T'ES (qui) TOI

Déjà le titre questionne : c'est celui de la dernière exposition au musée de la Franc-Maçonnerie, présentée comme « L'interprétation d'un visage : de l'anthropologie criminelle à l'art ».
Quelle a été la genèse de cette exposition : A des anonymes, la photographe Sandrine MULAS a tendu ses couleurs : noir pour les peaux blanches, blanc pour les peaux noires, pas de fioritures, un révélateur. Et sur la pellicule sensible de leur visage, leur a juste demandé de faire apparaître ce qu'ils étaient, a cet instant. D'être eux.
Tristesse, allégresse, empressement joyeux ou panique soudaine... Sandrine MULAS a tout vu passer dans les yeux de ses "modèles". Car dans notre société accablée par les images, par l'image que l'on doit donner aux autres, par l'image que l'on veut que leurs yeux voient, images virtuelles que l'on communique a n'en plus pouvoir, image officielle qui dissimule, il n'y a plus de place pour être soi. Qui nous le demande, d'ailleurs ? Plus personne... Sauf cette artiste qui s'efface, vous demande de l'oublier et juste un instant devant le miroir, de réfléchir a ce que l'on est...
Mais il n'y a pas que cela dans l'expo : des clowns, des visages ravagés par la chirurgie esthétique, des pop stars photographiées sur le mode criminel, et des portraits divers et variés qui étaient en train de se casser la gueule : il était temps que l'expo se termine avant que toute l'installation tombe à terre.
Une expo très dérangeante de laquelle on ne sort pas indemne, mais qui était tout à fait à sa place dans ce lieu.
Trop tard, c'est terminé !
Et ce n'est pas fini...