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Le blog de Bernard SARLANDIE

"En France"...

7 Février 2010, 18:31pm

Publié par Bernardoc

         …Car c’est ainsi que nos élèves désignaient notre destination lorsque nous allions dans les pays limitrophes et francophones. Nous n’avions pas quitté le Ghana avant les vacances de Noël car nous avions dû attendre la livraison de notre 4L un bon moment : une telle voiture pour l’exportation n’était visiblement pas intéressante pour ce qui était à l’époque la RNUR, c'est-à-dire la Régie Nationale des Usines Renault (nationalisée à la Libération à cause de l’attitude collaborationniste de son PDG).

         Nous devions donc partir trois couples pendant les vacances de Noël, direction Lome, puis remontée du Togo, passage en Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso), puis arrivée à Niamey au Niger pour Noël, retour par Ouagadougou et redescente sur le Ghana.

         Dès Lome, où les rues étaient décorées de calicots demandant à Gnassingbe EYADEMA de ne pas démissionner (comme il l’avait « menacé » – nous étions en 1975 et il est mort au pouvoir une trentaine d’années plus tard), un couple décida de ne pas poursuivre « l’aventure », visiblement nous n’étions pas faits pour nous entendre.

         705Nous remontâmes donc le Togo jusqu’à Fada n’Gourma en Haute Volta, pour prendre la route de Niamey, la capitale du Niger. Nous vîmes la différence sur les pistes voltaïques, qui étaient dans un état déplorable par rapport à celles du Togo et du Niger : nous étions obligés de slalomer entre les trous et les rochers, et nous craignions pour notre voiture qui n’avait pas deux mois.

         Dès que nous eûmes franchi la frontière entre la Haute-Volta et le Niger, la piste redevint beaucoup plus carrossable, si bien que rose me proposa de prendre le volant au bout d’un moment. Nous échangeâmes nos places et elle se mit à monter les vitesses. Je lui fis remarquer que nous n’étions pas sur une route goudronnée et que la voiture risquait de glisser...ce qui se produisît dès qu’elle eut passé la 4ème, et nous terminâmes dans le fossé en contrebas. Nos compagnons de route, qui étaient devant, ne nous voyant pas arriver, firent demi-tour en soupçonnant que nous pouvions avoir eu des problèmes. Lorsqu’ils eurent rejoint l’endroit de l’accident, au milieu de ce désert, loin de toute habitation, des habitants avaient surgi d’on ne sait où. Nous demandâmes donc à l’un des témoins de surveiller notre voiture, d’où nous avions retiré le maximum transportable avant de nous embarquer, non pas dans un taxi-brousse, mais dans un gros camion qui transportait tant les êtres humains que les animaux ou les bagages. Nous étions le 24 décembre 1975.

Et ce n’est pas fini…

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Tourisme au Ghana

6 Février 2010, 09:32am

Publié par Bernardoc

         Le Ghana est un pays aux paysages très variés, et nous nous sommes appliqués à en voir ses différents aspects. Nous avions commencé par les plages lors de notre arrivée à Accra et nous avons eu l’occasion d’y retourner BUSIA BEACH Eplusieurs fois : Busia, avec ses bungalows en bord de mer et les petits Ghanéens qui venaient pour trois fois rien nous préparer les langoustes fraîchement pêchées, les plages autour d’Elmina ou de Takoradi, que nous avons visité en train, wagon-lit  depuis Kumasi, car il fallait compter une nuit entière pour parcourir les deux cents et quelques kilomètres, furent nos Bongo 548principaux lieux de séjour. A Elmina nous avons même dormi au sein du château, construit par Les Portugais et destiné à héberger les esclaves avant leur déportation. C’est le château qui est au centre du film « Ashanti ».Elmina z j

         MOLE PIC BIl y avait également des réserves naturelles où l’on pouvait faire des safaris photos à la recherche des grandes bêtes : nous avions été fortement impressionnés à Mole game reserve par le rut des éléphants.

         Les sites naturels (cascades, lacs,…) faisaient partie de nos découvertes.bosumtwi2

         Et tout près de Mampong, une curiosité que probablement peu de gens avaient vue, une route 2x2 voies, éclairée au néon, qui aboutissait à rien, au milieu de la brousse : il s’agissait du village natal d’un des militaires qui avait pris le pouvoir à l’occasion d’un des multiples coups d’état ou révolutions de palais dont le pays était coutumier en ce temps-là.

