STO pour les chômeurs.
« Nous expérimenterons dans une dizaine de départements une obligation de travail de 7 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA .» C’est une des phrases prononcées à Bordeaux par le président de la République qui ont été abondamment répétées dans tous les médias.
Ceci m’interroge. Si les centaines de milliers de gens au RSA se mettent à travailler 7 heures, soit 20% d’un temps complet, cela veut dire qu’un bénéficiaire sur cinq pourrait travailler à temps complet, et donc en étant payé. Cela allègerait d’autant les dépenses sociales, et même, avec les cotisations payées par les employés et les patrons, cela contribuerait grandement à combler le pseudo trou de la sécu. De plus, ces travailleurs qui toucheraient un salaire décent seraient amenés à consommer ce qui ne manquerait pas d’avoir un effet positif sur la production industrielle.
Ce n’est pas la voie qu’a choisi ce gouvernement sortant, qui, en référence aux années les plus noires de notre pays, se prépare à instituer un nouveau Service de Travail Obligatoire. L’abjection n’a décidément plus de limite.
Mais attention à la dérive prévisible de ce genre de mesures. Au Royaume Uni, c’est trente heures de travail gratuit que l’on demande aux chômeurs, si bien que les entreprises n’ont même plus besoins d’embaucher : à quoi bon ? Et en France, nous vivons ceci, à un degré moindre, avec les contrats aidés depuis des années : les administrations se trouveraient dans l’impossibilité de fonctionner si on les privait de ces personnes indispensables, employées à temps partiel et retournant à leur sort antérieur au bout de deux ans. D’autres personnes viendront les remplacer, il suffira de modifier quelques termes dans le contrat de travail, et le tour sera joué.
Décidément, le slogan de la lutte pour les retraites est toujours d’actualité : « Partage du temps de travail, partage des richesses ou sinon ça va péter ! ».
Et ce n’est pas fini…