Rafraîchissant.

J'avais noté sur mon calendrier un événement à la bibliothèque, mais je ne me souvenais plus de quoi il s'agissait. Heureusement que cela ne m'a pas empêché d'y aller. L'invité était Patrick BOUCHERON ; le nom ne me disait rien, jusqu'au moment où l'animateur (remarquable) Thierry GUICHARD rappelle que l'an dernier il avait tenu une critique estivale sur France-Inter : Un été avec Machiavel, que j'avais suivie épisodiquement.
A la suite d'un ouvrage qu'il avait dirigé, Histoire mondiale de la France, et qui a été écrit par pas moins de 122 collaborateurs, il venait disserter sur le thème : « L'Histoire ? Une écriture à imaginer ! »
Ce professeur au Collège de France utilise une belle langue accessible à tout le monde et bouscule les « certitudes » historiques du roman national, ébranlant les images que l'école de Jules FERRY nous avait inculquées. Tout cela non sans un humour certain : « On est payé pour faire des recherches ; vous n'imagineriez pas que la médecine n'ait pas évolué depuis cinquante ans ? Eh bien, il en est de même pour l'histoire. »
Il a illustré son propos en parlant de l'ordonnance de Villers-Coterêts, signée en 1539 par François 1er, mais qui continue à régir notre politique linguistique.
Il a beaucoup insisté sur la façon collective de travailler et le bonheur d'arriver à construire quelque chose ensemble, sans brider les écrivains, mais en conservant néanmoins une certaine unité dans l'expression.
Malgré son prix (29 €), j'ai quand même craqué, mais c'est un livre que je ne lirai sûrement pas d'une traite (800 pages !), mais que je butinerai en fonction des questions que je pourrais ressentir pour telle ou telle période, et il y a du choix puisque la période traitée débute à – 34 000 pour s'achever en 2015.
Très belle soirée une fois de plus à la bibliothèque du Haillan.
Et ce n'est pas fini...