         Nous découvrîmes un jour, presque par hasard, un sanctuaire qui ressemblait à un chemin de croix : que ces géants roses de plus de deux mètres étaient choquants en pleine brousse, avec une absence totale de figures autonomes.

         durbar08durbar to climax 10 years of otumfuo osei tutu ii 14 200907Nous avons eu l’occasion de participer à de nombreuses fêtes (les "durbard")et à des funérailles. Allan COLE, notre voisin naturalisé ghanéen, nous a beaucoup aidés. Et je suis sûr que le groupe de Français qui était de passage chez nous à un de ces moments festifs sera rentré en France tout imprégné de cette cérémonie. Vues de l’extérieur, la différence entre les funérailles et les fêtes se traduisait surtout par la couleur. Le pays ashanti était très riche (n’oublions pas que le Ghana était la Côte de l’or avant son indépendance en 1957) et donc l’or et les couleurs flamboyantes paraient les fêtes, alors que le noir ou le marron indiquaient le deuil, même si ces cérémonies étaient aussi l’occasion de réjouissances matérielles.

Et ce n’est pas fini…

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La vie au Ghana

5 Février 2010, 07:43am

Publié par Bernardoc

         Dès le départ, ce qui nous a surpris, c’était la fatigue et la difficulté de rester éveillés au-delà de 21 heures : il fallait je suppose que nos corps s’acclimatent à la vie sous les tropiques. Mais il faut dire également que les cours commençaient très tôt, à 6h40 et nous avions deux périodes de quarante minutes avec la pause petit-déjeuner d’une demi-heure, à laquelle succédaient trois périodes avant la récréation (vingt minutes) et nous terminions par deux périodes avant le repas de midi qui précédait la sieste obligatoire pour les élèves. C’est à la fin de la sieste que certaines élèves prenaient un malin plaisir à s’exhiber aux fenêtres sous prétexte de revêtir leurs habits de sport ou de jardinage, car bien sûr, l’uniforme était obligatoire.

         Ghanamarket3Les deux couples mixtes qui nous entouraient nous facilitaient les contacts avec la population et les institutions locales, et les jours de marché, quand nous eûmes récupéré notre 4L, Rose accompagnait notre voisine ghanéenne, et de manière surprenante, elle avait mission de marchander car la « bruni » (européenne) obtenait de meilleurs prix que l’autochtone, voire elle arrivait à faire sortir des marchandises de sous le manteau, comme par exemple des boîtes de lait concentré.

         Il m’arrivait parfois d’y aller faire un saut et c’est lors d’une de ces visites que le cordonnier me proposa deux vaches en échange de Rose ! Il y avait aussi quelque chose de tout à fait hilarant autour des étals de bouchers où le prix de la viande variait en fonction de…la balance utilisée ! La viande pouvait être bonne, mais il fallait faire abstraction des mouches qui venaient se régaler du sang qui perlait des morceaux et que seul un mouvement occasionnel du bras des bouchers chassait.

         Malgré tout, nous n’avons jamais été malades à cause de la nourriture, et si j’ai attrapé le paludisme, malgré le traitement préventif à la nivaquine, c’était la faute à l’anophèle femelle qui était venue se servir sur mes bras.

         Il était fréquent de se visiter ou d’héberger les collègues de passage, car nous nous situions sur la grande route du nord. Et nous demandions à Maxwell de leur préparer le plat traditionnel ghanéen : le fufu, que l’on mangeait bien sûr avec les doigts, ce qui a déstabilisé certains de nos visiteurs qui n’envisageaient pas de manger sans couverts.

Et ce n’est pas fini…

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Echos britanniques

4 Février 2010, 00:02am

Publié par Bernardoc

Naïvement, je pensais que c’était mon profil de professeur de lettres-anglais qui m’avait conduit au Ghana pour enseigner le français dans un pays anglophone. Et bien non, dans un souci de bonne gestion des ressources humaines, le hasard me faisait voisiner avec des instituteurs, des profs de lettres, d’anglais…

2984Le système éducatif ghanéen était calqué sur le système de l’ancien colon. Je me retrouvais donc dans une figure similaire à celle que j’avais connue à Newport : trois élèves en terminale et quatre élèves en première à qui je devais enseigner les langue, littérature et civilisation françaises, mais également la littérature francophone d’Afrique dont j’ignorais absolument tout. Et ce fut là mon premier choc avec Voltaïque, un recueil de nouvelles de Sembène Ousmane, écrivain sénégalais décédé en 2007, dont je m’empressais de lire les livres au fur et à mesure de leur sortie et que je m’appliquais à faire découvrir aux personnes qui m’étaient chères à mon retour en France.

J’en profitais aussi pour découvrir la littérature anglophone d’Afrique qui ne faisait bien entendu pas partie de mon cursus d’étudiant angliciste et qui recèle également nombre de trésors.

Au programme de littérature française il y avait L’Etranger en version originale et quelques œuvres (Jules Verne entre autres) en version simplifiée. Je fis découvrir aussi les chanteurs français tels Mouloudji et Georges Moustaki qui obtint un joli succès.

