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Le blog de Bernard SARLANDIE

Tempérament volcanique

30 Mars 2025, 09:05am

Publié par Bernardoc

Il entre en éruption

il s'essouffle et il rage

L'invective est son lot

les jurons,son langage

 

Furieux, il l'est, c'est vrai

et crache ses messages

Il touche et brûle souvent

partout sur son sillage

 

Son éructation mobile

tourne alors au carnage

et noyé de colère

il n'a cure des dommages

 

A l'instant, apaisé

soucieux de son image

il se targue du bon sens

perdu dans son voyage

J'en connais au moins un !

 

Varech (2022)

Et ce n’est pas fini...

 

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En parcourant l'Auvergne....

29 Mars 2025, 18:40pm

Publié par Bernardoc

Le volcan s’est éteint retenant ses fumées.

Au sommet du cratère on y voit consumées

Des pierres fort noircies d’un passé millénaire.

Et je lance un regard vers ce site lunaire

En pensant aux vapeurs de souffre parfumées.

Les pentes refleuries autrefois déplumées

Accueillent aujourd’hui des vaches remplumées.

Et tout jeune berger dit d’un ton débonnaire :

Le volcan s’est éteint !

Voyez braves gardiens aux ardeurs présumées

Ces rampes reverdies qui semblent écumées !

Vous menez vos troupeaux et changez souvent d’aire

Allant de pente en pente, un chien pour partenaire.

Tout le Monde sait que, d’opinions assumées,

Le volcan s’est éteint !


Tonindulot (2022)

Et ce n’est pas fini...

 

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La fleur du volcan

28 Mars 2025, 08:58am

Publié par Bernardoc

Humble et chétive fleur, par le sort condamnée,

Sur le flanc d'un volcan pourquoi donc es-tu née ?

Qu'as-tu fait à ce sort, dont l'injuste dédain

Te refusa l'enclos d'un rustique jardin ?

Au gré de sa faveur, ta grâce solitaire

Eût fait même l'orgueil d'un somptueux parterre,

Sous les yeux satisfaits d'opulents possesseurs,

Qui te proclameraient belle parmi tes sœurs !

Hélas ! telle n'est point la part qui t'est restée !

Sur un sol frémissant, sans relâche agitée,

Tu fleuris sans repos, tu souffres sans témoins ;

Ceux qui t'auraient pu voir sont émus d'autres soins ;

Qu'importe qu'à leurs pieds un doux parfum s'exhale

Dans l'ombre et le secret de ta corolle pâle,

Qui, longtemps exposée à tous les vents du ciel,

Garde encore à l'abeille une goutte de miel ?

Quand une ville, un peuple, un empire s'efface,

Qui songerait à toi, qui chercherait ta trace,

Pauvre fleur oubliée au sein des rocs déserts,

Où tu subis longtemps l'inclémence des airs ?...


Amable TASTU (1798-1885)

Poésies nouvelles (1835).

Et ce n’est pas fini...

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Qu'est-ce pour nous, mon cœur...

27 Mars 2025, 11:31am

Publié par Bernardoc

Qu'est-ce pour nous, mon cœur, que les nappes de sang
Et de braise, et mille meurtres, et les longs cris
De rage, sanglots de tout enfer renversant
Tout ordre ; et l'Aquilon encor sur les débris ;

Et toute vengeance ? Rien !... - Mais si, toute encor,
Nous la voulons ! Industriels, princes, sénats :
Périssez ! puissance, justice, histoire : à bas !
Ça nous est dû. Le sang ! le sang ! la flamme d'or !

Tout à la guerre, à la vengeance, à la terreur,
Mon esprit ! Tournons dans la morsure : Ah ! passez,
Républiques de ce monde ! Des empereurs,
Des régiments, des colons, des peuples, assez !

Qui remuerait les tourbillons de feu furieux,
Que nous et ceux que nous nous imaginons frères ?
A nous, romanesques amis : ça va nous plaire.
Jamais nous ne travaillerons, ô flots de feux !

Europe, Asie, Amérique, disparaissez.
Notre marche vengeresse a tout occupé,
Cités et campagnes ! - Nous serons écrasés !
Les volcans sauteront ! Et l'Océan frappé...

Oh ! mes amis ! - Mon cœur, c'est sûr, ils sont des frères :
Noirs inconnus, si nous allions ! Allons ! allons !
Ô malheur ! je me sens frémir, la vieille terre,
Sur moi de plus en plus à vous ! la terre fond,

Ce n'est rien ! j'y suis ! j'y suis toujours.


   Arthur RIMBAUD

Et ce n’est pas fini...

