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Le blog de Bernard SARLANDIE

Prof en Irlande

17 Février 2010, 07:42am

Publié par Bernardoc

         Je devais donc enseigner le français, mais j’avais aussi une période de remédiation en anglais. Je m’inquiétais de savoir si j’étais en capacité de le faire, et mes collègues m’ont dit que vu le niveau des élèves que j’allais avoir il n’y aurait aucun problème.

         Comme le gaëlique est un enseignement obligatoire en Eire, je demandais quel était le niveau de gaëlique des élèves par rapport à mon niveau en anglais. Le prof de gaëlique me répondit : « Tu plaisantes ? Ce qu’il faudrait se demander, c’est quel est le niveau en anglais des élèves par rapport au tien ! »

         L’école était dirigée par une bonne sœur, mais les enseignants étaient laïcs, quoique revendiquant le droit d’inculquer la doctrine catholique, « pour ne pas abandonner la religion aux curés ».

         Le jour des cendres (ne me demandez pas de quoi il s’agit exactement) on me proposa de me faire une croix de cendres sur le front, ce que je déclinai poliment, et comme ce jour-là avait été décrété sans tabac, moi qui ne fumait pas autant que certains, j’ai beaucoup usé de la cigarette. On m’a trouvé original. Et ce soir-là, alors que j’étais invité à dîner chez John, sa femme me demanda quelle était ma religion. Quand je répondis « Aucune », ils encaissèrent le coup, et pour montrer qu’ils ne m’en voulaient pas, ils m’invitèrent deux fois plus souvent jusqu’à la fin de mon séjour.

         A cette époque, je ne faisais pas encore de l’aïkido mais du judo, et j’étais en train de préparer mon premier dan. Je me renseignais sur l’existence de clubs à Ennis. J’en visitai un qui accueillait surtout des petits, et la prof, qui n’était pas plus gradée que moi, m’indiqua le club où elle s’entraînait. Je me retrouvais donc dans une salle paroissiale, avec une cheminée au milieu d’un mur, et dans laquelle nous devions installer les tatamis après avoir acquitté notre paiement hebdomadaire d’une livre irlandaise. Il n’y avait pas de douche, et certains pieds ressemblaient à des mains de mécanicien ! Quand le prof (qui était seulement 1er dan mais champion d’Irlande toutes catégories) me vit débarquer, il me proposa tout de suite de faire le cours, pour voir comment on faisait en France. Je refusai en disant que je n’étais pas préparé, mais que j’en ferai un la semaine suivante. J’avais donc préparé une progression, mais on ne fit pas appel à moi. Je fus à nouveau sollicité au bout de cinq semaines et mon cours fut apprécié. Après, bien entendu, nous nous retrouvions dans un pub, et j’étais surpris car un collègue instituteur ne buvait que du jus d’orange. Il m’expliqua qu’il avait fait vœu de tempérance, ou plutôt d’abstinence, et les différentes étapesde son engagement. J’en eus un exemple au collège : un jour, plusieurs élèves de 5ème arrivèrent avec une épinglette à la boutonnière. Devant mon interrogation, ils me répondirent : « M’sieur, ça veut dire qu’on est des pionniers, qu’on ne boit pas. » « J’espère bien ! » fut ma réponse. En fait, c’était leur premier vœu à douze ans, vœu qu’ils devaient renouveler à seize, et s’ils tenaient bon, prendre leur engagement définitif à vingt et un ans, je crois. Il s’agissait cependant d’une simple minorité.

