Suite au suicide de la collègue de Pantin, les médias semblent avoir pris conscience de ce qui repose sur les épaules des enseignants. Frédéric POMMIER sur France inter, Claude ASKOLOVITCH sur Arte ont fait des interventions émouvantes, avec leurs tripes, complètement différentes des silences ministériels ou législatifs pour qui la seule réponse est : « le statut ».
Hier soir, sur France inter, un débat était consacré aux directeurs, et nous n'avons cessé d'entendre des cris de détresse de ces collègues au bord de la déprime professionnelle du fait du manque de soutien de l'institution et des difficultés sans cesse accrues du métier.
Midi libre a publié la violente agression dont a été victime une collègue à Agde ; nous apprenons également le suicide d'un prof dans le Puy de Dôme...Mais quand cela s'arrêtera-t-il ?
Tous ces collègues, qui ont un certain âge, n'étaient pas venus faire ce métier pour cela. Et à l'époque la considération existait et on ne venait pas à l'enseignement par défaut, ce qui est le cas actuellement, notamment à cause des salaires qui n'ont rien à voir avec la responsabilité de former les futurs citoyens.
Il y en a assez de vouloir faire travailler plus les enseignants, quelles que soient leurs fonctions (lorsque j'étais Principal, je me considérais toujours comme un pédagogue qui essayait de mettre en place les moyens de la réussite des élèves) : il faut qu'on mesure réellement le temps de travail qui est loin du temps passé devant les élèves, qu'il conviendrait de multiplier par trois avec les préparations, les corrections, les rencontres et la formation qu'on veut imposer sur les temps de repos.
L'émiettement syndical n'y est peut-être pas pour rien : quand la FEN représentait au bas mot un enseignant sur trois (toutes catégories confondues), cela représentait un poids certain qui arrivait à faire bouger les choses. Quand elle a éclaté, donnant naissance à l'Unsa, la Fsu et Sud Educ, j'ai préféré rejoindre la grande maison dont nous étions tous issus, mais il est dommage que peu d'entre mes collègues aient fait le même choix. Mais heureusement, la CGT est en constante progression dans l'éducation, et c'est tant mieux !
Et ce n'est pas fini...