Petite enfance.
Les « autorités » viennent de fermer une crèche sauvage, c’est-à-dire illégale, à Marseille. S’y trouvaient environ deux douzaines de bambins dans un appartement d’une vingtaine de m² dans des conditions précaires. Quelques femmes entouraient la responsable, une infirmière. Bien sûr, normalement c’aurait dû être une puéricultrice, mais vu la pénurie, Pôle emploi fait régulièrement appel à des infirmières pour diriger une crèche.
Bien entendu les familles, qui avaient fini par trouver quelqu’un pour accueillir leur enfant au cours de la journée, défendent la directrice de cette crèche. Mais comment a-t-on pu en arriver-là ? Il s’agit d’une carence des responsables de la petite enfance. Mais « petite enfance », qu’ès aco ? C’est tout un ensemble de services mis en place avec plus ou moins de bonheur selon leur orientation politique par les municipalités, ce qui est quand même un progrès par rapport à ce que nous avons vécu lorsque nous étions jeunes parents.
Dans son programme L’Humain d’abord, le Front de Gauche prévoyait, dans le cadre de l’extension des services publics, un grand service de la petite enfance. Les Français ont fait un autre choix : celui de la réduction des services publics de 2,5% par an pendant cinq ans. Ça commence par la plupart des ministères, mais gageons que sous peu nous assisterons à l’officialisation contraignante de la diminution des services à la population dans les municipalités, les départements et les régions, services qui souvent avaient été mis en place pour remplacer ceux dont l’Etat avait décidé, dans le cadre de la centralisation, de se séparer.
Nous pouvons donc nous attendre à une vague de désengagement public et un transfert vers le privé dans le cadre européen de la « concurrence libre et non faussée ». Ne nous étonnons donc pas si de tels faits semblables à ceux de Marseille se multiplient, mais nous garderons notre AAA !
Et ce n’est pas fini…