Et ce n’est pas fini… 

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Tulla

16 Février 2010, 07:34am

Publié par Bernardoc

         Il était prévu que je fasse du covoiturage avec John, un collègue qui habitait non loin de chez moi. Nous alternions donc les semaines avec nos voitures respectives pour aller à l’école, en faisant un détour pour déposer son bébé chez une nounou. Les voitures japonaises avaient déjà envahi l’Irlande, mais John a beaucoup apprécié la Samba et sa maniabilité. J’ai fait deux découvertes concernant la circulation automobile en Irlande : d’abord, la plupart du temps il faut se garer pour se croiser, ensuite tout le monde se salue. J’ai eu l’occasion de prendre des gens en stop ; là aussi ce fut marrant. Une fois j’ai eu du mal à faire comprendre à l’auto-stoppeur qu’il fallait qu’il monte de l’autre côté, et pas à ma place (qui était effectivement la place habituel d’un passager britannique) et ensuite, que la ceinture ne se passait pas autour du cou, mais sur la poitrine ! Une autre fois, un Irlandais, qui s’était bien rendu compte que je ne pilotais pas une voiture britannique, me demanda si j’étais allemand. J’essayais de lui expliquer où se trouvait la France, j’avais cru réussir jusqu’au moment où, descendant de la voiture, il me déclara : « Quand je vais dire à ma famille que j’ai été pris par un Allemand… ». Lorsque je racontais ces anecdotes à l’école, mes collègues me disaient : « Heureusement que c’est toi Bernard qui nous raconte ça, sinon on aurait pu croire que c’était une blague anglaise » (les Irlandais pour les Anglais sont comme les Belges pour nous, ou pour Coluche).

         images-copie-15images-copie-18Tulla, comme les autres villages d’Irlande, abritait un grand nombreimages-copie-20 de maisons multicolores, soit par leurs murs, soit par leurs huisseries. L’école était mixte, bien entendu catholique ; j’ai pu voir des brigades de curés et bonnes sœurs venir pour susciter des vocations. En ce jour où les évêques d’Irlande sont convoqués au Vatican, je ne vais pas échafauder des hypothèses sur la façon dont ces missionnaires s’y prenaient.

L’école ne comportait pas de demi-pension. Tandis que les enseignants mangeaient leurs sandwiches dans la salle des profs, je pouvais observer les élèves dévorer les leurs et boire leur thé en un quart d’heure, afin de se précipiter pour une pratique sportive les vingt-cinq minutes restantes.

Et ce n’est pas fini…

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Ireland by night

15 Février 2010, 07:43am

Publié par Bernardoc

         Je devais m’embarquer au Havre pour débarquer à Cork. J’avais réservé une cabine vu la longueur de la traversée. La tempête faisait rage sur la Manche si bien que le départ fut décalé d’une douzaine d’heures. Ma cabine se trouvait à la proue, au niveau de la ligne de flottaison, sans hublot. Et j’avais des visions de Titanic lorsque j’entendais les vagues déchaînées venir se briser contre la coque. J’ai passé mon temps à manger, boire et dormir : c’était la confirmation que j’avais le pied marin. Et lorsque nous rejoignions nos voitures au moment de débarquer, je me rendis compte que pour certains le voyage n’avait pas été de tout repos.

         Il faisait bien froid, j’avais ma casquette écossaise, mon blouson et mon écharpe qui ne cachait pas la longueur de ma barbe. Au moment de débarquer, la police aux frontières arrêta une seule voiture, ma « Samba » afin de vérifier peut-être le nombre de Kalachnikov qu’il y avait dans le coffre. J’ouvris donc mon coffre, ils pointèrent la trousse à outils, me demandèrent de l’ouvrir, puis me laissèrent repartir après m’avoir posé quelques questions. Il devait être trois heures du matin.

         clare mapJe pris donc la route en direction du nord, mon voyage maritime m’ayant permis de récupérer de la fatigue de la conduite depuis Lormont. Lorsque j’arrivais à Ennis, il était convenu que j’appelle le Principal-adjoint, Philip McMahon si je me souviens bien. Mais il était 6h30, ce qui, compte-tenu des habitudes britanniques était bien trop tôt pour déranger les gens. J’allongeais mon siège et tentais de sommeiller à nouveau, mais au bout d’une heure, le froid était si saisissant que je me décidai quand même à l’avertir de mon arrivée. Il arriva rapidement et me conduisit chez lui pour le breakfast traditionnel, avant de me montrer la maison que Kathleen avait réservée pour moi, au milieu de nulle part, en face d’un pub qui avait malencontreusement brûlé la semaine précédente. J’allais donc être contraint à une sobriété forcée pendant tout mon séjour !ennis small

         Il s’agissait d’une maison avec trois chambres, fort mal isolée. Je condamnais tout de suite deux des trois chambres, ce qui m’évitait de les chauffer, et je me régalais de passer du temps en face de la cheminée que j’allumais tous les soirs en revenant de l’école qui se trouvait à une quinzaine de kilomètres.