A la mode britannique, toujours, les enseignants ne se contentaient pas d’enseigner dans leur discipline, mais ils jouaient un rôle éducatif au niveau d’activités extra-scolaires. Ainsi un prof de maths encadrait les élèves pour le jardinage, et comme le prof de gym avait remarqué que nous pratiquions régulièrement le badminton, je fus bombardé animateur de ce sport la deuxième année, mais je n’eus pas beaucoup de succès puisque les filles venaient sur la base du volontariat.

Car oui, c’était un pensionnat de jeunes filles de bonne famille, avec des filles d’anciens ministres ou de chefs traditionnels ashantis. L’éducation primaire était gratuite, et plus de 80% des enfants ghanéens étaient scolarisés, ce qui contrastait avec les pays francophones alentour où le taux était bien moindre. En revanche l’enseignement secondaire était payant et presque exclusivement en internat, ce qui n’était pas sans poser problème car, vu l’inflation galopante le trimestre devait être écourté faute de possibilité d’achat de nourriture. Les jeunes coopérants que nous étions ne s’en plaignaient pas : cela nous laissait quelques jours de plus pour visiter les pays limitrophes ou plus éloignés.

Et ce n’est pas fini…

 

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Mampong/Ashanti

3 Février 2010, 00:30am

Publié par Bernardoc

         Nous embarquons dans le confortable car de la STC (State Transport ghana-transport-service-apprecie-L-2Corporation) pour un voyage de quatre heures jusqu’à Kumasi, entrecoupé d’une pause pipi/restauration à Nkawkaw. A la gare routière de Kumasi, on se presse autour de nous pour nous aider à transporter nos bagages jusqu’au tro-tro pour Mampong. Un jeune garçon d’une douzaine d’années s’est fait charger par d’autres gamins notre malle de plus de quarante kilos sur la tête. Lorsque ses copains ont lâché la malle, j’ai eu l’impression que notre « porteur » se tassait sous le poids.

         West African busesAprès l’autocar, le taxi-brousse avait quelque chose de surprenant et nous nous demandions s’il arriverait à bon port tant il semblait délabré. On nous fit les honneurs de la cabine, à côté du chauffeur, qui était du bon côté, car le Ghana venait d’abandonner le système colonial avec la conduite à gauche et encore bon nombre de voitures avaient le volant à droite.

         Arrivés à St Monica’s secondary school, quelqu’un vint chercher nosimages-copie-2 bagages dès qu’ils furent déchargés. Et nous fûmes conduits devant la Directrice, une Ghanéenne laïque qui venait de succéder à une bonne sœur, puisque, comme son nom l’indique, l’école était une école anglicane, qui était en train de se « ghanaïser ». Il restait une bonne sœur à la gestion et une autre comme prof. d’anglais, européennes toutes les deux. Il y avait également quatre « peace-corps » (des volontaires civils américains), et deux couples mixtes dont l’homme était européen et la femme ghanéenne ; la différence était que l’un d’entre eux avait pris la nationalité ghanéenne, ce qu’il regrettait parfois, et dans l’autre couple, c’était l’épouse qui était devenue « British citizen ».

         La Directrice nous conduisit à notre bungalow, ouvrit la porte et nous dit : « Voici Maxwell, votre boy ». Nous qui étions mariés depuis moins d’un an, nous ne nous attendions pas à voir un intrus partager notre intimité, et d’entrée nous lui signifiâmes qu’il ne travaillerait qu’à mi-temps, mais que pour qu’il ne soit pas lésé, nous lui donnerions la totalité de son salaire, ce qui sembla lui convenir surtout que, d’après certains collègues, nous le payions beaucoup trop ! Il faut dire que lorsque nous sommes arrivés dans ce pays, les services de l’ambassade nous ont dit de ne surtout pas changer notre argent à la banque, mais de faire confiance à des Libanais, qu’ils nous ont présentés et qu’en pratiquant ce marché noir nous rendions service à ces chefs d’entreprise qui n’avaient pas la possibilité d’exporter leurs profits. A ce moment-là, j’ai eu un doute sur la République.

