseaux de surveillance de la pollution au sol, pour faire leurs calculs.

Les particules polluantes semblent augmenter l’activité d’un récepteur, appelé ACE-2, situé à la surface des cellules, impliqué dans la manière dont Covid-19 infecte les patients, selon les chercheurs. « Nous avons donc un "coup double" : la pollution de l’air endommage les poumons et augmente l’activité de l’ACE-2, ce qui conduit à une meilleure absorption du virus », selon le Pr Thomas MUNZEL (Université Johannes Gutenberg, Mayence), co-signataire de l’étude.

« La transition vers une économie verte avec des sources d’énergie propres et renouvelables favorisera à la fois l’environnement et la santé publique, au niveau local en améliorant la qualité de l’air et au niveau mondial en limitant le changement climatique », plaident-ils. Jugeant « extrêmement probable » l’existence d’un lien entre la pollution de l’air et la mortalité due à la Covid-19, Anna HANSELL, professeur d’épidémiologie environnementale (Université de Leicester) estime pour sa part « prématuré d’essayer de le quantifier précisément ».

Elle évoque « de nombreuses autres bonnes raisons d’agir maintenant » pour réduire la pollution de l’air, que l’OMS associe déjà à 7 millions de décès par an dans le monde (4,2 millions de ces décès liés à la pollution de l’air extérieur et le reste à la pollution de l’air intérieur).

Et ce n'est pas fini...

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Au sujet du télétravail.

2 Septembre 2020, 12:06pm

Publié par Bernardoc

D'après un document UGICT.

Résultats d'une enquête syndicale :

Pour 78 % des répondant·es, pas de mise en place d’un droit à la déconnexion.

Pour 78 %, pas de définition des plages horaires pendant lesquelles il faut être joignable.

Pour 40 % des cadres, une augmentation de la charge de travail.

Pour 33 % des cadres, une anxiété inhabituelle.

Pour 97 % pas d’équipements ergonomiques de travail mis à disposition.

Pour 84 % pas de prise en charge des frais de connexion et des logiciels.

Propositions :

1. Évaluer

Un bilan du télétravail tant en situation dite normale que durant le confinement doit être présenté dans les instances représentatives du personnel (CHSCT, CSSCT et CSE) ainsi qu’aux organisations syndicales dans le cadre de leurs prérogatives respectives.

2. Négocier

Il faut ouvrir des négociations au niveau national et dans toutes les entreprises où la situation le nécessite. L’objectif est de protéger des mal­traitances vécues pendant le confinement, pour assurer de bonnes conditions d’exercice professionnel et pour préserver la qualité du travail.

3. Encadrer

Les diverses formes de travail à distance doivent être encadrées et suivies dans le temps. C'est du bon sens.

4. Vigilance !

Jusque-là méfiants, certains employeurs voient maintenant dans le télétravail la possibilité de transformer les télétravailleur·es en salarié·es indépendant·es, en dehors de la règlementation sur le temps de travail et les frais professionnels, avec une obligation de résultat au lieu de l’obligation de moyens, et en cassant totalement le collectif de travail.

Les représentants du patronnat refusent un accord national interprofessionnel ou une nouvelle réglementation, expliquant que la période est "propice aux innovations" et qu’il ne faut surtout pas les freiner. Dans de nombreuses entreprises, les employeurs conditionnent le télétravail au fait d’être en forfait jours.

Oui mais :

1. Nous voulons que toutes les dépenses soient réellement prises en charge
2. Nous voulons travailler moins, et pas à n’importe quelle heure
3. Nous voulons garder le contact avec nos collègues
4. Chacun doit avoir le choix, chacun s’organise comme il veut
5. Nous voulons un vrai droit à la déconnexion et un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso
6. Nous voulons des garanties d’égalité entre les femmes et les hommes
7. Nous voulons repenser et réorganiser le management
8. Nous voulons des lieux de travail adaptés
9. Nous voulons des droits spécifiques en cas de problèmes de santé
10. Nous voulons des mesures de protection quelle que soit notre situation ou notre statut

Afin de :

Empêcher le dumping
Mieux maitriser le contenu et l'organisation du travail
Préserver le collectif de travail

Et ce n'est pas fini...

 

 


 


 

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Hommage à Cuba.

8 Août 2020, 15:47pm

Publié par Bernardoc

Après un long combat, la maladie a triomphé du président de France-Cuba Gironde, José NOGUES. Je suis sûr qu'il aurait relayé cet appel à une récompense bien méritée.