Et ce n’est pas fini…

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L'expérience irlandaise

14 Février 2010, 19:24pm

Publié par Bernardoc

         Comment m’étais-je retrouvé à Dublin, un jour de France-Irlande ? Cela faisait cinq ans que j’étais à Blanquefort, et j’avais envie d’aller un peu respirer ailleurs. En pistant le BO, je formulais la demande pour un échange poste pour poste. Je n’avais pas envie de partir pour un an, et tant qu’à faire, je souhaitais découvrir un pays anglophone que je ne connaissais pas. L’Irlande offrait la possibilité de partir pour un trimestre. Je devais obtenir une appréciation de l’inspecteur. Comme je n’avais pas été inspecté depuis mon Caecet, je pensais qu’il viendrait me voir et qu’il en profiterait pour écrire son appréciation. Que nenni ! Il me convoqua dans un bureau du rectorat, me félicita de ma démarche et découvrit que j’avais besoin d’une inspection. Il en profiterait pour inspecter également ma collègue.

         irlIrlandeCarteG           L’échange eut donc lieu au cours du deuxième trimestre entre le LEP de Blanquefort et l’école secondaire de Tulla, dans le County Clare, un comté de l’ouest irlandais. Grand adepte de la correspondance scolaire, je proposai d’établir des relations avec une classe de BEP, et ma partenaire souhaita même la diversifier avec des classes de CAP. Comme tous les anglicistes de CAP étaient des volontaires, j’acceptai cette idée, et nous fîmes un premier envoi. Nous attendîmes en vain la réponse.

         Estelle allait passer six semaines chez chacun de ses grands-parents, nous disposions donc d’une chambre dans notre HLM que nous mîmes à la disposition de Kathleen. Le trimestre commençant plus tard en Irlande, j’accueillis ma partenaire à son arrivée, et en lui faisant visiter Lormont, je tombais sur le curé, qui était un ami, même s’il connaissait mes positions religieuses, et je lui présentai une de ses nouvelles ouailles, puisque lorsque je lui avais demandé si elle était catholique, sa réponse avait été : « Of course ». Apparemment, elle ne mit pas les pieds plus d’une fois à la messe, car lorsqu’elle se fut rendu compte que personne ne lui ferait de remarque si elle s’en dispensait, elle trouva mieux à faire, surtout que, contrairement à ce qu’il se passait en Irlande où les messes se succédaient toutes les heures, c'est-à-dire que le service ne dépassait pas quarante à quarante-cinq minutes, ce n’était pas le cas à Lormont où Jean-Marie aimait bien insister sur le sermon, sans contrainte de temps.

         Deux jours plus tard j’allais présenter Kathleen à mon établissement, où nous débarquâmes comme des cheveux sur la soupe au moment où le patron et les secrétaires fêtaient au champagne l’année nouvelle. Ils ne nous invitèrent d’ailleurs pas à partager leurs libations.

Et ce n’est pas fini…   

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France-Irlande

13 Février 2010, 19:48pm

Publié par Bernardoc

         33-10 au stade de France : la Gironde pavoise !

         En hiver 1983, je me trouvais à Dublin le jour du même match qui avait lieu au stade de Landsdown Road. J’avais demandé à un conseiller de l’ambassade de France s’il pouvait me trouver un billet pour le match. « C’est bien trop tard et c’est complet » me répondit-il. Je trouvais donc un pub aux alentours de Dublin, je demandai au patron qu’il allume la télévision car il y avait un match de rugby, ce qu’il semblait ignorer (le rugby n’est pas vraiment le premier sport national en Irlande). Il accéda volontiers à ma demande et je m’installai avec une pinte (pas de Guinness, que même en Irlande je n’appréciais pas) devant l’écran.

         Quelle déception lorsque je découvris que les tribunes, loin d'afficher "complet", étaient très clairsemées. J'aurais dû tenter et aller au stade, j'aurais eu un billet. Nevermind.

