Haine comme front.
L’an dernier, lors de l’assemblée générale de notre association de copropriétaires, il était question de construire un mur avec porte fermée à clé pour que les gens d’un autre lotissement (dit « éco-quartier ») ne puissent venir se balader chez nous ; j’ai été le seul à m’y opposer, expliquant que je préférais construire des ponts plutôt que bâtir des murs, l’exemple du mur de Berlin n’ayant pas été une vraie réussite. Pour la même raison cette année (à l’unanimité moins une abstention) a été refusé le passage de la « boucle verte » initiée par la CUB…Juste à côté finit de se construire un nouveau lotissement qui, lui, n’inquiète pas nos voisins : « Vu les prix d’achat des terrains, ce ne peut être que des gens bien ! »
Depuis deux ans et demi je distribue régulièrement l’information du Front de Gauche dans les quartiers de part et d’autre de la rue de Venteille, ce qui a peut-être aidé (je suis un incorrigible optimiste) à ce que Jean-Luc MELENCHON ait un score semblable à ce qu’il obtient nationalement. Pourtant, parfois, lorsque je fais mon tour aux beaux jours et que j’entends les bruits des piscines, je me demande si ce n’est pas en vain. Il y a déjà au moins trois personnes qui ont refusé mes tracts : inutile de dire que ce ne sont pas ces habitants-là que l’on croise dans les manifestations culturelles haillanaises.
Cela a-t-il quelque chose à voir ? Mais le plus grand nombre des électeurs de Le Pen au Haillan ont voté au même bureau que moi – les sarkozystes étant un peu plus nombreux et Hollande frôlant les 40% -, même si le pourcentage le plus élevé est au bureau de la Luzerne, là où votent les habitants de l’habitat collectif HLM de notre ville, alors que dans ce même bureau Hollande a fait son meilleur score du Haillan. En tout, ils sont 672 sur la commune à désirer la restriction des libertés, à vouloir empêcher les femmes de disposer de leur corps tout en les cantonnant à la maison, à répandre la haine à l’égard de l’autre. Connaissent-ils la devise de notre République laïque : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE ? Et si oui, que mettent-ils derrière ces mots ?
Après le deuxième tour des législatives, nous serons le 18 juin, et quels que soient le président et la composition de la nouvelle assemblée nationale, j’accueillerai avec faveur un nouvel appel, car seule la mobilisation permettra de stopper le démantèlement des acquits issus des propositions du Conseil National de la Résistance et de progresser ensemble vers un bonheur plus grand.
Et ce n’est pas fini…