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Le blog de Bernard SARLANDIE

Perfect timing.

10 Octobre 2016, 14:23pm

Publié par Bernardoc

Ça vous étonne, hein, de ma part, un titre anglais ? Allez, on va traduire ça par correspondance chronologique parfaite. Pourquoi ? Samedi soir concert au profit du Burkina Faso au Haillan, et dimanche soir sur LCP un film documentaire suisse de 2014 intitulé : « Capitaine Thomas SANKARA », qui fut, rappelons-le, celui qui changea le nom de la Haute-Volta, nom aux relents colonialistes un peu trop forts.

Mais ce changement de nom s'accompagnait également d'un changement radical de politique, avec une volonté d'acquérir l'indépendance à laquelle chaque peuple a droit. Pour cela un fort accent a été mis sur l'éducation : de 6%, la scolarisation est passée à 22%, en particulier concernant les femmes, encore trop souvent tenues en servitude. L'armée faisait partie également de cette éducation : « Un militaire sans culture politique est un assassin en puissance ».

Thomas SANKARA fut un grand voyageur, et il parcourut le monde pour expliquer cette révolution au « pays des hommes intègres ».

De très forts moments dans cette évocation dont l'authenticité se vérifiait dans les vieilles bandes VHS qui constituaient la majorité du reportage. Le discours lors de la réception du Président MITTERRAND n'avait rien de diplomatique, même si la réponse fut pleine d'esprit. Mais aussi le discours chaleureusement et longuement applaudi devant le sommet de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) à Addis-Abeba dans lequel il prônait l'annulation de la dette (30 ans avant que cette notion agite l'Europe). Sans oublier le discours devant l'assemblée générale de l'ONU, où il se faisait le porte-parole de tous les opprimés à quelque niveau que ce soit.

Sa tragique fin lors d'un assassinat fomenté par son « meilleur ami » Blaise COMPAORE, qui restera 27 ans au pouvoir (on le comparaît à Ben Ali), a dû en soulager plus d'un. Sankara s'y attendait d'ailleurs et il avait même dit : « Si vous m'apprenez que Blaise trame quelque chose contre moi, c'est qu'il sera trop tard. » Et ce dernier affirmait avec beaucoup de cynisme : « C'était lui ou moi. »

C'était au siècle dernier, et on peut se demander où est passé l'esprit de ces révolutionnaires issus du tiers-monde qui avaient pour ambition de le changer et l'améliorer.

Et ce n'est pas fini...

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