         Au bout de quelques minutes vint s’installer à côté de moi un couple de Français, vraisemblablement des assistants de langue, qui avaient reconnu les couleurs de l’équipe de France à la télé. Lorsqu’une équipe marqua, la jeune femme se tourna vers moi pour me demander : « Le rugby, ça se joue en combien de points ? ». Pour des anglicistes, je trouvais qu’il y avait des manques certains dans leur culture britannique.

         Décidément, l’Irlande allait me réserver des surprises jusqu’à la fin de mon séjour.

Et ce n’est pas fini…

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Au revoir l'Afrique

12 Février 2010, 00:01am

Publié par Bernardoc

         Pâques 1977 : nous commençons à penser à notre retour. Nous étions venus avec une malle, nous repartons avec une grosse caisse pleine d’«africaneries ». Nous nous mettons d’accord avec Peter, qui rentrait en Angleterre, pour partager les frais de déménagement de Mampong jusqu’à Accra. Les déménageurs nous avaient établi un devis comparatif qui indiquait que le prix « par avion » était moins élevé que le prix par bateau. Je n’ai jamais très bien compris comment se débrouillent les déménageurs pour fournir des devis comparatifs où c’est toujours le leur qui est le moins cher. J’avais posé la question en son temps à la CSCV qui ne m’avait pas encouragé à mettre mon nez là-dedans.

         Lorsque les déménageurs vinrent faire leur œuvre, nous fûmes stupéfaits de voir leur dextérité et la confiance qu’ils avaient dans leur travail. J’en ai vu un balancer par-dessus son épaule une coupe en terre qui n’a absolument pas souffert vu la façon dont elle était emballée.

         Après le déménagement, il fallait songer à vendre la voiture, et pour obtenir des devises nous étions obligés de la vendre à l’Etat. Nous l’avions fait repeindre (intérieur ou extérieur) pour environ 150 francs, mais j’avais peur qu’il pleuve le jour où j’allais la présenter, car elle n’était pas complètement étanche. L’inspection fut très rapide, le « testeur » essaya l’avertisseur (un vieux klaxon de camion que j’avais récupéré), le démarreur, les essuie-glaces et les phares, et ce fut à peu près tout. Et je fus agréablement surpris par le prix proposé : je n’avais pratiquement rien perdu en deux ans et plusieurs accidents.

         Muni des papiers réglementaires, je me rendis à la banque du Ghana pour obtenir mes devises et me mis à attendre. Curieusement des gens qui arrivaient après moi me passaient devant et repartaient sans que mon dossier ait semblé progresser. Même au bout de deux ans, j’avais omis de garnir mon passeport officiel de quelques billets, qui auraient sans nul doute accéléré mon passage !

         Enfin, muni de mes chèques de voyage, et après avoir récupéré nos billets d’avion, je retourne à mon hôtel (le même que celui qui nous avait hébergés lors de notre arrivée). Le soir, direction Le Phenix, comme deux ans auparavant, avec toutes mes valeurs sur moi car il n’y avait pas de coffre à l’hôtel. Et en chemin, tentative de vol à l’arraché : je me suis débattu, ai hurlé comme un beau diable et ai réussi à entraîner mon agresseur au milieu de la route, où je me suis couché sur mon précieux sac. Un taxi est arrivé, avec un homme en uniforme qui en est sorti. Attroupement et commentaires autour de moi, avec mon voleur probablement au premier rang, qui se transformait en accusateur. Mais je me sentais sauvé ; je fis le sixième passager du taxi jusqu’à mon hôtel, en angoissant cependant car j’étais on ne peut plus vulnérable si une solidarité africaine décidait de s’en prendre à l’européen qui représentait toujours l’ancien colon. Rien ne se passa. Ouf ! j’avais eu chaud, d’autant que j’appris que la semaine précédente, c’est à coup de couteau qu’une telle aventure s’était terminée au même endroit.

         Le lendemain, Peter vint me chercher pour me ramener à Mampong ; j’étais aphone et j’avais dû abandonner le pantalon que je portais la veille qui était dans un triste état.

