Stress en pièces.
Comme quoi un spectacle sur commande peut donner quelque chose de remarquable. Je l'ignorais, mais on nous l'a dit à la fin : la pièce avait été créée il y a une dizaine d'années à la demande d'une CPAM de la région parisienne, comme un outil pour lutter contre cette maladie souvent engendrée par les mauvaises conditions de travail.
Cinq comédiens (quatre hommes, une femme), dont trois commencent à intervenir depuis la salle, déjà de façon très politique. Au bout d'un moment ils s'approchent de la scène et vont utiliser l'amas de tabourets qui constituent l'unique décor dans différentes considérations.
Le premier sketch est une visite chez un médecin ; le malade, et il est bien atteint ! Révèle à la fin que lui aussi est médecin du travail. Viennent ensuite un tableau réaliste de quatre guichets (préfecture, hôpital, agence immobilière,...) vu de deux côtés, un remue-méninges dans une entreprise, un recrutement surréaliste, et une scène très émouvante qui dépeint la détresse d'une femme de ménage.
La fin dédramatise grâce à la chanson d'Ouvrard Je ne suis pas bien portant.
Effectivement, utiliser les activités culturelles pour aider à lutter contre un fléau, ou faire passer un message peut s'assimiler à la maxime : « un bon dessin vaut mieux qu'un long discours ». J'ai souvenir de deux expériences très positives que j'ai vécu dans deux collèges : le théâtre-forum à visée prophylactique dans la lutte contre le sida, puis le théâtre scientifique destiné à faire acquérir certaines connaissances physiques. La présentation ainsi décalée permet aux spectateurs de prendre du recul et de réfléchir de façon plus sereine aux problèmes évoqués, dans lesquels il peut parfois se reconnaître et arriver à progresser dans une situation qui le bloquait.
Vive la théâtro-thérapie !
Et ce n'est pas fini...