TRAVAILLEURS SANS PAPIERS SUR LES CHANTIERS DES JEUX OLYMPIQUES : L’OLYMPISME À L’ÉPREUVE !
Douze salariés sans papiers, qui travaillaient sur le chantier du futur village Olympique, se sont rapprochés de la CGT pour faire valoir leurs droits.
Ils étaient employés, déclarés ou non, par des sociétés sous-traitantes de l’entreprise GCC, sur le chantier du village Olympique.
Malgré la complexité de l’habillage, le fond de cette affaire reste habituellement banal dans le BTP. Des entrepreneurs peu scrupuleux utilisent la précarité de travailleurs pour les surexploiter, et au passage éluder les cotisations sociales, leurs obligations conventionnelles (notamment les salaires, les indemnités de petit déplacement, le paiement des heures supplémentaires, etc.) en s’appuyant sur les failles de la législation et l’organisation du travail bien souvent à l’œuvre dans la branche.
La précarité endémique, la sous-traitance en cascade favorisent le moins disant social et créent les conditions de la surexploitation des travailleurs, la dégradation des conditions de travail et le dumping social.
La CGT a immédiatement saisi les autorités compétentes pour exiger que ces travailleurs bénéficient de l’égalité des droits et sortent de cette précarité administrative. Nous avons aussi fourni tous les éléments qui nous avaient été communiqués aux administrations de contrôle afin que les responsabilités de ces entreprises soient établies.
Les douze salariés ont obtenu mercredi 20 avril leurs titres de séjour. Pour la CGT, la deuxième étape consiste à obtenir leur embauche directe par le donneur d’ordre GCC.
Cependant la CGT reste d’une extrême vigilance sur la situation des chantiers des J.O. Nous continuerons à œuvrer pour faire respecter l’égalité des droits. Par ailleurs, nous revendiquons la présence syndicale au cœur des chantiers, ce qui ne doit pas se limiter aux entreprises principales, aux maîtres d’ouvrages. La CGT exige cette présence syndicale pour veiller au respect des droits de tous les travailleurs qu’ils soient de la sous-traitance, de l’intérim, ou détachés. En effet, ce sont plusieurs milliers de salariés qui seront bientôt en activité sur le site dont certains sans organisation syndicales ou de représentants du personnel.
Ces travailleurs ont besoin du syndicat, les patrons doivent lever cette obstruction !
Dans le cadre des Jeux olympique et paralympique 2024, les autorités, les organisations patronales avec les organisations syndicales, ont pris des engagements dans le cadre d’une charte sociale. Pour la CGT c’est celle-ci qui doit s’appliquer et nous ne lâcherons rien pour qu’elle le soit !
La situation des travailleurs sans papiers, participant à la construction des infrastructures des JO, ne doit pas faire oublier la réalité quotidienne que connaissent des milliers de travailleurs sans papiers de la construction, singulièrement en Ile de France. Pour ces raisons la CGT revendique leur régularisation sur la simple relation de travail et indépendamment de la décision de l’entreprise.
Nous exigeons aussi le renforcement des moyens de l’inspection du travail, particulièrement en Seine-Saint-Denis, où près de 30% des postes sont vacants.
Montreuil le 2 mai 2022
Et ce n'est pas fini...