Le prix Nobel de la Paix récompense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix » selon les volontés, définies par le testament d’Alfred Nobel. Cela comprend la lutte pour la paix, les droits de l’homme, l’aide humanitaire et la liberté.

Avec ce rappel la demande qui s’exprime avec force dans le monde pour que les brigades médicales cubaines Henry Reeve se voient attribuer le prix Nobel de la Paix apparait plus qu’en accord avec l’objet de cette nomination prestigieuse.

Cuba, dans le contexte si difficile de la pandémie du Covid-19 qui a frappé et frappe le monde entier, faisant des milliers de victimes, a pu dépêcher, dans les pays qui en faisaient la demande, près de 30 brigades médicales, appelées brigades Henry Reeve, du nom d’un jeune combattant états-unien, venu combattre au coté des cubains et mort à Cuba en 1876.

Ces brigades médicales spécialisées dans les situations de désastres, de catastrophes et de graves épidémies, créées en 2005 par Fidel Castro, sont intervenues dans de nombreux pays du monde pour apporter leur savoir- faire, aider les équipes médicales locales, et sauver des milliers de vies humaines.

Aucun pays du monde n’a pu apporter un tel soutien humanitaire dans la lutte contre cette pandémie.

Partout où ces brigades sont intervenues et interviennent encore, elles sont saluées et honorées pour leur dévouement, leur professionnalisme, leur engagement sans faille.

L’aide humanitaire exceptionnelle de ces brigades Henry Reeve, face à la pandémie du coronavirus, est donc particulièrement en accord avec la récompense et la reconnaissance du prix Nobel de la Paix.

Le prix Nobel de la Paix est attribué à Oslo, en Norvège, par un Comité Norvégien créé spécialement pour cette branche du Nobel.

Au côté de Cuba, la Norvège a été un acteur important dans le processus de paix qui s’est tenu à la Havane entre 2012 et 2016, pour aboutir aux accords de paix entre les forces gouvernementales colombiennes et les FARC et qui a valu au président colombien de l’époque, Juan Manuel Santos, le prix Nobel de la Paix en 2016.

Notre association (Cuba Coopération France), avec l’appui de nombreuses personnalités et d’autres associations, soutient cette demande d’attribution du prix Nobel de la Paix aux brigades médicales cubaines Henry Reeve.

Ce serait une juste reconnaissance de l’engagement qu’elles ont apporté au service de l’aide humanitaire dans le monde.

Et ce n'est pas fini...

 

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En prévision du 17 septembre...

31 Juillet 2020, 12:29pm

Publié par Bernardoc

Sud ouest et l'AFP vous donnent les bons conseils pour être en forme le jour de la manif de rentrée.

Alors que les Français se remettent du confinement et que le virus n’a pas disparu, un intense pic de chaleur sévit en France, entraînant des risques, surtout pour les plus fragiles. Des gestes de prévention s’imposent.

Il faut se désaltérer sans attendre d’avoir soif, pour compenser l’eau perdue (par la transpiration, la respiration et les urines). Boire, oui, mais sans excès pour éviter des œdèmes et d’autres conséquences néfastes. Donc attention à ne pas "noyer" les aînés, sous prétexte de les faire boire suffisamment.

En revanche, éviter l’alcool et les boissons chargées en caféine qui ont un effet diurétique. L’alimentation contribue à l’hydratation avec les légumes et les fruits (concombre, tomate, laitue, pastèque, melon..) et les laitages (yaourts, fromages blancs).

Il faut se rafraîchir en mouillant son corps régulièrement (au moins le visage et les avant-bras) et en prenant des douches, mais pas à l’eau trop froide. Sur le moment cela fait du bien. Mais attention au choc thermique… Il en va de même pour les plongeons intempestifs dans une rivière ou un lac trop frais. On court le risque de noyade par hydrocution.

Chez soi, laisser volets, rideaux et fenêtres fermés le jour et ouvrir le soir et la nuit s’il fait moins chaud. Éviter de sortir aux heures les plus chaudes et se mettre à l’abri du soleil. Il convient également d’éviter sport et efforts intenses en plein cagnard.

Mauvaise idée : dormir à côté du ventilateur. L’air très sec risque au bout de plusieurs heures de dessécher les sinus ou la gorge et ce n’est guère conseillé aux allergiques exposés à un brassage d’impuretés.

