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Le blog de Bernard SARLANDIE

Certains hommes nous étonneront toujours.

23 Janvier 2014, 18:22pm

Publié par Bernardoc

A peu près en même temps que s’éteignait, très âgé et repenti Kalachnikov, Hiroo Onoda est mort paisiblement dans son lit à Tokyo, à 91 ans. Il était le dernier des "soldats perdus" japonais. Pendant 29 ans, après la reddition de l'Empire japonais, il a survécu, caché dans la jungle aux Philippines. Isolé de tout, il pensait que la guerre n'était pas finie.

En 1944, cet officier de renseignement et spécialiste des techniques de guérilla est envoyé à Lubang, une petite île de l'archipel philippin. Ses ordres sont formels : ne jamais se rendre, tenir à tout prix jusqu'à l'arrivée de renforts et ne pas mourir.

Avec trois autres soldats, il obéit scrupuleusement, ignorant que le combat était fini. Ils se nourissent de ce que leur offre la jungle : l'eau d'une rivière, du lait de coco, des bananes. Parfois ils volent du bétail.

En 1950, las, un de ses compagnons sort de la forêt, rentre au Japon et révèle au monde l'existence de ces "soldats perdus". Des avions larguent alors des tracts annonçant la fin de la guerre, des patrouilles se lancent sur leurs traces dans la jungle. "Les tracts qu'ils avaient largués étaient pleins d'erreurs, j'ai donc jugé que c'était un complot des Américains", s'expliquera-t-il plus tard. Et puis, pour Onoda et ses compagnons restants, l'armée impériale ne peut avoir été vaincue. Ainsi, ils continuent à surveiller des installations militaires et se battent même contre des soldats philippins.

Les recherches finissent par s'arrêter en 1959 : Japonais et Philippins sont persuadés qu'ils sont maintenant morts.

Mais, surprise, en 1972, ils refont surface. Les deux hommes attaquent des troupes philippines. Onoda réussit à s'enfuir. Son dernier compagnon est tué. Tokyo décide alors d'envoyer des membres de sa propre famille pour tenter de le convaincre d'arrêter le combat. En vain.

Pour sortir de sa tanière, le soldat têtu réclame un ordre de son officier traitant. Finalement, son ex-commandant s'enfonce lui-même dans la jungle en 1974. Il lui ordonne de déposer les armes. Le président Philippin lui accorde son pardon pour la trentaine de soldats philippins tués et, symbole de la résistance farouche des soldats nippons, il rentre triomphalement au Japon. Au Japon, il trouve le pays bien changé et part s'exiler au Brésil et ne revient définitivement au Japon qu'en 1984.

Banzaï !

Et ce n’est pas fini…

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