L'Emprise
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Lina, une jeune comédienne, pousse la porte du commissariat. Elle vient porter plainte. Son discours est confus. Par où commencer ?
L’Emprise est tout autant un drame de l’intime qu’une mise en lumière des défaillances de l’institution judiciaire. La justice ne se basant que sur des preuves concrètes, la fragile structure psychologique d’une victime devient alors un élément central de la procédure pour, en définitive, profiter à l’accusé. L’écrasante majorité des agressions sexuelles sont commises par des proches rendant la situation affreusement confuse et ambiguë pour la personne qui en est victime comme pour le regard extérieur.
C’est souvent la violence qui réunit l’agresseur et l’agressée, elle est leur terreau commun. L’Emprise est un engrenage qui pousse son personnage dans ses retranchements. Comme une biche prise dans le faisceau des phares d’une voiture, Lina est coincée sous le feu des projecteurs, dans une boucle sans fin dont elle n’arrive pas à s’extraire seule. Comme une histoire qu’elle se répète encore et encore. Portée par la musique live de son guitariste, l’actrice interprète les huit personnages de ce polar déroutant où l’absurde vient parfois concurrencer le drame. Le musicien tente de jouer une autre partition, d’ouvrir un autre chemin : celui de l’émancipation.
Si vous avez l'occasion de passer près du Châtelet, ne loupez pas cette performance exceptionnelle interprétée par le couple Ben Amor (mari et femme ou frère et sœur, je ne sais pas) au théâtre des Déchargeurs. Ca vous prend aux tripes et vous en sortez bouleversé tant par la prestation artistique que par le thème abordé.
Et ce n'est pas fini...