Malgré le blocus, Cuba poursuit ses efforts d'autonomie.
Extrait de la lettre hebdomadaire de Cuba coopération France du 24/12/20
Dans le cadre du Plan national de développement économique et social de Cuba pour 2030, le pays aspire à augmenter la part des énergies renouvelables sur son réseau électrique à 24%. La France contribue à ce projet au travers de l’Agence Française de Développement.
Pour atteindre cet objectif, les ajouts de capacité suivants ont été proposés : 755 MW de centrales à biomasse (bioélectrique) ; 700 MW de parcs solaires photovoltaïques ; 633 MW d’énergie éolienne ; et 56 MW de petite production hydroélectrique.
Actuellement, il y a 67 fermes photovoltaïques à Cuba, avec 13 autres en construction, ce qui ajoutera environ 42 MW à la capacité électrique installée existante. À l’heure actuelle, la production photovoltaïque contribue à environ 1,15% de la consommation d’énergie globale à Cuba, avec une capacité totale de 157 MW. En 2019, la production solaire atteignait 241442 MWh. Afin de produire 1 MW d’énergie solaire, il est nécessaire d’installer plus de 600 000 panneaux dans tout le pays.
Aujourd’hui, il y a quatre parcs éoliens à Cuba construits à titre expérimental avec une capacité globale de 11,5 MW, tandis qu’il y a 13 nouveaux projets en différentes phases d’exécution. Parmi les projets en cours de mise en œuvre, trois ont des investissements publics, neuf des investissements étrangers et un est toujours en négociation. Il y en a 10 en phase de préparation, ce qui portera la capacité globale à 375 MW.
Le potentiel hydroélectrique de Cuba n’est pas très important en raison de l’absence de rivières et de réservoirs riches. Aujourd’hui, 147 centrales hydroélectriques sont en service d’une capacité globale de 68,3 MW, tandis que deux centrales hydroélectriques de 4 MW sont en construction et on prévoit d’ériger 13 autres centrales d’une capacité totale de 10,1 MW. En outre, d’autres projets sont en cours d’exécution dans des sites identifiés à fort potentiel hydroélectrique, qui permettent d’atteindre les 56 MW supplémentaires prévus dans le programme de Cuba.
L’utilisation de la biomasse représentera environ 14% de la production totale d’électricité à partir de sources renouvelables, qui proviendra de la construction de 19 adjacents bioélectriques au même nombre de sucreries. Il est prévu de remplacer les systèmes de production d’électricité des sucreries dont la capacité de production de sucre est la plus élevée, afin de produire de l’électricité à partir du bioélectrique, en utilisant la biomasse comme combustible. Le bioélectrique génère l’énergie et la vapeur nécessaires à l’usine de sucre tout en recevant le carburant (bagasse de canne à sucre) et le condensat nécessaire pour fonctionner de l’usine de sucre. Le surplus d’électricité généré peut être vendu à la société d’État Union Eléctrica (UNE), récupérant ainsi l’investissement et promouvant la culture de la biomasse boisée dans le but d’étendre la production d’électricité en basse saison. Pour rendre la bioélectrique efficace, la culture de la biomasse de canne à sucre dans tout le pays sera augmentée. Récemment, le premier bioélectrique érigé à Cuba, qui est situé à côté de la sucrerie de Ciro Redondo dans la province de Ciego de Ávila, a été synchronisé avec le réseau national. Il s’agit d’une centrale électrique à biomasse de 60 MW avec deux chaudières capables de consommer chaque jour environ 2 100 tonnes de bagasse et 1 200 à 1 500 tonnes de marabout. On estime que l’usine permettra d’économiser environ 100 000 barils de pétrole par an et de réduire les émissions de dioxyde de carbone d’environ 300 tonnes par an. Cette bioélectrique devrait fournir environ 50% de la demande d’électricité de la province, alors qu’elle produit à un rendement d’environ 157 kWh par tonne de canne à sucre transformée par la sucrerie. Il générera environ 391 GWh par an, dont environ 300 GWh seront vendus à l’UNE. Aujourd’hui, deux bioélectriques de 20 MW sont en construction à Cuba. Le premier est près de la sucrerie Jesus Rabí dans la province de Matanzas, et le second est adjacent à l’usine sucrière Hector Rodriguez dans la province de Villa Clara. Les bioélectriques devraient consommer du marabout et de la biomasse forestière de juin à novembre, et de la bagasse de canne à sucre de décembre à mai, ce qui permettra un fonctionnement en moyenne de 300 jours par an. Autrement dit, le bioélectrique fonctionnera non seulement pendant la saison de récolte de la canne à sucre, consommant la bagasse accumulée pendant celle-ci, mais aussi dans le reste du temps prévu à partir de la disponibilité de la biomasse boisée. Pour cela, environ 89 200 hectares ont été identifiés à ce jour pour promouvoir la culture de la biomasse forestière. Le programme bioélectrique de Cuba, en plus d’avoir un impact définitif sur le processus de production de sucre et de fournir une énergie propre au bouquet énergétique du pays, aura également un impact positif sur l’environnement, favorisant ainsi l’accès à une énergie renouvelable sûre, durable et moderne.
Le programme de Cuba promeut également l’installation de lampes, de lumières et d’ampoules à technologie LED ainsi que l’utilisation et l’utilisation de radiateurs solaires, de cuisines à induction, de pompes photovoltaïques, d’usines de biogaz et de biodigesteurs.
Et ce n'est pas fini...