L’utilisation de ventilateur est préconisée, y compris avec une brumisation, dans une pièce où se trouve une seule personne. Il doit être stoppé avant qu’une autre personne n’entre dans la pièce, relève la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG).

Par contre, dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou semi-clos, le ventilateur est contre-indiqué quand plusieurs personnes s’y trouvent, même si elles portent un masque, dès lors que le flux d’air est dirigé vers elles. Dans les espaces ouverts, des systèmes collectifs de brumisation sont possibles, sous réserve de maintenir la distanciation physique recommandée.

Évidemment, ne pas laisser les enfants dans la voiture : la température peut rapidement y dépasser 30 degrés. Le risque est mortel. "Visage rouge, transpiration, pleurs, inconfort" sont les premiers signes qui montrent que les bébés commencent à souffrir de la soif et la chaleur, selon l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).

En cas de malaise, ne pas négliger des signes d’alerte montrant que l’organisme commence à souffrir de la chaleur (crampes, fatigue, faiblesse et/ou insomnie inhabituelle) et penser à boire, se mettre au frais. Appeler le médecin s’ils s’aggravent ou persistent plus d’une heure.

Maux de tête violents, nausées vomissements, propos incohérents, perte de connaissance, convulsions, température supérieure à 39°C : c’est le coup de chaleur. Appeler le 15 (le Samu). Et en cas de fièvre pendant une vague de chaleur, la prise de paracétamol (Doliprane, etc.) doit être validée par un professionnel de santé, en raison du Covid-19.

Belle fin d'été à vous !

Et ce n'est pas fini...

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On leur explique le principe de la poste ?

21 Juillet 2020, 12:29pm

Publié par Bernardoc

En principe le facteur remet le pli au destinataire indiqué sur l'adresse. Becquet ne nous prendrait-il pas pour des cons, facteurs et clients ?

Et ce n'est pas fini...

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En revenant de la boulangerie.

26 Juin 2020, 11:32am

Publié par Bernardoc

C'est toujours agréable de longer les fleurs de la piste cyclable...

Et ce n'est pas fini...

En revenant de la boulangerie.En revenant de la boulangerie.En revenant de la boulangerie.

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Je soutiens ces policiers.

14 Juin 2020, 13:40pm

Publié par Bernardoc

Je connais d'autres policiers républicains, mais merci à Bernard, Noam, Robert, Samir et Stéphane d'avoir témoigné sur franceinfo d'où j'extrais ces lignes.

"Tout le monde le sait, le voit et le subit" : des policiers racontent le racisme dans leurs rangs

Chez les forces de l'ordre, la prise de parole est rare. Mais, alors que les manifestations contre les violences policières et le racisme se multiplient, certains ont accepté de témoigner de leur expérience pendant leur carrière au sein de l'institution.

"Les propos racistes, c'est tout le temps. Tous les jours." Stéphane, la quarantaine, est policier municipal depuis vingt ans, dans une ville moyenne du Sud-Ouest. Avant d'exercer ce métier, il a été médiateur de rue, pendant trois ans et demi. Il est devenu policier "pour aider les gens". "Rapidement, je me suis rendu compte que c'était un milieu raciste." Alors il tente, à son "petit niveau", de "changer les mentalités de l'intérieur". "Pendant le confinement, on effectuait des contrôles d'attestation de déplacement dans les véhicules. Souvent, et naturellement, mes collègues excusaient les personnes blanches, les jeunes femmes, qui n'avaient pas leur attestation. Mais les personnes 'de couleur' étaient verbalisées", relate Stéphane. "Profondément gêné", il signale le problème à sa hiérarchie. "J'ai débriefé avec mes collègues. Ils n'arrivent même pas à l'expliquer, pour eux, c'est naturel."

La police est-elle raciste ? En 2019, vingt-deux enquêtes engagées contre des policiers pour des propos racistes ont été transmises à la justice, selon le ministre de l'Intérieur. Sur 150 000 policiers, "22 personnes c'est, finalement, très peu, mais ce sont 22 personnes qui tachent l'uniforme de la République", estime Christophe Castaner, qui parle de "brebis galeuses".