Et ce n’est pas fini…

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Du Bénin à la Côte d'Ivoire

11 Février 2010, 14:00pm

Publié par Bernardoc

Lorsque nous sommes arrivés au Ghana, un des pays voisins s’appelait le Dahomey, jadis surnommé « le quartier latin de l’Afrique ». Et pendant notre séjour, il fut rebaptisé, peu après le coup d’état de celui qui n’était encore « que » le colonel Mathieu KEREKOU, République Populaire du Bénin, avec pour dogme le marxisme léninisme, s’appuyant sur le socialisme scientifique. Comme au Togo voisin, on avait intérêt à se planquer lorsque le Président se déplaçait au milieu d’une caravane outrageusement armée.

images-copie-11Je me souviens avoir été mis en joue par un fusil mitrailleur à Ouidah pour m’être approché d’un soldat pour lui demander un images-copie-13renseignement !...Ouidah, cité esclavagiste avec ses pythons sacrés, berceau du vaudou,images-copie-12 fut notre première étape ; c’est une des raisons pour lesquelles j’ai beaucoup apprécié Les passagers du vent, car j’y retrouvais des paysages visités.

images-copie-9  images-copie-8En route pour Abomey, l’ancienne et riche capitale du Dan-Homey, nous avons croisé de grands élèves d’une école primaire qui étaient occupés aux travaux des champs avec leur maître. A notre passage ils se sont relevés et dressant leurs outils, ils ont proclamés les slogans révolutionnaires tels : « Vive la révolution ! A bas l’impérialisme !...). Plus tard, étant redevenu partisan d’une économie de marché, le « général » M. Kerekou s’est fait élire Président de la République.

images-copie-6images-copie-7Abomey demeure sans conteste la capitale artistique du Bénin : les palais royaux, le musée national et les fameux tableaux en patchwork l’ont qualifiée pour entrer au patrimoine de l’Unesco.images-copie-10

images-copie-14images-copie-15Enfin, notre dernière sortie à l‘« étranger » fut pour la Côte d’Ivoire, qui ne fut en fait qu’un court séjour à Abidjan, où nous sommes allés nous étonner de la patinoire au sein de l’hôtel « Ivoire » et nous frotter à la population du marché de Treichville, visite qui images-copie-17a d’ailleurs failli nous coûter la disparition de quelques objets : un moment d’inattention et je sens et entends la fermeture éclair de mon sac glisser ; je resserre alors mon bras et un grand noir me dit : « Attention patron, on peut te piquer tes affaires si tu ne fais pas attention ! ». Et c’était lui qui avait la main dans mon sac ! Il avait tenté quelque chose, il avait perdu et un grand sourire barrait son visage.

J’allais vivre quelque chose de bien plus violent quelques semaines plus tard à Accra.

Et ce n’est pas fini…

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Pour vous tenir au courant

10 Février 2010, 22:36pm

Publié par Bernardoc

  Je n'ai pas eu le temps de rédiger un article aujourd'hui (que voulez-vous,c'est le "surbooking" habituel des retraités), alors place aux statistiques : février a très bien commencé en permettant à janvier d'être le meilleur mois depuis la création du blog, tandis que le premier février était la journée record avec 155 pages lues. Depuis, ça s'est un peu ralenti, mais j'ai bon espoir que février détrône janvier.
Et ce n'est pas fini...

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Survivre à Ouagadougou

9 Février 2010, 07:46am

Publié par Bernardoc

         images-copie-4Nous avions rencontré des coopérants qui avaient proposé de nous héberger lors de notre séjour à Ouagadougou. Ils nous indiquèrent également l’adresse de l’ambassade, puisque j’étais « en permission » et que je devais rencontrer le médecin militaire attaché à l’ambassade.

         Je rencontrai un homme charmant, mais j’ai commencé à douter lorsque je l’ai vu hésiter sur la prescription. Croyant bien faire, il me prescrivit deux traitements curatifs. Je lus moi aussi les notices et je me rendis compte que si je suivais son ordonnance, je risquais l’empoisonnement. Je ne pris donc qu’un traitement sur les deux et je récupérais normalement. Mais je décidai, puisque l’absorption régulière de Nivaquine ne m’avait pas prévenu des crises, de ne plus prendre les cachets qu’un jour sur deux, et je ne m’en suis pas plus mal porté jusqu’au bout.

         images-copie-5De Ouagadougou, nous avons poussé jusqu’à Koudougou et son lac aux crocodiles, ville que nous reverrons peut-être d’ici la fin de l’année, en partant avec l’association haillannaise Partage et coup de pouce pour une mission humanitaire, qui me donnera notamment l’occasion de voir l’enfant que je parraine dans l’espoir que, scolarisé, il ait de meilleures chances de s’en sortir.

