J'ai bien fait d'attendre.

Premier débat entre TOUS les candidats à la présidentielle. Bravo aux chaînes de la TNT d'avoir osé le mettre en place.

C'était la première émission politique que je regardais depuis des mois, et j'y ai pris plaisir. Enfin, ce n'était pas les patrons de chaîne qui sélectionnaient ceux qui, selon eux, auraient le droit de s'exprimer, ou plutôt ils avaient – logiquement – sélectionné l'ensemble des candidats. J'ai vraiment eu l'impression de vivre un grand moment de démocratie, témoin de ce que pourrait être une assemblée élue à la proportionnelle.

Chacun avait quelque chose à dire, et c'était bien ainsi.

• • Fillon, coincé et vraiment peu loquace, n'ayant rien à répondre aux vérités qui lui étaient assénées ;

  • Dupont-Aignan essayant de trouver une originalité à partir de la ville dont il est maire ;

  • Asselineau qui a tenté de nous en mettre plein la vue en commençant toutes ses interventions en citant un article d'un traité, mais sympa quand il propose de tout renationaliser ;

  • Lassalle : tel qu'en lui-même, et content d'être là ;

  • Arthaud disant que l'Europe n'est rien comparée aux capitalistes et rappelant salutairement quelques chiffres ;

  • Macron : transparent ;

  • Cheminade : non, il ne nous a pas parlé des martiens, et il a eu un accès d'indignation non feinte, dans une attitude qui m'a fait penser à moi-même ;

  • Hamon : n'a pas annoncé son soutien à Mélenchon et a terminé par un bel appel ;

  • MLP : criant à la victimisation du haut de son immunité parlementaire ;

  • Poutou : on n'en attendait pas moins de lui, accusateur et auteur d'un bon mot concernant l'absence d'« immunité ouvrière » ;

  • et enfin, last but not the least, Jean-Luc MELENCHON, pédagogue comme à son habitude, calme, mais avec un court accès de colère à propos des crèches dans les espaces républicains, ce fut le premier à conclure par un plaidoyer en faveur de la République à venir.

Et dire que parmi toutes ces voix originales, moins de 40% seront représentées au parlement ! Il y a vraiment quelque chose qui cloche dans notre démocratie.

Et ce n'est pas fini...