Deux poids, deux mesures ?
« En Catalogne, les indépendantistes tentent un nouveau coup de force ».
Titre du monde.fr de ce jour.
Il y aura bientôt 80 ans, les Catalans n’ont pas été les derniers à lutter contre la brutalité fasciste de Franco, et ils en ont payé le prix du sang (comme les Basques d’ailleurs). Malgré la chape de plomb qui pesait sur eux, ils ont réussi à maintenir leur langue interdite. Depuis plusieurs années, ce ne sont pas les partis espagnols qui sont au pouvoir, mais des partis catalans, pas tous progressistes, convenons-en. Et une campagne européenne se déchaîne contre la liberté proposée aux citoyens de choisir eux-mêmes leur avenir, avec menaces à la clé d’exclusion immédiate des institutions européennes. Vu l’état de l’Union européenne en ce moment, on peut se demander si c’est véritablement une menace, et en tout cas, je ne pense pas que cela pèse sur le vote d’aujourd’hui. Et un pays qui va choisir la République plutôt que la royauté est-il si rétrograde que ça ? Je pense qu’une Catalogne indépendante ne serait pas pire au sein de l’Europe que la Hongrie, par exemple, ou les pays issus de l’ex-Yougoslavie. A-t-on vu des institutions protester lors de la partition de la Tchéco/Slovaquie ? Et les réactions face aux réfugiés de pays qui se déclarent chrétiens, est-ce bien acceptable ? Les quelques fois où je suis allé en Catalogne, il m’a semblé que c’était un pays très dynamique, le seul loupé étant la Sagrada Familia à Barcelone (mais après tout, c’est peut-être le vieux fond anar des Catalans qui fait traîner le projet de Gaudi en longueur !).
Il y a quelques mois, les réactions étaient tout autres lors du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, et l’UE était prête à ouvrir en grand les bras à ce nouveau pays, en profitant peut-être au passage pour se débarrasser de l’Angleterre dont l’engagement européen est pour le moins tiède, et c’est une litote.
Wait and see.
Et ce n’est pas fini…