         Le toubib avait quand même eu une initiative généreuse : comme j’étais en permission et que j’accomplissais mon service national actif, il rédigea un certificat en me disant que, de retour en France, je pourrai essayer d’obtenir une pension d’invalidité.

         Je fus donc convoqué un beau jour à l’hôpital Robert Picqué, où l’on me posa des questions sur ma santé, questions auxquelles je répondis honnêtement que depuis mon retour en France je n’avais eu aucune crise de paludisme. La commission de réforme me déclara que j’avais une invalidité de 5%, et que, comme elle n’était pas apparue au cours d’une période militaire, je demeurais réserviste du service militaire. Je m’adressai au plus gradé en lui spécifiant que je ne savais pas me servir d’un fusil, vu que je n’avais jamais été militaire. Ma question dérangeait (Etait-ce déjà une spécialité ? ) et il passa le bébé à son voisin, qui se défaussa aussi vers un autre, et c’est finalement celui qui avait le moins de barrettes qui me répondit textuellement : « Ce n’est pas un problème ; vous savez, on peut très bien faire la guerre dans un bureau. ». Joli, non ?

         Le paludisme se rappela à mon bon souvenir il y a une dizaine d’années, lorsque je fus définitivement interdit de don du sang et d’organes.

Et ce n’est pas fini…

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Noël 1975

8 Février 2010, 09:30am

Publié par Bernardoc

         Nous étions à l’arrière du camion qui n’était pas fermé, ce qui me donna l’occasion de recevoir le crachat d’un autre voyageur assis quelques places devant moi et qui n’avait pas pensé que quelle que soit la force d’expulsion qu’il imprimait à son crachat, la vitesse du vent, conséquence de la marche du camion, serait supérieure et plaquerait son éjection le long du véhicule. 

         300px-The Niger near the Kennedy Bridge, NiameyMais nous arrivions bientôt à Niamey et là une vue féérique nous fit oublier nos mésaventures de l’après-midi : le soleil se couchait sur le fleuve Niger, et se découpant au-dessus du pont, une caravane de chameaux terminait sacamels on the bridge prefRes traversée du désert. Image inoubliable, à jamais gravée dans ma mémoire, car je ne pensais pas que ces animaux arrivaient jusque là.

         La douche de l’hôtel fut la bienvenue et l’eau s’écoulait toute rouge, chargée de la poussière de latérite qui nous recouvrait. Et le repas de réveillon nous apporta le réconfort nécessaire.

         250px-Niamey riverLe lendemain de Noël nous prîmes contact avec le concessionnaire Renault pour aller chercher la voiture qui allait être immobilisée huit jours. Nous en profitâmes pour aller jusqu’à Tillaberri puis nous décidâmes de passer le reste du temps sur une île du Niger, où la seule climatisation était la brise qui soufflait parfois, insuffisamment cependant pour chasser les moustiques. Mais avant, nous avions visité le musée national où nous avons retrouvé les mêmes objets que nous avions acheté bien plus cher  (et encore, après avoir marchandé) à un colporteur en Haute-Volta, ce qui nous a conduit à revoir notre façon de marchander !

         En récupérant la voiture, le garagiste ne se cacha pas de n’avoir pu réparer totalement le train avant, si bien que, en l’absence de parallélisme, les pneus duraient un maximum de douze mille kilomètres, en les permutant et les retournant tous les mille cinq cents kilomètres. Ce qui nous a conduits à faire provision de pneus dès que nous en trouvions en vente.

         En route pour Ouagadougou, nous nous arrêtâmes à Fada n’Gourma et à six heures du matin, au moment du départ, je sentis venir une crise de paludisme. Deux heures plus tard je passais le volant à Rose et une heure après j’enfilais un pull car je m’étais mis à grelotter. J’avais hâte d’arriver dans la capitale voltaïque.

Et ce n’est pas fini…

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