C'est aussi la position de certains policiers et syndicats, qui ont manifesté leur mécontentement, vendredi 12 juin, dans plusieurs villes de France. Ils sont appuyés par le directeur général de l'institution : interrogé dans Le Parisien sur des insultes racistes proférées par des policiers, Frédéric Veaux parle de "dérapages". Néanmoins, ceux qui ont accepté de témoigner pour franceinfo, sous couvert d'anonymat, décrivent un racisme ancré et diffus. Stéphane déplore "une majorité silencieuse" qui ne réagit pas, et il n'hésite pas à se dire en "croisade" contre certains de ses collègues. "Je lutte en m'opposant et en débattant avec eux."

Les remarques racistes, Robert affirme les avoir entendues dès le début de sa carrière, dans les années 1990. Agé de 48 ans, ce policier est en détachement dans d'autres administrations depuis 2000, après avoir exercé en uniforme. "Je me souviens d'un collègue pendant des contrôles de véhicules. Il était proche de la retraite, moi tout jeune. Il voit passer deux Maghrébins. Il me dit, devant tout le monde : 'arrête-moi les deux fellagas, les deux fellouzes.' Ça m'a marqué", se remémore Robert.

Il y a aussi ce collègue d'origine vietnamienne qui vient de postuler. "Mon chef, avec lequel il devait passer un entretien, avait écrit sur son calendrier : 'Rendez-vous à 14 heures avec le Viet'. Ce n'est pas anodin", dénonce le fonctionnaire, qui cite encore l'exemple d'"un collègue qui gueule 'Algérie française' dans un restaurant du sud de la France". Des mots qui font écho à cette phrase raciste, "Un bicot comme ça, ça nage pas", prononcée par un policier fin avril, à L'Ile-Saint-Denis, pour désigner l'homme qu'il tentait d'interpeller.

"Toutes ces expressions sont utilisées pour disqualifier 'l'autre'. Ce sont des héritages de la langue coloniale pour signifier aux indigènes qu'ils n'étaient pas des Français", analyse Olivier Le Cour Grandmaison, politologue spécialiste de l'histoire coloniale.

"Police et armée ont joué un rôle essentiel dans les guerres coloniales. Ces institutions en sont fortement marquées, ce qui permet de comprendre les mécanismes de transmission. Ce sont des corps d'Etat qui ont très bonne mémoire", ajoute l'universitaire. Selon lui, contrôler systématiquement une partie de la population participe du même phénomène.

Des contrôles au faciès mis en évidence par plusieurs études ces dix dernières années suscitent toujours des débats. "La base des violences de la police en fonction de l'origine ethnique et du bas statut social des personnes touchées est le fait le plus constant depuis cinquante ans", constate pourtant Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS et auteur de De la police en démocratie (Grasset). Récemment, le Défenseur des droits a dénoncé une "discrimination systémique" visant de jeunes habitants du 12e arrondissement de Paris noirs et arabes, ou perçus comme tels, entre 2013 et 2015. Dans son rapport, daté du 12 mai, Jacques Toubon constate un "harcèlement discriminatoire" de la part de policiers, prenant la forme de contrôles abusifs et répétés, d'insultes et de violences.

Samir, policier en région parisienne, constate ce racisme ambiant quotidien depuis dix ans. "J'ai vu des usages illégitimes de la force dans certaines cellules de gardés à vue. Quand je reprenais mon service en fin de nuit, des personnes africaines ou arabes avaient de multiples fractures, des ecchymoses, alors qu'elles étaient en bonne santé la veille au soir", décrit-il. "En patrouille, d'anciens collègues, qui sont toujours dans le même commissariat que moi, se sont réjouis de la tuerie de Christchurch, trouvant légitime la motivation du terroriste. Lors de contrôles, ils traitent certaines personnes de 'sales races', de 'bâtards', de 'rats'. Ils le font quand ils sont en surnombre ou que la personne est isolée et ne peut se défendre", poursuit le jeune homme de 30 ans.

D'origine maghrébine, il raconte avoir été lui-même la cible de propos racistes : "Certains collègues ont dit que je n'avais rien à faire dans la police en tant qu'Arabe de banlieue. Mais jamais en face, car ils n'assument pas."

Robert, lui, se souvient de remarques antisémites. "Un jour, je pars en mission avec un collègue. A peine passé le périph', il me dit : 'Tu vas pas nous mettre 'Nostaljuif'. C'était assez glaçant. Vous savez que vous allez travailler avec lui, qu'il faudra mener la mission à bien. Alors une discussion s'engage. Mais elle est stérile. C'est juste un marquage de territoire, histoire de dire : 'ne dis pas ça, pas avec moi'", rapporte-t-il.