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Le volcan bleu

26 Mars 2025, 11:41am

Publié par Bernardoc

Depuis longtemps il sommeille

Dans sa chambre magmatique

Le bouillon de lave se réveille

Et libère ses plaques tectoniques.

Voilà les fissures de la terre

La colère d'un diable bleu

Sorti du ventre de l'enfer

Crachant la fureur de son feu.

Telle une mer hystérique

Vidant ses braises de rancœur

Et cendres électriques,

Dans les méandres il se meurt.

Le vieux volcan s'est éteint

Un île vient de naître....


Poetry 2022

Et ce n’est pas fini...

 

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Souvenirs de La Soufrière - un vendredi 2 février

25 Mars 2025, 10:47am

Publié par Bernardoc

Guadeloupe, belle île caribéenne en gestation,

Entrailles insondables, secrétions redoutables,

Ton ventre énorme au cratère en fusion

Gronde nuit et jour comme un tonnerre effroyable.

 

L'ascension de ton dôme sculpté par la nature

Est calvaire pour le pied, larmoiement pour l’œil,

Les cailloux du chemin martyrisent la chaussure,

Des parfums subtiles de ta flore l'air a fait le deuil.

 

Là-haut c'est le désert, royaume des fumerolles,

Rumeurs de coups assenés par un sinistre forgeron.

Seules s'accrochent au bord du gouffre des herbes folles

Aux plumets empesés de soufre nauséabond.

 

A la descente, creusées par les brûlantes cascades

Qui jaillissent des profondeurs de ton sein,

Des vasques d'eau tiède offrent la baignade

Au corps épuisé mais ravi du sommet atteint.

 

Au bout du périple te revoici nourrice généreuse

Du foisonnement sylvestre et du grouillement humain,

Et tu trempes le feston de ta robe jade et soyeuse

Dans les eaux perses de tes lagunes au goût salin.

 

Oxalys (2022)

Et ce n’est pas fini...

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Nuées ardentes

24 Mars 2025, 08:19am

Publié par Bernardoc

Au commencement il y avait la Flamme;

Des profondeurs, la matière monte sous pression

En surface la lave en fusion est en décompression

Se déverse sur tes joues pour sécher tes larmes


 

Au cratère béant de la cheminée plonge mon âme

Fuyant ton cœur de Pierre, basalte réfractaire

Nuée ardente que tes yeux fait couler par terre

Ton état explosif demeurera une redoutable arme


 

Aux frontières de l’écorce terrestre et du manteau

Ton fiel subit la fusion partielle et cristallise

Tu détruis la vie, le temps se fige et s’immobilise

Terreur des hommes entre enclume et marteau


 

Des tes nuages jaunes saturés en soufre

Se dégagent des bombes incandescentes

Qui défilent sur les pentes en descente

Désolations des êtres, à ton contact ils souffrent


 

Je me sens englouti dans tes flots d'andésite

Ton crachat incendiaire transperce mon cœur

Je me sens envahi par ta haine et ta rancœur

Ton éruption effrayante, et ma peur est sans limite


Nihilisteo (2022)

Et ce n’est pas fini...

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El Desdichado

23 Mars 2025, 09:31am

Publié par Bernardoc

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J’ai rêvé dans la grotte où nage la syrène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

 

Gérard de Nerval
Les Chimères, Michel Lévy frères, 1856

Et ce n’est pas fini...

 

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Le tombeau d'Edgar Poe

22 Mars 2025, 07:35am

Publié par Bernardoc

Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,

Le Poète suscite avec un glaive nu

Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu

Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

 

Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange

Donner un sens plus pur aux mots de la tribu

Proclamèrent très haut le sortilège bu

Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.

 

Du sol et de la nue hostiles, ô grief !

Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief

Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne

 

Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur

Que ce granit du moins montre à jamais sa borne

Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.

 

Stéphane Mallarmé (1842-1898)
Poésies (1899).

Et ce n’est pas fini...

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Le vieux volcan

21 Mars 2025, 10:32am

Publié par Bernardoc

C'était un vieux volcan
Qui dormait depuis si longtemps
Et ce matin, il n'a plus sommeil
Il sort de sa torpeur et soudain s'éveille

La chaleur du magma le pousse
Il éternue, il crache et tousse
Régurgitant ses cendres, ses fumerolles
Et son nuage noir qui fait des cabrioles

Le ciel soudain devient silencieux
Les tarmacs du vieux monde sont comme mort
La panique, la consternation dans les aéroports
Ce maudit volcan leur vole leur temps si précieux

Le volcan ça le fait bien rire
De voir tous ces pauvres humains
Qui se croient maîtres des éléments, du destin
Il s'est bien amusé, il va se rendormir

...Mais jusqu'à quand???????????

Lutèce

Et ce n’est pas fini...

 

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