Et ce n’est pas fini…     

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Colloque Education & Devenir

2 Février 2010, 09:40am

Publié par Bernardoc

viewerE&D - COLLOQUE DE ROUBAIX (ACADEMIE LILLE)
XXVI e Colloque national
Les 12, 13, 14 mars 2010
INSCRIPTION
NOM ……………………………………………………………………………. PRENOM ………..…………………………………………………………….
ADRESSE …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
CODE POSTAL……………………………………... VILLE ……………………………………………………………………………………………...
N° TEL …………………………………………………………………….... EMAIL …………………………………………………………………………...
FONCTION ……………………………………………………. ETABLISSEMENT ………………………………….………………………….
ACADEMIE …………………………………………………………….
COLLOQUE
Colloque complet Prix normal 40 €
Colloque complet Personnel stagiaire et étudiant 25 €
Conférences du vendredi 15 €
Conférences du samedi 15 €
Conférence et table ronde du dimanche 15 €
REPAS ET HEBERGEMENT
Forfait 4 repas 62 €
Musée La Piscine et buffet dinatoire vendredi soir 10 €
( subventionné par la MAIF)
Repas du samedi midi 10 €
Repas festif du samedi soir 30 €
Repas du dimanche midi 12 €
Hébergement : réservation par vos soins (liste des hôtels ci-joint)
Déplacements Roubaix (cf document ci-joint)
Souhaitez vous participer à la visite de Roubaix ? Oui Non
Montant total à régler …………………………………………………………………….. €
RAPPEL : Élections Régionales dimanche 14 mars, mode d’emploi vote par
procuration (cf document ci-joint)
INSCRIPTION AUX ATELIERS (samedi après midi)
Veuillez exprimer deux choix (votre préférence sera respectée dans la mesure du possible)
Retour de la fiche : le plus rapidement possible et pour le 1er mars 2010
Accompagnée de votre règlement libellé à l’ordre de Education & Devenir
Adresse : Education & Devenir
Collège Jean Jaures
rue Marguerite Yourcenar
62 300 LENS
educationetdevenirlille@orange.fr
ATELIER—THEMES DE REFLEXION CHOIX 1 CHOIX 2
Atelier 1 Qu’attendent les parents de l’école ?
Atelier 2 Qu’attendent les élèves de l’école ?
Atelier 3 Qu’attendent les politiques de l’école ?
Atelier 4 L’école et les attentes du monde économique
Atelier 5 Performance scolaire et intégration/performances
scolaires et Exclusion
Atelier 6 La notion de réussite scolaire

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Arrivée au Ghana

1 Février 2010, 09:17am

Publié par Bernardoc

         imagesTôt le matin, le vol UTA atterrit à Kotoka airport, l’aéroport d’Accra, la capitale. Nous étions soulagés, notre baptême de l’air s’était déroulé sans encombre. La moiteur de l’air nous enveloppa dès que nous mîmes le pied sur la passerelle. Les responsables du centre culturel français et du personnel de l’ambassade étaient présents pour prévenir les arnaques dont notre naïveté aurait pu être victime. On nous conduit à notre hôtel où nous commençons à faire connaissance avec la faune africaine : les geckos à l’affût des moustiques et les margouillats en train de faire leurs pompes autour de la piscine. Consigne donnée : toujours se déplacer en groupe et sur les avenues passantes.

Nous allions souvent manger au Phoenix, le restaurant chinois de l’hôtel Ambassador et nous fûmes invités à un cocktail dînatoire par le directeur du centre culturel, afin de faire connaissance avec les anciens. Là ce fut les fruits et légumes tropicaux que nous découvrions ; je trouvais bizarre qu’on serve le melon avec des lentilles au milieu ; il s’agissait en fait de papayes. De même mangues et avocats nous étaient inconnus car l’empreinte carbone était réduite en France où ces fruits n’arrivaient pas. Surprise encore à la vue du nombre d’espèces de bananes disponibles sur les marchés.

Au bout de quelques jours, en route pour nos établissements respectifs. L’école que je devais rejoindre se trouvait à environ une heure de route au nord d’Accra. Une voiture du centre culturel nous conduit vers ce lieu avec nos bagages et là : surprise : ils n’avaient plus besoin de prof de français. Retour à la case départ (l’hôtel) en attendant qu’on nous trouve une autre école.

Le lendemain re-départ pour Kpedze, dans la Volta region, celle qui est limitrophe du Togo. Nous arrivons et sommes accueillis à bras ouverts. On nous fait visiter notre bungalow dans lequel il manquait quelques finitions mais qui allaient être faites. Nous étions prêts à nous installer mais le responsable du centre culturel qui était avec nous a refusé de nous abandonner. En effet, alors que nous étions voisins de l’immense lac Volta, il n’y avait pas l’eau courante et seul un fût de 200 litres sur le toit devait nous alimenter. De nouveau, retour à la case départ.

Le surlendemain, nous partions en car pour Kumasi, d’où nous devrions prendre un « tro-tro » (c'est-à-dire un taxi-brousse) qui devait nous amener à Mampong/Ashanti, où le poste double des années précédentes avait été transformé en poste simple.Ghana map

Et ce n’est pas fini…

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