"Oui, il y a des réfugiés heureux en France"
"Ça peut paraître surprenant de le dire. Mais oui, il y a des réfugiés heureux", affirme Nicolas Delecourt, l'écrivain. L'ouvrage, co-écrit avec un réfugié, rassemble plusieurs témoignages de Syriens qui ont fui leur pays et qui ont été accueillis en France, et notamment en Dordogne.
L'ouvrage a été co-écrit avec Maher Akhttiar, un Syrien arrivé en France en 2008 pour faire un doctorat en philosophie. En 2011, alors que le printemps arabe gagne le pays, il se réfugie en France, passe par Périgueux et par Bordeaux. Maher Akhttiar et Nicolas Delecourt se sont rencontrés un peu par hasard, avant de décider d'écrire un livre ensemble.
"Les réfugiés ont dû quitter leur pays parce qu'ils craignent pour leur vie. Ils viennent en France, c'est dur, mais ils sont plus heureux ici que s'ils étaient restés dans leur pays", explique Nicolas Delecourt.
En dix ans, certains sont passés par la Dordogne, à Périgueux, ou à La Coquille... C'est comme ça que les deux auteurs racontent le parcours d'une famille installée à Jumilhac-le-Grand. "Elle s'est intégrée, on leur a proposé un logement, la ville s'est mobilisée autour d'eux. Ils travaillent, ils ont des enfants", raconte Nicolas Delecourt. Il y a aussi l'histoire de cet homme qui a créé des magasins et qui vend des produits syriens sur les marchés, ou encore cette Syrienne qui avait fait des études de pharmacie et qui est arrivée en France en plein Covid. Elle a travaillé comme pharmacienne à l'hôpital avant d'obtenir la nationalité française.
Ce ne fut pas le cas à Savignac-Lédrier : nous avions proposé au maire la maison familiale (meublée, avec jardin) pour accueillir une famille ; mais la préfecture avait refusé le dossier municipal. Même échec avec les chrétiens d'orient.
"Il y a quelque chose d'intéressant : tout le monde se dit que pour les réfugiés, c'est dur, que c'est horrible, mais il y a un discours optimiste. Ils peuvent s'intégrer, ils le veulent et la France se permet", ajoute Nicolas Delecourt. Au fil de ces rencontres, il a croisé des réfugiés qui n'ont pas forcément voulu s'installer en France au départ, mais qui ont petit à petit réussi à s'intégrer.
"La France est indéniablement un pays qui accueille les personnes", ajoute l'auteur. Même s'il reconnait qu'il y a encore quelques points à améliorer : "Leur difficulté, c'est la maîtrise du français. Il n'y a pas vraiment de structure qui leur permet d'apprendre le français et rapidement la barrière de la langue devient compliquée."
Et ce n'est pas fini...