Encore un accroc au statut.
Ainsi Macron propose aux directeurs d'école de recruter les instits. Mais quelle connerie ! Ca se voit qu'il n'a jamais été en contact avec les professionnels qui travaillent à l'éducation nationale.
Les directeurs n'ont aucune relation hiérarchique avec leurs collègues. Comment pourraient-ils les recruter alors ? Et sur quelles bases ? Et pour combien de temps ? Est-ce que ce sera une cooptation du reste de l'équipe ? Quelle sera la part du piston dans ces recrutements ?
Lorsque j'étais en activité, j'ai eu à recruter des aides-éducateurs ; c'était lorsque Jospin était premier ministre. Eh bien, j'ai eu droits à des interventions appuyées du conseiller général pour que j'embauche telle personne. Comme je ne l'ai pas fait, c'est peut-être pour cela que je ne l'ai plus vu !
J'ai commencé ma « carrière », comme Surveillant d'Externat. Nous déposions un dossier au rectorat, avec des vœux et nous étions nommés en fonction des besoins. Maintenant les assistants d'éducation sont recrutés localement avec lettre de motivation ; quand on sait ce qu'on peut mettre (ou pas) dans une lettre de motivation, je ne peux m'empêcher de formuler des doutes. C'est ainsi que nous nous étions plantés avec un collègue, et malheureusement nous nous en sommes rendu compte une semaine après la fin de la période d'essai, ce qui a abouti a un procès prud'homal.
J'ai reçu une fois une délégation anglaise qui voulait savoir comment nous traitions les élèves à besoins spécifiques. L'entretien se déroulait en anglais. Ils étaient étonnés que, contrairement à chez eux, le chef d'établissement ne recrutait pas son personnel. Ils m'ont posé la question : comment faites-vous pour les faire travailler ensemble ? Ma réponse : « C'est là qu'on voit qu'on est un grand chef. » (applaudissements).
Eh oui, à l'époque nous avions une formation qui nous permettait de savoir gérer une équipe hétérogène et l'amener à oeuvrer ensemble pour construire et faire vivre le projet d'établissement. Pas besoin d'être associé au recrutement : les concours sont faits pour ça.
Et ce n'est pas fini...