Dans l'ancienne équipe de Samir, le mur du bureau était "placardé de photos de politiques d'extrême droite". Souvenir similaire pour Stéphane. "Quand je suis arrivé dans mon premier commissariat, j'ai vu des autocollants du GUD collés sur les casiers. J'ai été choqué que cela soit aussi ostensiblement affiché." Le policier interpelle alors la gradée présente, qui, "très gênée", esquive le sujet avec un "Oh ça ? C'est rien !"

Elle s'en foutait complètement des opinions politiques extrémistes des policiers du commissariat, du moment qu'ils ne faisaient pas de bavure.

"Chacun a droit à la liberté d'opinion", rappelle Olivier Cahn, professeur de droit pénal à l'université de Tours et chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip). "Néanmoins, quand bien même le policier est raciste, sa pratique ne devrait pas l'être. Mais les mécanismes pour l'empêcher ne fonctionnent pas", observe-t-il.

"La police est faite d'individus multiples", souligne Noam Anouar, policier et secrétaire général du syndicat Vigi, minoritaire et proche de la CGT. "Mais il s'y dessine une tendance idéologique d'extrême droite de façon incontestable ces dernières années, chez la masse des gardiens de la paix, mais également dans la haute hiérarchie." Pour lui, l'institution "se doit, plus que les autres, d'être neutre et exemplaire, ce qui n'est vraisemblablement pas le cas au regard de la nature des contrôles exercés". "Dans le ciblage et dans la façon qu'on a de regarder nos concitoyens, parfois, on peut effectivement avoir une vision discriminante de ce qui pourrait être le profil type d'un délinquant."

A écouter nos interlocuteurs, la pression du groupe semble déterminante. Aujourd'hui, elle s'exerce aussi via les réseaux sociaux et les messageries instantanées, comme l'illustrent deux affaires récentes.

Robert applique une "stratégie de l'évitement, avec des choix de carrière différents. Rester fidèle à ses principes, c'est compliqué ! Cela implique de se couper de gens, de se justifier." Face au groupe, l'électron libre ne fait pas le poids. "Un de mes collègues a été évincé au bout de six mois parce qu'il ne tolérait pas les pratiques de la BAC. Contrôles d'identité musclés, propos racistes, coups portés sur les Noirs et les Arabes… Il a voulu en parler à sa hiérarchie, il a été écarté d'office, regrette Bernard, policier depuis quinze ans en région parisienne. Et cet écart s'accompagne souvent de harcèlement."

Comment briser la loi du silence ? "Parler, c'est mal vu, on est traité de balance, voire menacé, ou exclu, dénonce Bernard. Cette omerta organisée étouffe les problèmes." Robert non plus n'a jamais rien dit à sa hiérarchie. "Aller voir un chef ? C'est parole contre parole", lâche-t-il. Et quand certains s'y risquent, c'est au péril de leur carrière. Samir en a fait l'amère expérience. Après avoir alerté ses supérieurs, il a été sanctionné administrativement. "C'est marqué dans mon dossier. On ne se dénonce pas entre flics. La hiérarchie ne veut pas de bruit."

Un silence qu'il faut préserver coûte que coûte, quitte à s'enfermer dans un "déni", celui notamment de l'existence des contrôles au faciès dénoncés par Noam Anouar, du syndicat Vigi. 

La police fonctionne avec l'idée qu'elle peut laver son linge sale en famille. C'est une particularité française : régler les problèmes en niant qu'ils existent, dit Olivier Cahn, professeur de droit à franceinfo.

"Je suis en colère face au déni de nos dirigeants, s'insurge Bernard. C'est honteux de dire que le racisme n'existe pas dans la police, alors que tout le monde le sait, le voit et le subit. Les citoyens comme les policiers." L'argument "de défense" qui consiste à "dire qu'il y a des policiers d'origine maghrébine ou africaine dans la police" n'est, selon lui, "pas non plus acceptable". "Il faut rétablir le dialogue avec les populations et que le gouvernement applique ce qu'il dit en sanctionnant les fonctionnaires racistes", résume Samir. Lui, comme les autres, ne compte pas baisser les bras. "Tout arrêter, c'est donner raison à ces gens-là", juge l'officier, qui concède y avoir pensé. "J'ai décidé de rester pour continuer à être sur leur chemin, et je ne laisserai rien passer."

Et ce n'est pas fini...

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